home Politique, RD Congo RDC : Fin de la session ordinaire du parlement entre confusion, polémiques et scandales

RDC : Fin de la session ordinaire du parlement entre confusion, polémiques et scandales

C’est dans une confusion totale sur fonds des polémiques et autres scandales que la session ordinaire de mars du parlement congolais est « retardée » pour une date ultérieure.

Et pour « fallacieux » motif évoqué contrairement à la réalité « l’état d’urgence sanitaire en application de l’article 115 de la Constitution, conformément à l’article 144 alinéa 3 de la Constitution » explique un communiqué officiel signé du rapporteur de la chambre basse du parlement.

Proclamée depuis le mois de mars par le chef de l’Etat via l’ordonnance N°20/014 du 24 mars 2020, l’Etat d’urgence sanitaire connait une prorogation jusqu’à ce jour après chaque deux semaines ; certains coins du pays étant mis dans un confinement partiel ou total selon.

 Et ce, en vue de limiter la propagation de la pandémie du Covid-19 qui à ce jour comptabilise un bilan de 4.837 personnes infectées, 4.112 personnes en soins, 613 personnes guéries pour 112 personnes mortes.

Confusion, polémiques et scandales

De l’Assemblée nationale au Sénat dirigés par les PPRD Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba, la session ordinaire de mars 2020 de leurs chambres respectives restera dans les annales de la confusion, des polémiques et autres scandales sans aucune production parlementaire consistante attendue.

Certes cette session était mal tombée en pleine pandémie du Coronavirus qui s’est propagée dans le monde entier à la vitesse d’un éclair avec sa cohorte des morts anonymes que célèbres, il ne pouvait en être autrement ; surtout que les relations entre les deux chambres majoritairement PPRD et alliés ne sont toujours pas au beau fixe avec la présidence de la République.

Acte 1. La première flèche est décrochée par cette polémique lancée le samedi 11 avril 2020 par Thambwe Mwamba sur une radio FM de la capitale Kinshasa à propos « l’état d’urgence sanitaire » décrété par le chef de l’Etat Félix Tshisekedi sans être passer par le Congrès réunissant l’Assemblée nationale et le Sénat.

Pour le président de la chambre haute Thambwe Mwamba, la mesure du président Tshisekedi certes salutaire ; l’était de « fait ». Car prise sans concertation et dans la violation même de certaines dispositions de la Constitution, ce qui pouvait constituer un acte de trahison passible d’une mise en accusation du chef de l’Etat et sa destitution.

Dans la foulée, Thambwe Mwamba qui rencontrait sa collègue de l’assemblée nationale Mabunda Lioko projetait la convocation d’un congrès pour en débattre. Une désinfection totale de l’ensemble du Palais du Peuple est même faite le dimanche 12 avril 2020 en vue de la convocation dudit congrès.

Acte 2. Sur la même radio FM et quelques jours après, une réplique musclée et sans concession est faite par le 1er Vice-président et n°2 de l’Assemblée nationale, l’UDPS Jean-Marc Kabund. En rescousse du chef de l’Etat attaqué ; il trouve l’attitude et les propos de Thambwe « discourtois et mesquins » et juge inopportun qu’en ce temps de pandémie, organiser un congrès de près de 7million de dollars est une aberration.

Une occasion bénie pour les deux PPRD Thambwe Mwamba et Mabunda Lioko déjà en mauvaise relation de travail avec l’UDPS Kabund de se fendre dans un communiqué dit de « fixation de l’opinion autour du budget concernant le congrès » où la conclusion est claire : « les propos de Mr Kabund visent à instrumentaliser l’opinion publique contre l’institution parlementaire, pour des fins inavouées ».

