home Politique, RD Congo RDC : Le Premier ministre Ilunga Ilunkamba répond aux pétitionnaires, une destitution en vue

RDC : Le Premier ministre Ilunga Ilunkamba répond aux pétitionnaires, une destitution en vue

C’est dans une lettre fleuve de 12 pages datée de ce 27 janvier 2021 que le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a tenu à répondre au Président du Bureau d’âge de l’Assemblée nationale où il était attendu dans une plénière devant débattre de la motion de censure contre son gouvernement.   

Dans la motion concernée, il est question de « l’incompétence du premier ministre, la faillite collégiale de son gouvernement sur tous les plans (…) » depuis leur investiture, une situation qui fait que cette équipe ne « mérite donc plus la confiance de l’assemblée nationale et de ce fait de tout le peuple congolais » affirment les contestataires.

Autres griefs, le constat d’échec dans le secteur de la sécurité avec les massacres à l’Est qui se poursuivent, notamment Beni ; la présence des armées étrangères et les attaques à main armées. Mais également « les engagements non tenus par le gouvernement, selon les signataires ; comme la réconciliation nationale, la justice équitable pour tous et la lutte contre la corruption etc. » selon le député Hilaire Kasusa.

Dans ses observations et réponses à ladite motion, Ilunga Ilunkamba évoque « les dispositions de la Constitution et le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale » en appelant à témoins la communauté internationale et se demandant ce qui reste de notre « République » comme pour contester sa convocation.

Ce qui n’empêche pas les 382 parlementaires présents ce matin de siéger, le Président du Bureau d’âge donnant même les orientations du vote à venir malgré l’absence du Premier ministre avec la désignation des 4 témoins pour vérifier les votes.

Face à ce qui ressemble à un « pied-de-nez » de Ilunga Ilunkamba, l’Assemblée nationale se voit dans l’obligation de voter sa déchéance et de l’inviter à présenter sa démission au Président de la République endéans 24 heures. Une fâcheuse position qui ne lui permettra plus « le droit de fréquenter ses bureaux et en cas d’entêtement, des éléments de force de l’ordre lui empêcheront toute entrée » explique en off un député proche de l’Union Sacrée de la Nation.

Une autre face de la situation en cas du refus du premier ministre qui s’est entêté à ne pas démissionner depuis la chute de l’ancien Bureau de sa majorité dirigé Mabunda, le Président de la république Félix Tshisekedi sera placé devant ses responsabilités de garant de la Constitution.

Ce qui fait que face à une crise institutionnelle persistante, il pourra alors dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des législatives anticipées dans un délai de 60 jours ; une probabilité impensable vu que le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’est pas encore renouvelé. Mais aussi que les caisses du Trésor public sonnent creux dans un contexte d’atrophie des recettes à cause d’une crise économique grave. Il faut aussi le rappeler que beaucoup de députés actuels ont été élus pour ne pas dire désignés dans des circonstances obscures, ce qui ne fait aucun doute sur leur débâcle en cas d’élections transparentes.

Face à la situation qui se passe au Palais du Peuple, il faut dire que le gouvernement est investi ou ne répond pas non plus devant un Bureau qu’il soit d’âge ou définitif de l’Assemblée nationale ; mais plutôt devant « la plénière ». Raison du reste de la poursuite des travaux malgré l’absence du Premier ministre qui peut dénoter d’un « manque du respect » à l’institution parlement de sa part.

Lire aussi : RDC : Le Premier ministre Ilunga Ilunkamba de nouveau attendu à l’Assemblée nationale https://www.afriwave.com/2021/01/26/rdc-le-premier-ministre-ilunga-ilunkamba-de-nouveau-attendu-a-lassemblee-nationale/

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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