home Politique, RD Congo, Société Provinces du Kasaï : La crise humanitaire s’aggrave alerte OCHA

Provinces du Kasaï : La crise humanitaire s’aggrave alerte OCHA

La crise humanitaire dans les provinces du Kasaï au centre du pays prend des nouvelles dimensions en se dégradant encore davantage. Ces propos émanent des services du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA) pour cette partie du pays en proie à une insurrection armée attribué aux présumés miliciens Kamuina Nsapu et à la répression qui s’ensuit par les forces de sécurité (armée et police). Conséquence, le nombre des personnes fuyant leurs domiciles pour se réfugier ailleurs ne cesse d’augmenter ; d’où le cri d’alarme d’OCHA.

En dehors de 5 provinces touchés au départ (Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Lomami et Sankuru) des nouvelles provinces jusqu’à présent pas affectées par cette crise sont atteintes. Pour le porte-parole d’OCHA, Yvon Edoumou, la crise humanitaire qui s’est développée dans les Kasaï touche donc désormais huit provinces qui s’en alarme : « Non seulement, on a des milliers de personnes qui se déplacent, mais effectivement, il y a aussi cette extension géographique de la situation. La province du Kwilu est située à l’ouest des provinces classiques du Kasaï donc on est vraiment en plein centre de la RDC. Les sources d’inquiétudes, ce sont les violences, ce sont les combats entre FARDC et milices qui font aujourd’hui, neuf mois plus tard, tache d’huile sur les provinces voisines ».

Rien que pour les deux dernières semaines, près de 23 700 personnes ont fui des zones de conflit dans les Kasaï, mais surtout pour la première fois, 2 200 personnes sont venues se réfugier dans une nouvelle province, celle du Kwilu renseigne l’agence de l’ONU. Ce déplacement massif des populations engendre également un besoin humanitaire croissant pour la question d’accès à la nourriture alors que les chaînes d’approvisionnement sur les marchés sont perturbées par les accrochages entre l’armée et les présumées miliciens. Raison de l’appel de fond d’OCHA de l’ordre de 5 millions de dollars en vue répondre en toute urgence à la crise dans les Kasaï, où des milliers de personnes sont forcées de se débrouiller sans aucune assistance.

L’Angola affecté

La violence qui sévit au centre du pays a également fait fuir des milliers de personnes jusque dans les pays voisins dont l’Angola. C’est sa province de Lunda Norte, frontalière de la RDC, qui est la plus affectée par cet afflux massif qui pose déjà des problèmes d’accueil et de prise en charge de réfugiés. Ils seraient plus de 30 000 congolais (20 000 selon les autorités angolaises) à avoir franchi la frontière ces dernières semaines parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées, pour la plupart, arrivent dans un état de santé fragile et très précaire après avoir marché deux à trois jours jusqu’à la frontière

« Beaucoup ont les pieds très enflammés, des problèmes de malnutrition, des problèmes de diarrhées, des problèmes de malaria. La situation devient donc très difficile, alarmante », explique Manuel Pembele Nsolutoma, Directeur de l’Association Juvénile pour le Développement Communautaire de l’Angola. Cette ONG dénonce également un manque d’appui effectif à ces réfugiés bien que des tentes, des vêtements et du riz leur aient été distribués, mais pas suffisamment. Or, les prix des denrées alimentaires sont extrêmement élevés dans cette région reculée et difficile d’accès. Pour sa part, le gouverneur de la province de Lunda Norte a récemment promis de déplacer les réfugiés des villages surpeuplés vers un camp situé à 1 000 kilomètres à l’Est de la capitale angolaise Luanda.

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