L’élection sénatoriale controversée du vendredi 15 mars 2019 n’a pas fait des remous que dans la rue à Kinshasa comme dans le pays profond. Samedi 16 mars, de nombreux militants de l’UDPS et de l’UNC ont manifestés parfois violement dans plusieurs villes du pays pour protester contre leurs propres députés qu’ils accusent d’avoir été corrompus pour élire les sénateurs du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme de l’ancien président Joseph Kabila qui a raflé la majorité absolue au Sénat.
A Kinshasa, l’esplanade du Palais du Peuple, siège de l’Assemblée nationale a été envahi par les badauds alors qu’à Bukavu, Kananga et Mbuji-Mayi ; des manifestations ont fait d’importants dégâts matériels jusqu’à mort d’homme avec le décès d’un policier.
L’onde de choc s’est propagée jusqu’au sommet de l’Etat où le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi a annoncé « une importante réunion inter-institutionnelle, à l’issue de laquelle d’importantes mesures seront annoncées, dans le strict respect de la constitution et de la loi électorale, pour préserver la crédibilité du processus électoral et la paix sur l’ensemble du territoire national » lit-on dans un communiqué signé Vital Kamerhe, Directeur de cabinet du Chef de l’Etat en date du 16 mars 2019.
Le même communiqué annonce que le chef de de l’Etat « s’est entretenu avec le président de la Cour Constitutionnelle, le président et le vice-président de la CENI sur la situation qui prévaut dans certaines villes du pays après l’élection des sénateurs ».
A lire aussi : RDC : Sénatoriales de la corruption, entre dénonciations et retraits multiples https://www.afriwave.com/2019/03/15/rdc-senatoriales-de-la-corruption-entre-denonciations-et-retraits-multiples/
Dans la même journée, Félix-Antoine Tshisekedi avait-il reçu « des militants du CACH/UDPS frustrés par le comportement de leurs députés provinciaux, pour les inviter au calme et les informer de la tenue lundi 18 mars à 10h00’, d’une importante réunion inter-institutionnelle ».
Ira-t-on jusqu’à l’annulation de cette élection de la « corruption » avérée s’interroge l’opinion qui n’arrête pas de fustiger une élite politique corrompue et indigne dont pourtant l’on attendait un sursaut pour la reconstruction du pays en lambeau.
En attendant cette importante rencontre, la tension demeure car les militants en colère promettent de nouvelles manifestations pour empêcher les nouvelles Assemblées provinciales de fonctionner.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi