home Politique, RD Congo, Société RDC : François Beya, le dessous d’une libération sous multiples pressions et évacuation en France

RDC : François Beya, le dessous d’une libération sous multiples pressions et évacuation en France

De son fils aîné Josué Beya demeuré en contact permanent avec Felix Tshisekedi pour un plaidoyer familial en faveur de la libération de leur père aux chefs coutumiers de sa province du Kasaï Central qu’on a découvert dans une vidéo cérémonie traditionnelle de feu à Kananga, des multiples pressions auraient contribué à l’élargissement provisoire de l’ancien maître-espion de Félix Tshisekedi.

Certains politiques de sa province d’origine comme des chefs d’Etat étrangers et des chancelleries étrangères installées à Kinshasa ; plusieurs interventions ont fini par payer avec l’intervention personnelle du Chef de l’Etat pour que son ex-conseiller en sécurité puisse être libéré le 16 août 2022.

Plusieurs pays africains dont le Congo Brazza d’en face, le Togo et voir l’Ouganda et le Rwanda ont dépêchés des émissaires auprès de Tshisekedi pour s’enquérir de la situation de Beya. Antony J. Blinken, le Secrétaire d’Etat américain de passage à Kinshasa la semaine dernière a également évoqué le cas Beya lors de sa rencontre avec le Chef de l’Etat congolais. Tous s’inquiétaient du vide laissé par le responsable de la sécurité nationale dans leur coopération en matière sécuritaire, diplomatiques et de renseignements au lendemain de son arrestation.

A peine libre, l’ex securotate le plus craint du pays s’envolera-t-il bientôt, probablement ce jeudi 19 août 2022 dans un jet privé médicalisé en France où il devrait être admis à l’Hôpital Américain de Neuilly-Sur-Seine le lundi 22 août 2022 pour des soins appropriés apprend-on dans le cercle familial.

Des griefs contre lui et ses coaccusés…

D’atteintes à la sécurité d’Etat dont on lui reproche dans son procès qui a débuté depuis le 3 juin 2022 comme des accusations de complot contre le chef de l’État et de rétention d’informations ; François Beya Kasonga nie tout.

Dans cette affaire, il comparait avec plusieurs co-accusés dont son directeur de protocole, le colonel David Cikapa, son secrétaire particulier, Guy Vanda, mais aussi le brigadier Tonton Twadi Sekele, la commissaire supérieure principale Lily Tambwe Mauwa et le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga.

Depuis son arrestation surprise le 05 février 2022 à sa libération provisoire du 16 juillet 2022, l’homme aura été entendu près d’une dizaine de fois entre le 28 février et le 7 mai par les barbouzes de l’ANR, sans compter une confrontation avec d’autres acteurs clés du dossier. De ces interrogatoires en présence de l’administrateur général (AG) de l’ANR, Jean-Hervé Mbelu Biosha, il ressort comme s’il existait un problème personnel entre Beya et Mbelu dont il avait pourtant facilité la nomination au poste d’adjoint au patron de l’ANR de l’époque Irum en 2019. En des termes durs, l’ancien conseiller accusant même Mbelu de faire preuve « d’acharnement » à son égard et se considérant comme étant son « prisonnier personnel ».

De Mobutu sous l’aile du puissant feu Seti Yale puis du « Terminator » feu Honoré Ngbanda Nzangbo en passant par Mzé Laurent Désiré Kabila et Joseph Kabila, François Beya aura traversé trois régimes avant de servir Félix Tshisekedi. De Joseph Kabila dont on le soupçonne d’avoir gardé des liens en lui rendant des comptes régulièrement, il récuse tout en lâchant : « Joseph Kabila n’est pas mon chef » en parlant des « conversations avec lui professionnelles et le président [Félix Tshisekedi] est au courant. Si je n’étais pas le trait d’union entre lui et le nouveau chef de l’État, je ne serais pas en contact avec lui » assénait-il lors de l’audition du 14 mars 2022.

« Je suis victime d’une grande cabale montée contre moi. Je vous confirme que je suis fidèle [au président Tshisekedi] et je le resterai même sans fonction. De par mon éducation, je ne peux pas injurier quelqu’un, surtout pas le président Tshisekedi qui, en dehors de ses fonctions, est mon frère, que je connais depuis longtemps. En me nommant, il m’a fait bénéficier de son amour et de sa confiance. Je ne vois pas comment je peux injurier ou trahir un homme comme lui. J’ai servi Mobutu Sese Seko, j’ai servi Kabila, aujourd’hui, trahir mon propre frère ? Non ! » clame Beya dans plusieurs interrogatoires qu’il aura subis.

A lire aussi : RDC-URGENT : François Beya Kasonga en liberté provisoire ! https://www.afriwave.com/2022/08/16/rdc-urgent-francois-beya-kasonga-en-liberte-provisoire/

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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