Initialement prévue en juin pour les 58 ans d’indépendance de la République Démocratique du Congo, c’est finalement ce dimanche 21 octobre 2018 que la plaque en mémoire de l’ancien premier ministre Patrice-Emery Lumumba, son ministre de la Jeunesse Maurice Mpolo et le président du Sénat Joseph Okito assasinés le 17 janvier 1961 dans le Katanga a été inaugurer dans la ville de Mons, capitale de la province de Hainaut en Belgique.
C’est non sans émotion que cette plaque commémorative a été dévoilée conjointement par Nicolas Martin, premier Échevin de la ville de Mons et futur probable bourgmestre élu accompagné de Mme Jackie EKanda Mpolo, fille de Maurice Mpolo et Dieudonné Okito représentant la famille Joseph Okito. Le hasard faisant peut-être les choses, les petits-fils de Joseph Okito, natifs et habitants de Mons étaient présents sur le lieu de la manifestation en l’honneur de la mémoire de leur illustre aïeul.
En guise du message sur cette plaque que désormais tous les visiteurs de passage dans la ville de Mons pourront bien voire juste à l’entrée sous le porche principal de l’Hôtel de ville, on peut y lire : « A la Mémoire de celles et ceux qui se sont battus pour l’Indépendance du Congo et en particulier de Patrice Emery Lumumba, 1er Premier ministre du Congo Indépendant, assassiné le 17 janvier 1961, avec ses compagnons Maurice Mpolo et Joseph Okito à cause de leurs convictions. Durant l’entre-deux guerres, dans la majorité des communes de Belgique, des monuments ont vu le jour afin de mettre en exergue les belges qui se sont rendus au Congo dans le cadre de missions d’exploration ou de colonisation. A l’époque, le Congo était une colonie dépendante de la Belgique. En 2001, la Commission d’enquête parlementaire a recommandé d’effectuer un travail de mémoire. En 2017, le Conseil communal a décidé de mettre en lumière les acteurs de l’indépendance du Congo pour rappeler l’importance des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Coté officiel belge, en dehors du premier Échevin Nicolas Martin, on a noté la présence de Joëlle Kapompole et Samy Kayembe, deux élus et réélus de la majorité socialiste de la ville de Mons et d’origine congolaise. L’ancien bourgmestre de Mons Maurice Lafosse était également visible sur le lieu.
Mais aussi celle de Georges-Louis Bouchez, conseiller communal réélu chef de fil de l’opposition politique à la commune de Mons et membre du parti Libéral. Pour mémoire, c’est lui qui avait inscrit au Conseil communal l’idée du projet d’une plaque en mémoire de Lumumba et ses compagnons après avoir été approché par l’Association Mémoire Coloniale.
Et finalement ce fut le conseiller communal Samy Kayembe, d’origine congolaise et au nom de la majorité PS communale qui en présentera la motion avec le vote dont on connait la réalisation aujourd’hui. Du reste dans son discours de circonstance, Nicolas Martin n’a pas manqué de souligner que ce projet fut un consensus majorité-opposition au niveau du conseil communal pour aboutir à l’inauguration du jour en présence des familles des suppliciés.
Lire aussi : L’histoire de la colonisation belge au Congo, ses avatârs et la reconnaissance dans la ville de Mons https://www.afriwave.com/2017/09/12/lhistoire-de-la-colonisation-belge-au-congo-ses-avatars-et-la-reconnaissance-dans-la-ville-de-mons/
Cette cérémonie d’ampleur s’est déroulé certes dans une espèce d’indifférence totale de la part des médias officiels belges absents, mais aussi de la communauté africaine en générale et celle congolaise dont pourtant les idées de Lumumba ont bercé.
En dehors d’une poignée des membres de la communauté congolaise de Mons et de Belgique dont certaines associations montoises comme Le Cercle Africain des Etudiants de Mons, Ecran d’Eveil et Mémoire Coloniale pour la Belgique ; quelques médias originaires de l’Afrique dont AFRIWAVE.COM et Radio Campus venus de Bruxelles ont couvert la journée.
La même indifférence incompréhensible l’a été du côté des officiels congolais qui ont brillés par leur absence, aucune délégation de l’ambassade de la RDC de Bruxelles n’ayant fait le déplacement de Mons à peine situé à moins de 100 Km de leur siège. Pourtant, le régime de Kinshasa se réclame du lumumbisme pour justifier son nationalisme à tout vent et ainsi se maintenir au pouvoir.
Dès ce lundi 22 octobre 2018, une série d’interviews des acteurs présents de cette cérémonie sera publié sur notre site.
Reportage de Roger DIKU et TSHIKUYI Tubabela à Mons