home Régions RDC : Après la grande messe « d’Ensemble pour le Changement » de Katumbi, quid d’une adhésion de conviction ou une allégeance d’intérêts ?

RDC : Après la grande messe « d’Ensemble pour le Changement » de Katumbi, quid d’une adhésion de conviction ou une allégeance d’intérêts ?

Pour un lancement réussi sur l’orbite présidentiel même sur le chemin à parcourir reste encore long et parsemé d’embuches, la grande messe politique célébrée à Johannesburg en l’honneur de Moïse Katumbi Chapwe avec la naissance de sa plateforme électorale « Ensemble pour le changement » en est un.

Candidat déclaré de longue date à la présidence de la République, le richissime homme d’affaire devenu politique tout comme ses amis « croient en leur chance » et pensent leur temps venu pour bientôt en fin d’année 2018 avec la tenue de la présidentielle du 23 décembre prochain.

Des anciens soutiens connus depuis deux ans à sa candidature depuis deux ans à savoir l’Alternance pour la République (AR) et le G7 resté à 6 malgré le départ de Dany Banza, député élu de Likasi et président du parti politique Avenir du Congo (ACO) étaient tous là. Mais aussi des nouveaux recrus parmi lesquels certains politiques ayant pignon sur rue à Kinshasa ou ayant quittés leurs anciennes formations politiques, certaines personnalités de la Société civile sans oublier des journalistes qui ont déjà étaient vus ailleurs.

Au dernier jour de son Conclave pour le changement tenu en Afrique du 09 au 12 mars 2018, via son compte Twitter et dans un discours magistral devant ses supporteurs ; Katumbi annonçait avec enthousiasme : « Moise KatumbiCompte certifié @moise_katumbi 12 mars Aujourd’hui, nous créons notre mouvement électoral pour changer le #Congo ! « Ensemble » est un mouvement ouvert à tous. « Ensemble » nous mettrons fin à la dictature et irons gagner les élections ! #EnsembleMK #Ensemblepourlechangement ».

De l’adhésion au ralliement en passant par les allégeances et vu les forces en présence, il y a lieu de se poser la question de savoir sur ceux qui y sont de cœur et de conviction et ceux pour l’intérêt. Surtout que les politiques congolais, hommes et femmes ont démontrés par le passé comme dans le présent leur capacité prompt à résister le moins à l’appel de l’argent facile.

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Les forces en présence

Avec son départ du PPRD le parti présidentiel de Kabila dont il fut des proches et responsables, Moïse Katumbi qui n’a pas de parti politique n’en a toujours pas crée un. Par contre, il a besoin d’une base politique pour se faire élire un jour, raison de son appui sur les plateformes AR et G7 dont la vraie assise politique reste à prouver sur terrain dans le pays.

L’on sait qu’avec le départ de Dany Banza du G7 causé par « des divergences difficiles à concilier » notamment sur l’idée d’une candidature unique du G7 à la présidentielle dont il ne partageait plus l’avis, c’est un allié poids qui a été perdu. Mais aussi que dans ce groupement des ex-partis politiques membres de la majorité au pouvoir à Kinshasa, il n’y a que le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) de Pierre Lumbi par exemple qui compte 32 députés dans l’actuel Assemblée nationale. Puis vint l’Alliance pour le Renouveau au Congo d’Oliver Kamitatu, le porte-parole de Katumbi avec 15 députés et enfin l’Avenir du Congo (ACO) de Dany Banza aussi avec 15 députés.

Les autres partis membres de la galaxie G7 ne faisant que de la configuration avec l’Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC) de Kyungu Wa Kumwanza, le Parti démocrate-chrétien (PDC) de José Endundo Bononge, de l’Union nationale des Démocrates Fédéralistes (UNADEF) de Christian Mwando Nsimba Jr et de l’Alliance des Démocrates pour les Progrès (ADP) de Christophe Lutundula Apala. Du côté de l’Alternance pour la République, même topographie politique où les seuls députés actuels étant les fondateurs desdits partis si pas aucun élu.

Vu cette faible présence, n’a-t-il pas lieu de se demander en quoi ces regroupements seront utiles à Katumbi lorsqu’on sait qu’une élection présidentielle se joue dans une circonscription générale et unique pour tout le pays ? Certes aussi que tout ce monde a un besoin urgent de se regrouper car dans la future configuration avec le seuil de représentativité pour intégrer dans les assemblées, plusieurs risquent carrément de carrément disparaitre demain de la scène politique.

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Quid du Rassemblement de l’opposition et de l’UDPS ?

Pendant que se jouent ces grandes manœuvres en cours, l’opposition du Rassemblement écartelée en multiples franges et en perte de vitesse depuis la mort de son chef historique Etienne Tshisekedi il y a un an peine à mobiliser pour les manifestations comme les villes mortes. L’UDPS le parti phare de cette coalition des opposants radicaux semble en retard alors que se jouent les grandes manœuvres de rapprochement et des tentatives d’union.

Dispersé et miné par des luttes intestines sans oublier les « égos », le même Rassemblement dont on disait Katumbi le vrai « patron » va-t-elle bientôt mourir de sa belle mort ? Bicéphale par ses deux têtes Félix Tshisekedi de l’UDPS à la présidence et Pierre Lumbi Okongo du MSR et G7 au Conseil des Sages, on sait cette plateforme à l’agonie au grand sourire en coin du régime.

Pour Félix Tshisekedi qui s’est lancé dans la course à la succession de son père comme candidat à la présidence de l’UDPS, « il n’y a pas de raison de voir en la création de la nouvelle coalition Ensemble comme une trahison. Car, Le Rassemblement est un regroupement qui a pour objectif de faire partir Kabila mais après ; chaque composante peut s’organiser en ce qui concerne les élections », disait-il lors de sa matinée politique du samedi 10 mars 2018 au siège de l’UDPS.

La réalité est que les autres partis de l’opposition entrain de se coaliser semble utiliser une politique d’encerclement de l’UDPS qui risque de l’isoler comme d’habitude après avoir profiter de son aura « supposé » et du n om de Tshisekedi au sein du Rassemblement, de la Dynamique de l’opposition comme ailleurs.

Félix Tshisekedi a-t-il compris cela ? Le 13 mars soit le lendemain de la fin di Conclave de Katumbi, Félix Tshisekedi entamait un marathon des « absents » de Johannesbourg. D’abord il rendait visite à Martin Fayulu président de l’Ecidé et Coordonnateur de la Commission des Actions du Rassop, pour disait-il sur son compte Twitter s’enquérir de « La santé du Rassop et la situation politique de l’heure, une chose est sûre : il faudra compter sur notre détermination ».

Le même jour il rencontrait Vital Kamerhe, président de l’UNC pour écrivait-il sur Twitter encore « l’histoire de prendre la température de la situation politique du pays pendant mon absence de plus d’1 mois. L’heure est au partage d’informations et à l’alignement sur nos objectifs communs : Le Congo et les Congolais. #RDC ».

Rappelons que pendant son absence du pays, l’UNC de Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba avaient pris langue pour « initier une perspective d’union dans le cadre d’une même plateforme électorale et ce ; dans les semaines à venir ». Quelques jours plus tard, le même MLC récidivant en rencontrant le PALU d’Antoine Gizenga pour se pencher sur « la possibilité de gagner ensemble les élections à venir » au sein d’une même plateforme.

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La politique étant dynamique et l’opposition n’étant faite pour y demeurer éternellement, les politiques l’ont peut-être bien compris ; à moins que ça ne soit pas déjà trop tard.

Roger DIKU

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