Lire aussi : RDC : Le « Congrès » de Mabunda Lioko et Thambwe Mwamba, agenda caché et dessous des cartes https://www.afriwave.com/2020/04/20/rdc-le-congres-de-mabunda-lioko-et-thambwe-mwamba-agenda-cache-et-dessous-des-cartes/

Acte 3. Avec l’aide du député MLC Jean-Jacques Kabamba appuyée et soutenu en coulisses par le PPRD et alliés majoritaires au parlement, une pétition pour « mensonge » est initiée contre Kabund et abouti à sa destitution en pleine nuit du poste du 1er Vice-président de l’Assemblée nationale le 25 mai 2020 en direct de la télévision nationale.

Mamba est dans l’entretemps interpellé en flagrance, conduit devant un juge et mis en résidence en attendant son jugement pour faux et usage de faux dans les signatures récoltées des députés pour la destitution de Kabund.  Bien que libéré, son procès devra avoir lieu un jour…

Lire aussi : RDC : Tollé de protestation à l’interpellation du député MLC Jean-Jacques Mamba à Kinshasa https://www.afriwave.com/2020/05/23/rdc-tolle-de-protestation-a-linterpellation-du-depute-mlc-jean-jacques-mamba-a-kinshasa/

Acte 4. L’élection et l’installation de la nouvelle 1ère Vice-présidente de l’Assemblée nationale, l’UDPS Patricia Nseya ; une élue du Katanga programmée le 12 juin 2020 est interdite avec intervention de la force publique par police interposée sur une décision du tribunal administratif du Conseil d’Etat en attendant la décision de la Cour constitutionnelle saisie par Kabund au motif d’une destitution irrégulière.

Acte 5. Alors que la confusion bat son plein, l’on découvre une demande indécente de la présidente de l’Assemblée nationale faite au premier Ministre en mai 2020 pour un « complément de rémunération » en faveur de ses collègues députés au motif injustifiable du « regard de la conjoncture actuelle ». Et le montant de cette revalorisation étant déterminée, CDF 1.900.000,00 ; « soit un équivalent de Franc congolais de USD 2.000,00 par député national par mois » écrit le premier ministre dans une lettre. Dans sa demande, la présidente du parlement réclame aussi « une révision à la hausse de 50 % de l’enveloppe allouée au fonctionnement de l’Administration de l’Assemblée nationale » au moment où les assistants parlementaires accusent plusieurs mois des salaires impayés.

Tôlée dans l’opinion, accusations infondées contre certains députés de l’opposition comme Lubaya et Sesanga d’être à la base de cette demande alors qu’il n’en est rien. Et finalement une défense hasardeuse de Lambert Mende comme quoi la majorité aurait été piégée par un autre député de l’UDPS dans cette affaire…

Lire aussi : RDC : Assemblée nationale, Mabunda et sa demande d’augmentation de rémunération qui dérange https://www.afriwave.com/2020/06/12/rdc-assemblee-nationale-mabunda-et-sa-demande-daugmentation-de-remuneration-qui-derange/

Acte 6. De son côté, Thambwe Mwamba englué dans une affaire d’un marché de plus de 4 millions de dollars pour la réfection de la Salle de la Plénière et des bureaux du sénat s’en est échappé de bel ; du moins pour un temps. La plénière du Sénat ayant rejeté le 26 mai 2020 et à l’unanimité, la demande d’autorisation des poursuites judiciaires à son encontre.

Cette demande faisant suite à la plainte de la sénatrice Bijou Goya Kitenge humiliée par des propos rabaissant et en pleine séance par le président de la chambre haute consécutivement à une question sur les fonds non justifiés engagés dans la réfection du sénat. Ce marché de gré à gré et sans appel d’offres comme l’aurait voulu la procédure ayant été attribué à un proche ami de Thambwe Mwamba et de l’ancien régime Kabila, l’indien Harish Jagtani.

Lire aussi : RDC : le fabuleux destin de l’Indien Harish Jagtani et de ses proches http://www.rfi.fr/fr/afrique/20200522-rdc-le-fabuleux-destin-indien-harish-jagtani-et-proches

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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