home Politique, RD Congo Nord-Kivu : Réaction des « Notables Nande » après l’incendie d’une résidence de Kabila

Nord-Kivu : Réaction des « Notables Nande » après l’incendie d’une résidence de Kabila

C’est une déclaration datée du 25 décembre 2017, signée « Les Notables Nande en rapport avec l’attaque de Musienene, Lubero au Nord-Kivu » et publiée depuis Kinshasa qui est venu officialiser l’attaque de la résidence privée du chef de l’Etat, Joseph Kabila dans cette localité située à 17 kilomètres de Butembo en province du Nord-Kivu.

En effet, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2017, un incendie criminel a entièrement détruit les trois grands bâtiments érigés dans la propriété du président de la République et servant de résidence présidentielle. Le feu encore visible au petit matin de Noël a également détruit un certain nombre des véhicules se trouvant sur le lieu ; les assaillants ayant pris les soins de piller ce qu’ils pouvaient emportés avant de bouter le feu à la propriété.

Les notables de la communauté Nande au nom de leur population, le gouverneur de la province Julien Paluku Kahongya en tête se disent « condamner avec fermeté cet acte barbare » tout en « appelant l’ensemble de la population de Lubero et Beni à se « désolidariser de toute action susceptible de compromettre la paix et le développement de cette partie du pays ». Exprimant leurs « sentiments de compassion » envers Kabila, les notables Nande lui « assure leur loyauté », ces notables soulignent « La paix et le développement de cette partie du pays qui se veut être une référence de la dynamique progressiste ».

Cette déclaration « ethno-tribale » des notables Nande contraste tout de même avec la réalité des choses sur terrain lorsqu’on sait que cette partie de la province du Nord-Kivu avec son axe Beni-Lubero-Butembo qui constitue le fameux « triangle de la mort » est un épicentre de contestation. La population y manifeste régulièrement contre l’insécurité et le maintien au pouvoir du président Kabila après l’expiration de son deuxième et dernier mandat constitutionnel le 20 décembre 2016.

Selon des sources militaires sur place et sous couvert de l’anonymat, ce seraient des présumés « miliciens Maï-Maï » qui sont à la base de cette action téméraire : « La résidence du chef de l’État à Musienene a été la cible d’une attaque depuis 03h00 (01h00 GMT) puis incendiée par des Maï-Maï. Le chef de la police responsable de la garde de la résidence est mort calciné dans l’incendie. Les assaillants ont tout pillé avant de mettre le feu à la maison et à quelques véhicules qui s’y trouvaient ».

Pour les habitants de la ville, c’est seulement à leur réveil qu’ils ont constaté « les flammes consumer la résidence du président de la République ». Ils (habitants) redoutent aujourd’hui ce que sera la « réaction » des troupes de la Garde Républicaine (GR) après ce camouflet infligé au président de la République.

Lire aussi : RDC : La résidence présidentielle de Musienene détruite par un incendie criminel ? https://www.afriwave.com/?p=6441

Pour leur part, l’opposition congolaise et les Mouvements citoyens pro-démocratie en appellent à « une transition sans Kabila » après le 31 décembre 2017, estimant qu’il n’a aucune volonté d’organiser la présidentielle prévue le 23 décembre 2018 qui permettra d‘élire son successeur.

La présence de plusieurs groupes armés locaux et étrangers opérant dans cette zone du Nord-Kivu en fait un lieu dangereux où massacres et tueries y sont quotidiens. Début décembre, 14 Casques bleus tanzaniens ont été tués lors d’une attaque attribuée aux rebelles ougandais musulmans du groupe Allied Defence Forces (ADF). Ces rebelles qui « prévoyaient de mener des actions hostiles contre l’Ouganda » font l’objet depuis le vendredi 22 décembre 2017 d’attaques ciblées menées par les troupes d’élite de l’armée ougandaise sur le sol congolais.

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