home Culture & Société, Politique, RD Congo Jeux de la Francophonie de Kinshasa 2023 : Qui en veut tant à Isidore Kwandja ?

Jeux de la Francophonie de Kinshasa 2023 : Qui en veut tant à Isidore Kwandja ?

A cinq mois et quelques jours de la tenue des IXes Jeux de la Francophonie de Kinshasa en RD Congo, le plus grand pays francophone du monde du 28 Juillet au 06 Août ; c’est toute une organisation qui est en péril.

Et pour cause, cette interpellation sans motif réellement valable lundi 27 février 2023 par les services de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) d’Isidore Kwandja Ngembo, Directeur national du Comité National des IXes Jeux de la Francophonie (CNJF) de Kinshasa 2023 ainsi que son Directeur financier. Après 24 heures d’une rétention inutile et dans des conditions que l’on sait dans les locaux des services, ils ont été relâchés mardi 28 février 2023 en début d’après-midi après 24 heures de détention inutile. 

En effet, selon des sources vérifiées d’afriwave.com; c’est après l’invitation lui adressée le 24 février 2023 signée Philippe Anselme Chimatu Kamena, un simple conseiller faisant office du Directeur de Cabinet suspendu de l’Administrateur Général de l’ANR qu’il s’est rendu dans les locaux de l’ANR.

Convoqué avec ses adjoints le lundi 27 février 2023, seul Isidore Kwandja Ngembo, Directeur national du CNJF s’était vu retenu dans les locaux de l’ANR situés dans l’ex-Immeuble UZB avant d’être libéré ce mardi 28 février 2023. Intimidation ou réelle recherche de quelque chose se questionne l’opinion générale dans cette affaire qui ressemble à s’y méprendre à une cabale montée.

Il se ferait que l’immixtion des services d’intelligence dans l’organisation des Jeux de la Francophonie alors que ce ne pas son rôle serait motivée par une « plainte » auprès de l’ANR de sieur Didier Tshiyoyo  Mbuyi alias « DJ Trouble King » de son « bien nom de scène de mixage musicale des nuits européennes », jadis nommé Haut Représentant du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à la tête des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa du 19 au 28 août 2022 ; date à laquelle il fut démis de ses fonctions de la manière que l’on sait pour mégestion caractérisée.

En compagnie des anciens agents de son comité comme celui de Mandjolo, le DJ international Didier Tshiyoyo Mbuyi, sans compter les millions disparus de l’organisation ; réclamerait aujourd’hui le payement des arriérés et indemnités de sortie dont les montants respectifs s’élèveraient à 1.690.100 USD et 715.387 USD, soit un montant total de 2.405.487 USD. L’insistance pour ce paiement étant faite par le fils de Raymond Tshibanda, ancien ministre sous le régime Kabila avec l’apparition du nom de François Kakonde, toujours agent ANR et qui autrefois conseillait Didier Tshiyoyo Mbuyi à la francophonie.

Ne disposant pas d’une ligne budgétaire supplémentaire, le Directeur national du Comité d’organisation se trouve également bloqué par le refus de l’Inspection Générale des Finances (IGF) de valider ces paiements pour défaut de plusieurs pièces justificatives. Raison du reste pour laquelle Isidore Kwandja avait écrit au Premier ministre Sama Lukonde pour l’alerter et en même temps solliciter si possible une ligne budgétaire additionnelle en vue de pouvoir liquider ce litige aujourd’hui pris à bras-le-corps par l’ANR avec une recommandation d’obligation de paiement de ces arriérés.

Dans sa lettre à Sama Lukonde, Isidore Kwandja rappelle que ce dossier lui est soumis en sa qualité de l’unique Superviseur du Comité de Pilotage des jeux de Kinshasa, ce dont on ne comprend plus l’injonction de l’ANR et pour quelle motivation alors que la mission lui dévolue reste ailleurs dans la protection intérieure et extérieure du pays.

A lire aussi : RDC : IXèmes Jeux de la francophonie, Didier Tshiyoyo renvoyé à ses dépends https://www.afriwave.com/2022/01/05/rdc-ixemes-jeux-de-la-francophonie-didier-tshiyoyo-renvoye-a-ses-depends/

Un coup fourré ?

Est-ce un coup fourré de quelques officines comme on en a l’habitude dans les méandres de la politique kinoise ou une ferme volonté de sabotage des Jeux de la Francophonie auxquels le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi tient depuis la première année de son arrivée au pour en janvier 2019 alors que l’échéance finale approche à vitesse grand V.

De deux choses l’une, seul le Directeur National du Comité National des Jeux de la Francophonie Isidore Kwandja avait été retenu à l’ANR alors que ses trois adjoints, respectivement Thomas Makamu (Directeur National Adjoint en charge des Finances), Bertrand Kabongo (Directeur National Adjoint en charge de la Programmation et des Opérations) et Freddy Ilunga Kadiata (Directeur National Adjoint en charge de la Technologie et Informatique) étaient tous rentrés libres chez eux.

