home Politique, RD Congo, Société Dossier des prisons délestées : Après Makala à Kinshasa, Kasangulu dans le Bas-Kongo vidé de ses pensionnaires

Dossier des prisons délestées : Après Makala à Kinshasa, Kasangulu dans le Bas-Kongo vidé de ses pensionnaires

Une loi de série. Après la prison centrale de Makala à Kinshasa dans la nuit du 16 au 17 mai 2017, c’est autour de la prison de Kasangulu ; la grande banlieue située à près de 45 Km de la ville-capitale d’être délestée de la quasi-totalité de ses occupants. En effet, une soixantaine des prisonniers pensionnaires ont préférés prendre le large cette nuit du 18 mai 2017 après avoir « percé un mur d’enceinte » que de continuer à humer l’air nauséabond de ce pénitencier vétuste.

Pendant ce temps, c’est la confusion totale à Kinshasa où service de police et ministres du gouvernement n’arrivent toujours pas à émettre sur la même longueur d’ondes. La légèreté avec laquelle semble être traité ce dossier démontre bien l’éloignement de la classe politique du pays de la population au nom de laquelle ces politiques parlent.  Sans aucune enquête au préalable, le ministre de la Justice comme son collègue de Communication et Médias sont monté au créneau pour accuser d’emblée les adeptes de Bundu Dia Kongo du fait de la présence du gourou de la secte parmi les fugitifs.

Pire encore, le ministre de la Justice affirmant sur la radio onusieme OKAPI que certains évadés auraient téléphonés d’eux-mêmes pour revenir en prisonet qu’ils pourront même bénéficier des circonstances atténuantes. Cette attitude témoigne de la désinvolture des politiques congolais qui n’ont rien à cirer de la population. Car, sous d’autres cieux, les ministres de la Justice comme celui de l’Intérieur auraient déjà remis leur démission dans cette affaire. Et c’est du reste ici qu’on attend que le parlement les interpelle et exigent leur départ du gouvernement. Le ministre va encore trop loin en traitant dans les médias « d’idiots » ceux qui pensent que cette affaire de l’attaque de la prison de Makala est une machination du pouvoir.

Une commission d’enquête tardive

Lors de sa visite du jeudi 18 mai à la prison attaquée, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux a annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête en vue de savoir ce qui s’est réellement passé la nuit du 16 au 17 mai 2017. Une déclaration tardive alors que les fugitifs se fondent déjà dans la population avec toutes les conséquences possibles pour un avenir proche. Avec pour conséquence la fuite de la moitié de près de 8000 prisonniers soit 4000 détenus aujourd’hui en cavale même si le chiffre officiel reste encore indéterminé. Par contre, ce qui est sûre demeure que les dégâts matériels sont plus importants qu’on ne le minimise.

Après son appel à la population de Kinshasa à dénoncer la présence éventuelle dans leur voisinage de détenus évadés, la PNC de Kinshasa sous la signature du général Célestin Kanyama Cishiku a publié une liste des numéros de téléphone à l’endroit de la même population pour une action de délation qui n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Surtout lorsqu’on sait que la relation entre cette police et ladite population a toujours été comme celle d’un chat et d’une souris.

Communiqué de la police

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