home Politique, RD Congo, Société RDC-PRÉSIDENTIELLE 2018 : Félix Tshisekedi, un silence qui agace les détracteurs et les Sondages qui affolent le régime !

RDC-PRÉSIDENTIELLE 2018 : Félix Tshisekedi, un silence qui agace les détracteurs et les Sondages qui affolent le régime !

Attaqué de toutes parts ainsi que son parti l’UDPS y compris parmi les opposants, Félix Tshisekedi qui avait toujours gardé silence est sorti de sa réserve le 27 samedi octobre 2018 dont les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux. La scène se passe à Bruxelles où il venait d’arriver au cours d’une rencontre privée, le président de l’UDPS promettant d’y revenir bientôt dans une conférence à son retour au pays  dont les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Rappelant tout le monde au calme et à la sérénité, Fatshi y explique que « C’est malheureux de voir que certains d’entre nous n’ont pas eu à maîtriser leurs nerfs et se sont répandus comme ça sur les réseaux sociaux mettant en péril cette unité de l’opposition qui nous est chère ». Et de poursuivre : « « Je suis le premier à regretter ce cafouillage, cette cacophonie qu’il y a au sein de l’opposition, d’autant plus que j’ai investi ma personne dans plusieurs réunions à Kinshasa et ailleurs, pour qu’on ait un entendement commun ».

 

Une chose pourtant, le silence du président de l’UDPS avant et après la marche de l’opposition du 26 octobre à Kinshasa à laquelle son parti ne s’était pas associé n’a eu qu’agacer encore davantage ses détracteurs et tous ceux qui voulait l’entendre après le cafouillage répétés de ses lieutenants. Polémique à laquelle il avait coupé court en adressant ses félicitations aux organisateurs de la manifestation.


Les sondages qui affolent

Alors que l’opposition devra se trouver son candidat unique pour un programme commun au plus tard le 15 novembre 2018, le 5ème sondage « sondage d’opinion publique » publié hier 30 octobre 2018 place Félix Tshisekedi en tête des intentions de vote dans le pays.

Réalisé du 29 septembre au 15 octobre sur un échantillon de 1179 personnes âgées de 18 ans et plus et réparties dans les 26 provinces du pays par le Bureau d’études, de recherches et de consulting international (BERCI) associé au Groupe d’études sur le Congo, de l’Université de New York ; ce travail a noté le « bouleversement de la scène politique congolaise avec une réelle redistribution des rapports de force politique » au profit de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ; deux des candidats président de la République encore en lice pour l’élection du 23 décembre 2018 au cas où elle a lieu.

Si le vote était organisé dans la semaine du sondage, le fils Tshisekedi arriverait en tête avec 36% voix en intentions de vote ; avec une progression dans l’Ouest et le Sud-Est de la RDC. Vital Kamerhe à 17% consoliderait sa position dans les anciennes provinces du Kivu et la Province orientale. Le dauphin choisi par Kabila, Emmanuel Ramazani Shadari arriverait 3ème avec 16% des intentions de vote devant Martin Fayulu (8%) et Freddy Matungulu (5%).

Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba restant en tête dans la liste des personnalités politiques les plus populaires du pays malgré la non présentation de sa candidature pour le premier et l’invalidation pour le second.

La même progression étant remarquée pour les législatives où l’UDPS de Tshisekedi se place en tête des intentions au détriment du MLC du MLC de Jean-Pierre Bemba. Une situation qui pourrait s’expliquer « par le désenchantement de la population qui après avoir été enthousiasmée par l’acquittement de Jean-Pierre Bemba, aura été déçue par l’invalidation de sa candidature » notent les auteurs du sondage.

Une méfiance généralisée

C’est ce que l’on peut noter comme autre leçon de ce sondage, d’abord vis-à-vis du processus électoral dans sa globalité ; notamment de la CENI et son président Corneille Nangaa quant à leur neutralité dans « l’organisation des élections libres et transparentes » respectivement pour 64% (processus) et 74%  (défavorables à Nangaa) des sondés. Il en va aussi de la machine à voter qu’on ne voudrait pas voir utiliser lors du triple scrutin du 23 décembre 2018.

Quand à un probable report des élections, personne ne veut en entendre parler, 55% se disant  « prêts à participer à une manifestation si les élections sont retardées ou truquées » ; soit 17 % de plus qu’en juillet. Ils ne font pas non plus confiance aux cours et tribunaux actuels pour trancher d’éventuels litiges issus des élections. Une méfiance généralisée qui hypothèque même la vision future du pays, faisant ainsi croître un pessimisme pour l’avenir du pays pour les cinq prochaines années.

Contestation dans le camp Kabila

Comme il fallait s’attendre, le camp du régime n’a pas tardé de contester les résultats du sondage plaçant leur champion au loin, dénonçant en passant ce qu’il considère comme étant « une volonté de conditionner l’électorat ».

Parlant d’une sorte de mise en scène, la majorité présidentielle (MP) au travers de son Front commun pour le Congo (FCC) s’interroge sur l’opportunité de ce sondage qui n’a pas tenu compte « de l’engouement constaté lors de la présentation de notre candidat, samedi 27 octobre, au stade Tata Raphaël, à Kinshasa » comme l’explique Adolphe Lumanu, l’un des vice-présidents du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) et cadre du PPRD et proche d’Emmanuel Ramazani Shadary.

Quid d’un candidat unique ?

Les opposants sauront ils décodés les résultats des sondages en leur faveur alors qu’approche le moment du choix d’un candidat unique pour un programme commun ? C’est là que la question demeure au vu des egos surdimensionnés qui risquent de se repositionner comme en 2011.

Surtout que les sondés en leur majorité, soit 76% disent avoir « une bonne opinion » de l’opposition et presque autant – 70 % – se disent favorables à une candidature unique pour cette même opposition.

Lisez le rapport entier sur ce sondage GEC-BERCI ici: http://ow.ly/bt0930mqh82 

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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