Après plusieurs faux départs et ses problèmes récurrents de santé, le second procès de Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi Vital commence ce jour devant la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe. Le désormais ex-Directeur de Cabinet et allié du Président de la République Félix Tshisekedi avait été condamné en première instance à 20 ans des travaux forcés et privation de ses droits pour détournement de fonds et de corruption aggravée.
Comme pour le passé, une messe dite « d’union de prière » a été célébrée en faveur du condamné le samedi 13 février 2021 en la Cathédrale Notre Dame du Congo de la commune de Lingwala. A côté de sa maman, son épouse et leurs enfants ; tous les cadres, les militants et autres sympathisants de son parti présents n’espéraient dans leur prière qu’une chose, son acquittement.
Une demande réitérée du haut de la chair par Aimé Boji qui en outre a réclamé une fois de plus l’évacuation de Vital Kamerhe à l’étranger pour des soins appropriés tout en recommandant à la justice de le reconnaitre non coupable.
La même stratégie
A la veille de son deuxième procès, c’est la même stratégie qui semble être adoptée : cultes et messes en sa faveur partout dans le pays ; réclamation à la justice de son acquittement par ses proches dans les médias comme les réseaux sociaux alors que le droit n’est pas encore dit.
Demeuré pourtant invisible comme silencieux depuis des mois après son transfert de la prison de Makala vers un centre hospitalier de Kinshasa et un bref séjour chez lui à la maison, Vital Kamerhe est sortie de sa réserve en publiant un document de trois pages sur son compte Twitter et relayé par tous ses proches.
Dans ce message dit de « remerciement » adressé aux mêmes proches mais aussi subliminal à l’endroit de la justice, le « chrétien » Kamerhe écrit qu’« Être humain, ma vie revient à Dieu, je passerai tandis que la RDC continuera à exister. À la veille de mon procès, je garde la foi en Dieu, juste juge, que ns allons ns retrouver bientôt. Mes sincères remerciements à vs tous pr l’amour, la compassion et le soutien. Je ns exhorte à construire un Congo d’amour, ds nos différences, pr le bien de tous, sans exclusive. VK ».
À la veille de mon procès, je garde la foi en Dieu, juste juge, que ns allons ns retrouver bientôt. Mes sincères remerciements à vs tous pr l’amour, la compassion et le soutien. Je ns exhorte à construire un Congo d’amour, ds nos différences, pr le bien de tous, sans exclusive.VK pic.twitter.com/6SsvJgd8Rg
— Vital Kamerhe (@VitalKamerhe1) February 15, 2021
Ce qu’il faudrait éviter par contre demeure cette stratégie de théâtralisation, politisation et victimisation du procès qui a démontré ses limites depuis le début de sa part comme celui de ses avocats-conseils ayant préférés le jeu du procédural. « Parfois le silence et la démonstration des faits sont d’or que de jouer à son désavantage » comme l’estime un observateur avertit.
Alors qu’il n’est plus Directeur de Cabinet du Président de la République dans la nécessité et l’urgence aux termes de l’ordonnance présidentielle n° 21/003 du 25 janvier 2021 et que son parti l’UNC n’a été que le « figurant » durant les consultations présidentielles sur l’Union Sacrée de la Nation » dont il croyait en la naissance autour de Félix Tshisekedi bien avant tout le monde ; c’est son « va tout » pour une survie politique que Kamerhe joue à partir d’aujourd’hui.
Pour notre chroniqueur politique, « Sans présumer de l’évolution du procès, il faut espérer que Vital Kamerhe amène des arguments solides pour ébranler la conviction des juges qui l’ont condamné en première instance. Il faudra alors que les commanditaires de la fraude et des détournements soient révélés par Vital Kamerhe, si vraiment il n’y est pour rien. Si ce n’est pas le cas, les messes d’actions de grâces pour une relaxation du prisonnier sont inutiles et vaines. Dieu n’aime pas être mêlé aux turpitudes des hommes. Suivons l’évolution du procès avec patience et calme ».
Lire aussi : RDC : Le procès en appel de Kamerhe de nouveau renvoyé au 18 septembre https://www.afriwave.com/2020/08/21/rdc-le-proces-en-appel-de-kamerhe-de-nouveau-renvoye-au-18-septembre/
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi