home Politique, RD Congo RDC-URGENT : François Beya Kasonga en liberté provisoire !

RDC-URGENT : François Beya Kasonga en liberté provisoire !

François Beya Kasonga, ancien Conseiller spécial du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi en matière de sécurité actuellement jugé pour complot contre le chef de l’État est provisoirement libre. il a quitté ce soir du 16 août 2022 le centre pénitencier de Makala dans la commune de Selembao pour son domicile.

Ainsi en a décidé par son arrêt avant dire droit rendu ce mardi 16 août 2022, la Haute Cour Militaire. La raison évoquée pour cette mesure étant celle « humanitaire » alors que se poursuit son procès devant cette juridiction. Les médecins qui l’ont examiné à la Clinique Ngaliema ayant constaté une dégradation de son état de santé nécessitant une prise en charge urgente avec une évacuation sanitaire si possible.

Deux mois depuis le début de son procès délocalisé dans l’enceinte exceptionnellement à la prison centrale de Makala, François Beya est donc provisoirement libre alors que ses précédentes demandes n’avaient pas abouti alors que celle de ses coaccusés s’est vue rejeté.

Tout s’était pourtant accéléré pour Beya depuis le 5 juillet 2022 avec la désignation de nouveaux juges chargés de statuer sur son cas ; la première composition de la cour ayant été récusée par ses avocats conseils, lesquels s’étaient même retirés, estimant que les droits de le défense n’étaient plus garantis.

« La Haute cour militaire a finalement accordé la liberté provisoire à notre client François Beya pour des raisons de santé. Il est aussi autorisé à se faire soigner dans une formation hospitalière appropriée, au pays ou à l’étranger. Il lui est demandé d’en formuler simplement la demande », explique Maître Kaboto ; l’un de ses avocats.

Incarcéré à Makala, Beya avait auparavant passé deux mois dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR), où il avait été conduit après son arrestation surprise, le 5 février. A ses côtés dans cette infortune, son directeur du protocole, David Cikapa, son garde du corps, Jean-Pierre Kalenga, et son secrétaire particulier, Guy Vanda, avaient été amenés le même jour à la prison militaire de Ndolo. Le brigadier Tonton Twadi Sekele et la commissaire supérieure principale Lily Tambwe Mauwa sont aussi sur le banc des accusés. Il leur tous reproché le complot et offense contre la personne du chef de l’État, la violation de consignes et l’incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline.

Toujours et encore présumé innocent, des charges contre lui et ses coaccusés jusque-là tenues secrètes depuis son arrestation du 05 février 2022 à Kinshasa, l’on commence à y voir un peu plus clair. Par contre, selon le document « Citation à prévenu » qui avait fuité dans la presse, les charges contre François Beya Kasonga et ses codétenus sont plus que détaillées. A ses côtés le Colonel Cikapa Tite Mokili David, le Commissaire Supérieur Principal Lily Tambwe Mauwa, le Lieutenant-Colonel Kalenga Kalenga et Tonton Twadi Sekele.

Pour le procureur militaire dans son argumentaire d’accusation, il reproché à l’ancien Conseiller à la Sécurité nationale du Chef de l’Etat ; « Comme auteur, co-auteur ou complice, d’avoir formé un complot contre la vie ou contre la personne du Chef de l’Etat » durant la période entre 2020 et le 04 février 2022 avant son arrestation rocambolesque le lendemain.

Par abus et excès de pouvoir, il est reproché à Beya « sans autorisation du ministère de la Défense et de la Présidence de la République aurait ordonné à un colonel, chef de son protocole, d’acheter du matériel militaire auprès d’une société belge dont trois tenues militaires, un polo militaire, un sac à dos, une paire de bottines et deux ceinturons ».  Mais aussi « Le fait d’avoir exercé des fortes pressions sur le Sous-chef d’Etat-Major du renseignement qui avait arrêté le colonel précité, de le libérer ».

Une autre accusation concerne ce lien gardé par François Beya avec son contact physique pris à Harare au Zimbabwe en 2021 avec le Général d’Armée John Numbi Banza Tambo en fuite. L’ancien Inspecteur Général de l’armée comme de la police nationale aujourd’hui en fuite reste soupçonné d’être le principal suspect et commanditaire de l’assassinat de deux défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. John Numbi également cité de « s’activer au recrutement d’anciens éléments Simba, ces miliciens congolais refugiés en Angola et en Namibie pour renverser le régime en place ».

Il serait aussi reproché à Beya « le fait de s’être abstenu, à dessein, de livrer au Président de la république des informations reçues sur des projets ou actes de trahison, d’espionnage ou d’autres activités de nature à nuire à la défense nationale, d’attentats ou de complots contre la sécurité intérieure de l’Etat notamment, les actes préparatoires de déstabilisation du pouvoir de Kinshasa à partir de la Tanzanie suite à la mutualisation des forces entre la RDC et l’Ouganda ». Mais aussi de l’existence d’un réseau d’infiltration des insurrectionnels Bakata Katanga dans le Katanga.

Il y a également ces présumés « propos injurieux et offensants envers la personne du Chef de l’Etat, tenus par Guy Vanda (son Vanda), son assistant, en date du 13 janvier 2022, et publiés sur la page WhatsApp du Commissaire Principal Tambwe Lyly, qualifiant de régime des prévenus, le régime incarné par Monsieur le président de la République » dont Beya n’aurait pas tenu informer le Président de la République au regard de ses fonctions.

François Beya aurait lui-même tenu personnellement, envers le président de la République, les propos injurieux et offensants, en usant des termes tels que « Zoba-zoba, matama, alingi kaka fufu » ; propos tels que rapportés par le nommé Léon Kangudia sur sa page WhatsApp.

A lire aussi : RDC : François Beya Kasonga comparait devant la Haute Cour Militaire https://www.afriwave.com/2022/06/03/rdc-francois-beya-kasonga-comparait-devant-la-haute-cour-militaire/

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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