home Politique, RD Congo RDC : Les Contradictions politiques de Martin Fayulu et ses propositions irréalisables

RDC : Les Contradictions politiques de Martin Fayulu et ses propositions irréalisables

C’est une deuxième proposition dite de « Sortie de crise post-électorale en RDC » que propose Martin Fayulu depuis le mois de mai 2019.

Contre toute attente, cette ultime démarche intervient en marge de sa polémique engagée contre ses amis de la coalition Lamuka sur la désignation du « porte-parole de l’opposition » dont il clame haut et fort « ne pas être concerné » alors que les députés élus de son micro parti politique ECIDé siègent à l’Assemblée nationale version 2018.

Dans sa rhétorique connue depuis près d’un an, il dépeint à sa manière « les tableaux sécuritaires, institutionnels, économiques, sociaux et politiques » qui sont très inquiétants selon lui. Et d’aller encore loin en s’en prenant au nouveau pouvoir en écrivant : « … Monsieur Joseph Kabila a imposé le statu quo en nommant Monsieur Félix Tshisekedi à la tête de la RDC…Les institutions illégitimes issues de cette escroquerie électorale se révèlent jour après jour sans caractère étatique et républicain, et donnent l’image déshonorante de simples instruments voués à la sauvegarde des biens mal acquis d’un homme, ainsi qu’à la défense de sa survie politique ».

En contradiction avec sa propre logique qui ne reconnait pas les instituions en place, il veut tout de même négocier avec elles en rappelant qu’il est « temps que les hommes d’État prennent leur courage en main pour sortir le pays d’une catastrophe annoncée qui semble devenir de plus en plus inévitable ».

Quant à la deuxième partie de son document, il revient sur ce qu’il écrivait déjà en mai dernier avec ses quatre propositions dont celles phares à savoir la création d’un Haut Conseil National des Réformes Institutionnelles (HCNRI) qu’il dirigera en personne avec le CACH/FCC  (Tshisekedi et Kabila) pour une période de 18 mois, l’organisation des nouvelles élections générales ouvertes à tout le monde conformément à la loi (présidentielle, législatives nationales et provinciales, sénatoriales, présidences des assemblées provinciales, gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces)…

Ce qu’il ne dit pas dans son projet c’est comment financer ces nouvelles propositions alors que le pays ne peut s’en permettre aujourd’hui.

A lire aussi : RDC : Martin Fayulu, sa « danse » de déni et des négociations ratées avant l’implosion de Lamuka ! https://www.afriwave.com/2019/07/04/rdc-martin-fayulu-sa-danse-de-deni-et-des-negociations-ratees-avant-limplosion-de-lamuka/

Pour rappel, si dans son premier document daté du 10 mai 2019 dont on avait d’abord nié l’existence avant de le reconnaître par la suite, il proposait  ainsi la mise en place d’un organe taillé à sa mesure et qu’il comptait diriger en personne dénommé le « Haut Conseil National des Réformes Institutionnelles (HCNRI) » qui devrait être changé de faire « reformes à opérer notamment dans les domaines de la Commission électorale, la Cour constitutionnelle (pouvoir judiciaire), la Défense et Sécurité, la Gouvernance (lutte contre la corruption) et les Droits humains ».

Dans un autre document annexe deux jours plus tard, soit le 12 mai 2019 ; sans faire fi de ses autres amis de Lamuka, il désignait subtilement d’office et de droit deux personnes devant le seconder dans sa tâche : « Je propose d’avoir comme adjoints Mr Matungulu Freddy et Mr Muzito Adolphe qui sont prêts à contribuer activement à la réussite de cette institution car ayant travaillé avec le régime sortant et connaissant les points et les éléments à attaquer pour avoir des fortes reformes dans le domaine de la gouvernance, surtout la corruption ». 

C’était bien avant que Matungulu ne prenne ses distances en rejoignant la Banque Africaine de Développent  (BAD) sur proposition du président de la République Félix Tshisekedi.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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