Il se raconterait dans les couloirs du Comité national d’organisation que ces mêmes adjoints ne supportent pas l’orthodoxie et le sérieux dans la gestion d’Isidore Kwandja Ngembo. Entre eux et le Directeur national, ce sont deux visions diamétralement différentes : l’opportunité pour eux de s’enrichir et l’honneur du pays pour lui dans la réussite de ces jeux de Kinshasa. Comme tous « mauvais » congolais, se disant avoir le « risque de sortir de ces jeux sans s’être aussi enrichis comme les autres » ; l’on s’en doute qu’ils ne seraient pas trop loin du macabre jeu actuel. 

Des sources crédibles, les plus hautes autorités sécuritaires ont été scandalisés avec la colère de la Haute autorité qui a exigé la libération immédiate du Directeur national des Jeux de Kinshasa non sans réprimandes aux sbires auteurs de cet acte. « Depuis quand l’ANR se mêle-t-elle dans les affaires de paiement des salaires de tierces personnes ? Quel est son intérêt dans ce dossier, si arriérés et indemnités de sortie il y a vraiment ? » s’est-elle interrogé.

Jouissant d’une réputation forgée à défendre et non seulement bardé des diplômes obtenus en Belgique comme au Canada, Isidore Kwandja Ngembo a cette intégrité et cette valeur du dépassement de soi-même que la « frappe » (détournement des deniers publics en langage congolais) n’est pas son leitmotiv, mais plutôt la réputation de son pays dans ce challenge d’organisation et de la tenue des jeux de Kinshasa.

Du reste l’on ne peut ne pas souligner le passage d’Isidore Kwandja comme Conseiller principal pour l’Afrique de Mme Michaëlle Jean, 27ème Gouverneure Générale et Commandante en chef du Canada, Envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti (son pays d’origine) et 3ème Secrétaire Générale de l’organisation de la Francophonie.

Si Tshiyoyo et Mandjolo ont un « différend de travail » qui ne date du Comité Kwandja, pourquoi ne s’adressent-ils pas directement au Tribunal de travail que de passer par l’ANR s’interroge l’opinion ? Une indiscrétion recueillie par afriwave.com  dans le sillage de la délégation congolaise lors du séjour de Félix Tshisekedi à Genève pour la session du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU ; sieur Tshiyoyo qui avait tenté d’approcher le Chef de l’Etat s’est carrément fait éconduit en lui faisant comprendre qu’il n’était pas le bienvenu et ça di tout.

Pour rappel, Tshiyoyo Mbuyi fut le premier Haut Conseiller issu de la diaspora à faire les frais de son « incompétence » selon ses anciens collaborateurs. Il lui était reproché des détournements des fonds et des malversations financières liés à cette organisation en engageant des contrats sans respecter les règles en la procédure. Outre cela, il se singularisait par « son caractère conflictuel et hautin » expliquait sous anonymat un membre du Comité d’organisation de Kinshasa.

Pour justifier sa déconfiture, l’animateur des soirées dansantes en Europe le DJ Didier Tshiyoyo niait tout qu’« il n’y a pas de détournement, car l’argent n’a jamais été disponibilisé » en expliquant deux choses : « Il n’avait jamais reçu l’argent pour la préparation des jeux et l’organisation avait désormais été récupérée par les ministères sectoriels depuis le 22 octobre 2021 ».

Une autre dimension de cet enjeu reste l’impossibilité aujourd’hui de retirer l’organisation des jeux de Kinshasa au profit de Kigali au Rwanda ou Yaoundé au Cameroun comme l’aurait jadis envisagé Louise Mushikiwabo, Secrétaire Général de l’Organisation internationale de la francophonie alors que son pays a rejoint le Commonwealth et utilise l’anglais comme langue officielle.  

Sachant qu’elle ne sera pas la bienvenue à Kinshasa en fin juillet et début aout prochain, la rwandaise aurait carrément tout tenté de délocaliser si pas supprimer les jeux de Kinshasa. Un échec pour elle grâce à la perspicacité et au travail acharné d’Isidore Kwandja rappelé d’urgence à la rescousse après que Didier Tshiyoyo Mbuyi soit demi pour acte de mégestion.

Il se fait qu’aujourd’hui et pour la réussite tant attendue de ces jeux, le Directeur national combattu devrait être davantage renforcé dans ses prérogatives. Le seul moyen étant de le débarrasser des « canards » boiteux spécialistes « frappeurs » à ses côtés car il y va de l’honneur du pays tout entier qui reste le plus grand pays francophone du monde. Le Président de la République Félix Tshisekedi qui tient à la tenue de ces jeux de la Francophonie de Kinshasa, une importante vitrine politique et touristique est vivement interpellé.

A lire aussi : RDC-FRANCOPHONIE : Un nouveau Directeur national à la tête des IXèmes jeux de Kinshasa https://www.afriwave.com/2021/11/08/rdc-francophonie-un-nouveau-directeur-national-a-la-tete-des-ixemes-jeux-de-kinshasa/

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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