La recommandation du président de la République Félix Antoine Tshisekedi de Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir à rejoindre en tant qu’administrateur à la Banque Africaine de Développement (BAD) à son siège d’Abidjan continue de susciter commentaires et débats dans le pays.
Administrateur -Représentant de la RDC durant trois ans, Matungulu le sera également pour cinq autres pays africain à savoir le Burundi, le Cameroun, la République du Congo Brazzaville, la République Centrafricaine et le Tchad).
L’ex-haut fonctionnaire à la Banque Mondiale, ancien candidat à la présidentielle de 2018, ministre des Finances sous Kabila et président du parti politique Congo Na Biso écrit : « Soucieux de s’assurer de la bonne représentation de notre pays auprès de cette grande institution financière continentale, il a plu à SEM le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de me designer pour assumer le mandat confié à la RDC. En tant qu’Administrateur, j’aurai à défendre au Conseil d’Administration de la BAD les intérêts de la RDC et des cinq autres pays d’Afrique centrale cités ci-dessus, tous actionnaires de l’institution ».
Membre fondateur de la plateforme électorale Lamuka en novembre 2018 à Genève, opposant politique déclaré à Félix Tshisekedi et contestataire de son élection au travers de la quête de la « vérité des urnes » à côté de son frère Martin Fayulu, Matungulu qui aurait dû prendre la présidence tournante de cette coalition pour trois mois fin juillet prend distance de celle-ci en écrivant : « « J’ai répondu favorablement à l’appel et souhaite dire ma gratitude au président de la République qui, par cet acte d’ouverture, réaffirme sa volonté de privilégier l’intérêt supérieur de l’Etat et de rassembler les congolais au-delà des clivages et affrontements politiques si nuisibles à la Nation. Ce nouvel engagement international me réimpose des devoirs de réserve. J’entends dès lors prendre une distance conséquente de mes activités politiques, y compris dans LAMUKA, pour me consacrer en priorité à l’effort collectif attendu de moi à la BAD, pour le bien de la RDC et de l’Afrique ».
LAMUKA, quel devenir ?
Ce départ-ralliement dans le camp du chef de l’Etat d’un des ténors de l’opposition qui se voulait républicaine pose un questionnement sur « une plateforme politique en devenir qui semble connaitre une panne d’inspiration dans son existence même malgré les apparences » note un commentateur de la scène politique congolaise.
Et de renchérir : « Ça donne de l’eau au moulin des pro-Katumbi comme Kyungu, Muyambo, Lubaya et Sesanga qui avaient vu loin et toujours souhaités voir Moïse dire tout haut dès le départ de cette aventure sans lendemain son soutien officiel à Félix Tshisekedi qui fut son ami ».
Lire aussi : RDC : Mbusa Nyamwisi prend ses « distances » avec Lamuka et rallie le chef de l’Etat https://www.afriwave.com/2019/06/22/rdc-mbusa-nyamwisi-prend-ses-distances-avec-lamuka-et-rallie-le-chef-de-letat/
Outre les départs de Mbusa et Matungulu, on note les divergences entre Katumbi et Fayulu sas compter Bemba qui voudrait émerger après 10 ans passés dans l’éteignoir de la prison de la CPI à La Haye.
Le combat de la « vérité des urnes » sur lequel semblait se focaliser Lamuka est de plus en plus lourd à porter d’autant plus que Fayulu lui-même a fait une proposition inattendue pour une sortie de crise en se réservant le poste du président du HCNRI avec l’aide de ses deux compères Muzito et Matungulu aujourd’hui parti, le tout en reconnaissant enfin Félix Tshisekedi comme président de la République ; ce dernier l’étant jusqu’en 2023, la Cour constitutionnelle ayant tranché en ce sens-là.
Lire aussi : RDC : Martin Fayulu, sa « danse » de déni et des négociations ratées avant l’implosion de Lamuka ! https://www.afriwave.com/2019/07/04/rdc-martin-fayulu-sa-danse-de-deni-et-des-negociations-ratees-avant-limplosion-de-lamuka/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi