home Politique, RD Congo, Société RDC : Adolphe Muzito, la nostalgie d’un retour rapide manqué aux affaires de l’État !

RDC : Adolphe Muzito, la nostalgie d’un retour rapide manqué aux affaires de l’État !

Les deux dernières sorties du premier ministre honoraire Adolphe Muzito sur deux médias parisien depuis l’élection et l’installation du nouveau président de la République n’ont laissé personne indiffèrent.

Traduisant bien le fond de la pensée du camp de la coalition Lamuka dont il se fait porte-parole en l’absence de parole de Katumbi et Bemba, les propos de Muzito sont ceux d’une colère mal digérée, une déception et une rancune avérées, mieux la nostalgie d’un retour rapide manqué aux affaires de l’État qu’ils espéraient tous.

Les propos xénophobes entendus lors du dernier meeting de Lamuka à Kinshasa tout comme les promesses de Muzito de « paralyser le pays par des manifestations dans le but de faire fuir les investisseurs » sont de nature à ne plus accepter par le nouveau pouvoir qui semblait pourtant faire marque d’ouverture.  

Adolphe Muzito n’y est pas allé par le dos de la cuillère : « Félix Tshisekedi à la présidence, c’est pire que Joseph Kabila. Nous n’allons pas rejoindre son camp, nous ne négocierons pas avec lui car il n’a pas le pouvoir mais plutôt avec Kabila si négociations il y a ! ».

A lire aussi : RDC et l’après présidentielle 2018 : Une « anthologie politique » signée Adolphe Muzito https://www.afriwave.com/2019/01/11/rdc-et-lapres-presidentielle-2018-une-anthologie-politique-signee-adolphe-muzito/

Accusant aussi « d’aller à la mangeoire » ceux qui étaient censés être ses amis politiques car membres de la coalition Katumbi Claudel Lubaya et Delly Sesanga, dans un élan qui sent le « tribalisme » de ses propos; Muzito les accusent « d’avoir rejoint Tshisekedi car c’était le seul moyen pour eux d’être réélu députés dans une région qui lui était très favorable ».

La réponse de Sesanga à Muzito : « aucune leçon de loyauté à nous donner »

Comme il fallait s’y attendre en l’absence de toutes preuves de ses accusations et d’une réaction officielle du camp Tshisekedi, c’est Delly Sesanga qui a répondu aux attaques de Muzito dans le même hebdo parisien.

Le Secrétaire Général d’Ensemble pour le Changement du moins jusque-là, la coalition politique de Moïse Katumbi estime que  « Lorsqu’on a été Premier ministre, il y a des propos qu’on devrait s’interdire de tenir. Adolphe Muzito n’a pas de leçon à nous donner sur la question de la loyauté, partenaire de Joseph Kabila jusqu’au mois de novembre 2018; la coalition de l’opposition, qui est devenue Lamuka, a d’ailleurs longtemps hésité à l’admettre parce qu’il n’était pas clair dans sa position et il n’a été accepté parmi nous que lorsque son dossier de candidature a été rejeté ».

Sesanga explique également ce que tout le monde savait au lendemain de la signature de l’accord de Genève auquel Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient retiré leurs signatures : « Notre point de vue était clair depuis le départ. Nous l’avons exprimé avec André-Claudel Lubaya lors des négociations de Genève à Moïse Katumbi et à tous les autres : notre candidat était Félix Tshisekedi. Nous nous en sommes tenus à ce choix. C’est donc une conviction et non une position opportuniste. Katumbi respecte notre position comme nous avons respecté la sienne ».

A Moïse Katumbi silencieux jusqu’à ce jour malgré sa tournée euro-africaine avec diffusion des présumés documents attribués à une fuite au sein de la CENI et établissant la victoire des Fayulu, Sesanga demande à ce que « lui-même clarifie sa position » par rapport à la victoire reconnue par tous de Félix Tshisekedi.

Aux critiques non fondées sur la position qui semble délicate du président élu Tshisekedi qui n’aurait pas de majorité parlementaire pour gouverner, Sesanga souligne que « même si Martin Fayulu avait été proclamé élu, on aurait le même rapport de force dans les assemblées nationale et provinciales ».

De la confusion entretenue sciemment sur la coalition Lamuka dont il n’a jamais été membre, Sesanga veut éviter la confusion : « Lamuka est une structure mise en place pour accompagner la campagne présidentielle d’un candidat commun. Je n’en ai jamais été membre. En revanche, nous sommes membres d’Ensemble, à l’intérieur duquel il y a différents regroupements dont l’Alternance pour la République (AR), le G7, l’Alliance des Mouvements du Kongo (AMK) et cela n’a pas changé ».

Fayulu de plus en plus un homme seul

Après Jean-Claude Muyambo, Moni Della (le propre frère de Salomon Kalonda Della, l’homme de confiance de Katumbi) qui remerciait « Dieu pour avoir rendu possible le départ de Kabila » en reconnaissant la victoire de Tshisekedi ; c’est autour du patriarche Kyungu Wa Ku Mwanza d’avertir tout le monde que  « l’heure n’est plus aux disputes mais au travail, le président Félix Tshisekedi est président de tout le monde ».

Dans une vidéo rendue public par ses services le 05 février 2019, celui que l’on considère comme le « Baba Wa Katanga = le père du Katanga pour son âge avancé)  se dit « opposé à toutes les manifestations de résistances contre le président Félix Tshisekedi » et réclame même la « constitution d’un groupe de soutien au nouveau président pour l’aider à réussir pendant son mandat ».

Kyungu qui dit « ne pas être l’ennemi de Tshisekedi tout comme Katumbi » insiste sur le fait qu’il est temps que cessent « les attaques inutiles » des proches de Tshisekedi contre Katumbi et les autres pour se mettre plutôt tous au travail de la reconstruction du pays.

Il a terminé par demander au nouveau chef de l’État de se pencher sur les cas de la libération des prisonniers politiques comme Diomi Ndongala en prison depuis 2013, Franck Diongo arrêté fin juin 2016 et le retour des exilés comme Katumbi, Anzuluni, Kiakwama et les autres selon le cadre de l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016 sous l’égide de la CENCO.

Insistant sur le facteur temps, Gabriel Kyungu a aussi plaidé pour le « rapatriement de la dépouille de son ami Étienne Tshisekedi ».

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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