home Politique, RD Congo RDC : Le Bureau d’âge de l’Assemblée nationale contre le FCC, un combat d’arrière-garde déclaré

RDC : Le Bureau d’âge de l’Assemblée nationale contre le FCC, un combat d’arrière-garde déclaré

C’est une véritable guerre des tranchées que celle déclarée et livre le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila depuis qu’il a perdu toutes ses illusions du pouvoir avec la déchéance du Bureau de l’Assemblée nationale dirigée jadis par la Pprd Jeanine Mabunda Lieko.

Le dernier acte en date étant trois pétitions « pétition » contre les membres du Bureau d’âge qui circulent sur les réseaux sociaux et dans les couloirs de l’Assemblée nationale après leur dépôt par Huissier de Justice au Secrétariat administratif de l’Assemblée nationale, auquel à réagit l’instance dirigeante actuelle par une mise au point ce 12 janvier 2021.

Trois requêtes signées Kokonyangi Witamene Joseph, Rashidi Bukanga Rubin et Tambwe Katambwe André ont été respectivement signifiées contre Mboso N’Kodia Pwanga Christophe, Bussa Ombabule Gaël et Aminata Namasia Bazego en leurs qualités de Président, Rapporteur et Questeur du Bureau d’âge.

Décidément, la division est plus qu’abyssale entre les élus nationaux selon qu’ils soient de l’ex-majorité de Joseph Kabila ou de celle nouvelle qui tente de s’installer autour de la nouvelle idée du Président de la République depuis la fin de la coalition qu’il faisait avec son prédécesseur.

Apparemment initiée par moins que les 140 députés soit 139 exactement et tous membres du FCC contre le Bureau d’âge dit ne pas « être nullement saisi de ces prétendues pétitions », encore moins que « les accusations qui s’y trouvent sont fausses et non fondées ». Il est reproché au Bureau présidé par le doyen d’âge Mboso N’Kodia « l’opacité » de la gestion des finances de l’Assemblée nationale, la violation de la Constitution, des lois et du règlement intérieur de la Chambre basse ; carrément les mêmes accusations jadis contre l’ancien bureau Mabunda.

Plus particulièrement, les pétitionnaires s’en prennent à la jeune questeure, Aminata Namasiya, avec « des soupçons de malversations financières en complicité avec le président du Bureau d’âge », accusations basées sur le budget de 12 millions USD réclamés pour la session extraordinaire de 30 jours. Pour le FCC, le Bureau d’âge a également violé l’arrêt de la Cour constitutionnelle prolongeant son mandat, en programmant parmi les matières à traiter lors de la session extraordinaire, le contrôle parlementaire.

Toutes ces dénonciations sont tenues fausses du côté du Bureau d’âge qui par la même occasion accuse le FCC « en désespoir de cause » de tenter de « perturber le déroulement normal de la session extraordinaire en multipliant les attaques et diabolisation notamment par la propagation de fausses nouvelles, la création de faux comptes sur les réseaux sociaux attribués au président du Bureau d’âge, en orchestrant le doute sur l’âge du président du Bureau d’âge et en multipliant les scènes de troubles pendant les séances plénières ».

Après une ouverture mouvementée de sa Session extraordinaire de 30 jours le lundi 11 janvier 2021, les travaux se poursuivent avec la démission volontaire d’Innocent Vakpa, le questeur adjoint du Bureau déchu de l’Assemblée nationale pour des raisons de santé. Transféré depuis lors au Kenya après son AVC à la veille de l’examen de la motion contre lui, ses amis ne baissent pas les bras malgré les multiples défections des cadors au sein du camp du FCC en direction de l’Union Sacrée de la Nation initiée par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Et pour cause, les députés pro Kabila soutenant que le Bureau d’âge dirigé par Mboso N’Kodia devrait se limiter à la gestion des affaires courantes, mais avec en toile de fond la crainte d’une motion de censure contre le gouvernement de Sylvestre Ilunkamba, qui peut surgir pour examen au courant de cette session…

Lire aussi : RDC : Quid de l’âge du doyen de l’Assemblée nationale ? https://www.afriwave.com/2021/01/10/rdc-quid-de-lage-du-doyen-de-lassemblee-nationale/

Pour le Bureau d’âge, « le Règlement intérieur de l’assemblée nationale ne prévoit, dans aucune de ses dispositions, une quelconque procédure d’examen de pétitions contre le Bureau d’âge, encore moins pendant une Session extraordinaire ». Donc, « cette initiative n’a aucun fondement juridique » poursuit la mise au point.

 Le même Bureau d’âge prenant à témoin l’opinion souligne ce qu’il qualifie de « la résistance au changement affichée par ce groupe, après tant d’années d’indicibles souffrances et guerres à l’Est du Pays imposées à notre peuple » et assure qu’il « poursuivra inlassablement et de manière imperturbable les travaux de la Session extraordinaire jusqu’à l’installation du (nouveau NDLR) Bureau définitif ». L’invitation restant lancée à tous les « Honorables députés nationaux patriotes acquis au changement de demeurer vigilants et mobilisés afin de barrer la route aux ennemis de l’autodétermination du Peuple Congolais ».

Pour Joseph Bunduki Kabeya qui commente la scène politique congolaise, « Il est vraiment navrant de constater que le FCC ne sait pas perdre une guerre. Il a mené un combat aussi stérile qu’inutile contre le président de la République Félix Antoine Tshisekedi alors qu’il ne demandait qu’à leur faire confiance pour entamer la restauration de la Nation congolaise. Le FCC a multiplié les crocs en jambes et les humiliations. Au terme de 2 années difficiles, le président Fatshi a avalé les couleuvres, il a fait preuve de patience en se disant que la nouveauté d’un gouvernement de coalition doit être comprise, acceptée et digérée par les deux parties de la coalition Cach-FCC. Le FCC s’est cru « essentiellement indispensable ». Mais voilà que le fils du Sphinx de Limete a commencé sa contre-attaque en douceur et comme en judo, a utilisé la force de l’assaut de son adversaire pour le terrasser. De sa chute découle l’éclatement du FCC. Certains ont adhéré à l’Union Sacrée pour la Nation ».

Et de poursuivre son constat : « Voilà que le reliquat du FCC qui refuse de s’avouer vaincu procède par des manœuvres dilatoires pour arrêter un train en mouvement. Si le FCC a des soupçons d’infraction dans le chef du Bureau d’âge de l’Assemblée Nationale, qu’il porte l’affaire devant les tribunaux compétents. Cela fera gagner du temps à tous et cela lèvera les éventuels doutes. Mais si l’intention est purement politicienne pour retarder l’avancement de la RDCongo vers son développement, alors c’est un calcul qui enfoncera inexorablement le FCC dans les oubliettes de l’Histoire à l’instar des Forces Démocratiques Unies FDU. Il faut savoir perdre une guerre avec dignité ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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