home Politique, RD Congo RDC : « Ensemble pour la République », le parti politique de Katumbi est né !

RDC : « Ensemble pour la République », le parti politique de Katumbi est né !

D’Ensemble pour le Changement, sa plateforme politique née lors du Conclave des Forces du Changement de Johannesbourg en Afrique du Sud (09 au 12 mars 2018) à Ensemble pour la République, son parti politique créé dans son fief de Lubumbashi en province du Haut-Katanga ; Moïse Katumbi n’aura fait qu’un pas : celui d’avaler les cinq micros partis de ce que fut jadis le Groupe de sept partis politiques (G7) ayant quittés Kabila en 2016.

Parmi ces frondeurs presque tous issus de l’ancien régime Mobutu et devenus soutiens ou proches collaborateurs de Joseph Kabila dans l’ancienne Majorité Présidentielle (MP) comme ministres, députés, gouverneurs voir conseiller spécial de l’ancien président congolais on retrouvait feu Charles Mwando Nsimba, Pierre Lumbi Okongo, Christophe Lutundula Apala, olivier Kamitatu Etsu, José Endundo Bononge, Dany Banza Maloba et Antoine-Gabriel Kyungu Wa Kumwanza.

Beaucoup d’appelés au départ mais peu d’élus à l’arrivée

Les Assises de Lofoi tenues du 17 au 20 décembre 2019 du nom de la ferme du propriétaire et nouveau président national ; ont démontrées que le chemin à parcourir fut plus que long malgré les assurances et l’optimisme affichés.

De ses anciens soutiens connus à sa candidature avortée à la présidentielle de 2018, l’Unafec de Kyungu Wa Kumwanza, le groupement Alternance pour la République (AR) et ses partis membres de Delly Sesanga (SG d’Ensemble pour le Changement), l’Alliance pour les Mouvements du Kongo (AMK) de Claudel Lubaya sont les grands absents. Dany Banza Maloba, député élu de Likasi et président du parti Avenir du Congo (ACO) qui avait quitté le G7 étant devenu Ambassadeur itinérant auprès du président de la République Félix Tshisekedi.

Étaient également absent de la « grande messe » de naissance d’Ensemble pour la République les « anciens-nouveau »  recrus de ce que fut Ensemble pour le Changement parmi lesquels certains politiques ayant pignon sur rue à Kinshasa ou ayant quittés leurs anciennes formations politiques.

Mais aussi certaines personnalités de la Société civile sans oublier des journalistes qui ont déjà étaient vus ailleurs et aujourd’hui élus soit provinciaux, soit nationaux.

A lire aussi : RDC : Après la grande messe « d’Ensemble pour le Changement » de Katumbi, quid d’une adhésion de conviction ou une allégeance d’intérêts ? https://www.afriwave.com/2018/03/15/rdc-la-grande-messe-densemble-pour-le-changement-reussie-de-katumbi-une-adhesion-de-coeur-ou-une-allegeance-dinterets/

Dans un contexte politique mouvant, le nouveau parti de Katumbi lui-même ancien proche influent de Joseph Kabila ; rien ne garantit que la fusion de 5 autres anciens micros partis amène au succès attendu. Et ce, malgré des élus au parlement (Assemblée nationale et Senat) et dans les Assemblées provinciales.

Les cinq partis étant le Mouvement Social (MS) de Pierre Lumbi, L’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC) de son Directeur de cabinet Olivier Kamitatu Etsu, le Parti Démocrate-Chrétien(PDC) de José Endundo Bononge, l’Alliance des Démocrates pour le Progrès (ADP) de Christophe Lutundula et L’Union Nationale des Fédéralistes Démocrates (UNADEF) de Christian Mwando Nsimba Kabulo.

A ces cinq, il faut surtout ajouter le Parti National pour la Démocratie et le Développement (PND) du bras droit et presque l’ombre de Katumbi, Salomon Kalonda Della qui paraîtrait comme son « Cheval de Troie » dans la jungle politique depuis les années Kabila. En acceptant la charge de devenir le leader de la nouvelle formation politique, Katumbi a fait appel à ses côtés à Pierre Lumbi Okongo comme numéro deux en qualité du Secrétaire Général.

Des ambitions affichées pour 2023

« Je mettrai toute mon énergie en tant que leader pour atteindre notre objectif, c’est-à-dire la transformation profonde de notre pays afin de construire ensemble un Congo prospère pour tous » affirme d’emblée Katumbi. Il voudrait ensuite faire de la « lutte contre la corruption son cheval de bataille pour éradiquer la misère ».

 Pour Katumbi, « Le peuple congolais a perdu foi en sa classe politique. Notre parti Ensemble pour la République va soulever de nouvelles espérances afin de restaurer la stabilité dans le pays ».

De ses ambitions pour la présidentielles de 2023, c’est Pierre Lumbi qui s’en charge pour clamer tout haut : « M. le président Katumbi, c’est grâce à vous que Martin Fayulu a été élu (…) et je vous assure qu’en 2023, vous aller gagner la présidentielle » ; avant de confirmer que la plateforme électorale Ensemble pour le Changement « continuera d’exister » et que le nouveau parti politique Ensemble pour la République demeurera « membre » de la coalition Lamuka ayant porté la candidature commune de Martin Fayulu à la présidentielle de décembre 2018.

Certes que pour lui-même comme ses proches, c’est Katumbi devra demain endosser le « leadership de l’opposition » en tant que son porte-parole. Une chose certaine, celui qui déclare que « Depuis que j’ai quitté son camp, je n’ai pas discuté avec Joseph Kabila » ; Katumbi n’aura pas la chose facile dans un contexte où les opposants sont plus poussés par « l’ambition personnelle » que « l’intérêt commun » dans une espace politique si fragmentée.

De plus Katumbi demeure desservi par son peu de charisme et cette image par lui véhiculée dans l’opinion qui est celle d’un « riche homme d’affaire » que d’un vrai « politique » affirmé.

« Et c’est le temps qui qui nous en montrera » explique un ancien proche qui n’a pas adhéré au nouveau parti mais qui dit « garder des bonnes relations avec Katumbi en personne ».  Pour lui, « après l’assèchement d’argent facile de la part de Kabila, l’appel de Katumbi et ses moyens ont été une occasion pour ces sois disant leaders de se saborder pour continuer à vivre comme du temps de leur appartenance aux anciens régimes ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi et Roger DIKU

print

Partagez