Le Comité Central du MPLA s’est réuni le vendredi dernier à Futungo, sous la direction de João Lourenço son président en vue de préparer le 7° congrès extraordinaire du parti au pouvoir.
Au cours de ces assises, il a été décidé l’intégration de 134 nouveaux membres, élargissant ainsi à 497 membres l’ossature du comité central du MPLA qui était de 363 membres pendant la présidence de José Eduardo dos Santos.
Certes Lourenço veut se faire un contre poids stratégique au sein de l’organe directeur du parti occupé majoritairement par des Eduardistes. Pour n’avoir pas réussi à les éjecter du parti, Lourenço a trouvé mieux de grossir les effectifs en incorporant ses disciples fidèles dans cet organe de décision du parti. Dans le seul but de garantir sa maintenance en attendant les joutes du prochain congrès extraordinaire du parti qui s’annoncent orageuses.
Dans son mot d’ouverture, João Lourenço en a appelé à l’unité de son parti. Il a exhorté les militants à faire preuve d’honnêteté et de patriotisme en vue de combattre les antivaleurs. João a ouvertement déclaré que » le Mpla ne tolérera plus le comportement indiscipliné de certains responsables du parti, députés, magistrats».
Comme pour dire que celui qui se sent morveux se mouche, la député Tchizé Welwitchia dos Santos, fille de l’ex président angolais José Eduardo dos Santos n’a pas hésité à déclarer: « Etre député en Angola n’est pas le sommet du bonheur, tout comme ne pas être député n’est pas la fin du monde ».
Tchizé va jusqu’à dire que « le patron de Facebook est riche mais il n’a jamais été député en Angola ». Des déclarations à l’allure : « on s’en fout ».
On croyait à tort, depuis la libération de Zenu Filomeno dos Santos, que João Lourenço et José Eduardo dos Santos avaient fumé le calumet de la paix. Le geste de la libération du fils de l’ex président était certes un appel du pied de João Lourenço en direction du vieux « marimbondo ».
João Lourenço comptait sur la présence de José Eduardo dos Santos pour commémorer les festivités de la bataille de Cuito Cuanavale la semaine dernière. Malheureusement, l’ex président a décliné l’invitation de son dauphin qui a fêté la victoire militaire de Cuito Cuanavale sans le coordonnateur de cette bataille. Pourtant Eduardo est bel et bien vivant.
Les coups de griffes de Tchizé dos Santos sur le front de João Lourenço témoignent que le malaise est loin d’être extirpé. Ils sont très forts les Dos Santos. Lourenço le sait pertinemment bien. Pour se prévenir de toute surprise désagréable au sein du parti qui l’a porté au pouvoir, le président doit se former un camp de vrais disciples Lourencistes capables d’affronter tout cyclone soufflé par les Eduardistes.
J.M. Figuereido