Des lourdes condamnations ont été prononcées par la Haute Cour d’Ordre Militaire de Kinshasa tard dans la nuit du 24 décembre 2021 à l’encontre de ses bourreaux concernant le dossier de la mort d’Olivier Mpunga Tshibanda.
Le Colonel Samuel Mopepe, Chef des opérations du Département des opérations à la Direction Générale des Renseignements et Services Spéciaux (DGRSP), l’OPJ Nzita Diamasivi, l’exécutant et APJ Mashaba, d’abord en fuite puis arrêté l’ont été à perpétuité. C’est le Commissaire Supérieur principal Mopepe qui avait donné l’ordre à ses subalternes de torturer Olivier Mpunga, d’après le ministère public.
Le Capitaine et Commissaire Morgan Shongo écope pour sa part de 10 ans de prison. Ils doivent en outre payer chacun pour sa part 80.000 dollars de dommages et intérêts à la famille de la victime. Le Colonel Mopepe a été transféré à la prison centrale de Makala. Les autres condamnés ont été acheminés à la prison militaire de Ndolo.
Ces officiers de la DGRSP sous la direction du général Awashango étaient poursuivis pour le meurtre d’Olivier Mpunga Tshibanda, un trentaineur arrêté dans une affaire de véhicule volé. Torturé dans les locaux de la police sous les caméras de téléphones dont les vidéos ont fait le tour des réseaux sociaux, Olivier Mpunga avait été retrouvé mort dans son cachot.
Pour l’avocat de la partie civile Me Petre Kazadi qui s’est dit satisfait, « la Cour a dit le droit juste » et que cela devrait « servir de leçon à tous les autres qui adoptent une telle attitude vis-à-vis de leurs compatriotes ». Il a cependant regretter le fait que « l’État congolais qui est le commettant de ces policiers qui ont commis le crime ne soit pas condamné, ce qui aurait permis à la famille d’essuyer ses larmes ».
Quant au propriétaire de la voiture querellée et plaignant qui avait amené Olivier Mpunga au poste de police, il n’a pas été condamné au même titre que les policiers bourreaux selon le souhait du ministère public ; la Cour estimant « ne pas aller jusque-là ».
Les avocats de la famille pensent « entreprendre dans les jours à venir des démarches auprès du Parquet Général de la République pour que le plaignant soit également condamné car il aurait payé de l’argent afin qu’Olivier Mpunga soit torturé ».
Fils unique d’une veuve d’une veuve qui ne réclame que justice, Olivier Mpunga Tshibanda fait partie de cette longue liste des bavures en séries commises par les agents des services de sécurité dans le pays ; se croyant tous puissants et au-dessus de toutes les lois.
En caleçon, torse nu, ligoté et violemment frappé avant d’être conduit vers une cour, Olivier Mpunga a subi le pire dans la nuit de vendredi à samedi avant que l’on apprenne sa mort, plusieurs heures après son interpellation. Heureusement que les images filmées par ses tortionnaires en témoignage de leur cruauté les ont confondus et permis d’identifier au moins deux policiers des renseignements généraux qui ont dénoncés le reste de la bande des policiers criminels.
Pour rappel, la victime avait été arrêtée pour une infraction de droit commun ; un abus de confiance pour avoir donné en gage une voiture appartenant à l’un de ses proches. Un cas qui illustre la persistance des pratiques non conventionnelles d’bus de force et de pouvoir malgré l’engagement des nouvelles autorités du pays pour un « Etat de droits ».
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi