home Politique, RD Congo CENI-RDC : Corneille Nangaa Yobeluo et ses valises « Machine à Voter » de toutes les polémiques !

CENI-RDC : Corneille Nangaa Yobeluo et ses valises « Machine à Voter » de toutes les polémiques !

C’est un véritable pavé dans la marre s’il se confirme que celui attribué encore une fois à l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique à propos de la fameuse « machine à Voter » dont l’utilisation lors des élections de fin d’année 2018 est présentée comme « un fruit de l’expertise congolaise de la @cenirdc dixit @CNangaa ».

Importées de la Corée du Sud après signature d’un contrat opaque dont personne ne connait ni les tenants et aboutissants avec la société Mirus Systèms, ces machines aujourd’hui contestées par l’ensemble de la classe politique de la vraie opposition et la société civile ; c’est le gouvernement sud-coréen qui en « déconseille » carrément l’utilisation pour les prochaines élections du 23 décembre 2018 dans cette prise de position de sa chancellerie à Kinshasa.

Condensé :

« L’ambassade de Corée du Sud à Kinshasa précise sa « position officielle » sur la transparence des élections en Afrique : « elle s’y désolidarise de Mirus Systems, le fabricant sud-coréen des fameuses « machines à voter » qui doivent être utilisées lors des prochaines élections congolaises. « Le gouvernement coréen a dument expliqué au fabricant […] les risques potentiels en cas d’exportations de ces machines ». Plus particulièrement, exporter ses machines au Congo pourrait donner au gouvernement congolais un prétexte pour [obtenir] des résultats indésirables liés aux élections, notamment[un] retard additionnel [à leur] tenue. L’ambassade nous informe par ailleurs que l’Association mondiale des organes de gestion des élections (A-WEB) ; une organisation sud-coréenne qui fournissait un soutien technique (un important lot de matériel informatique à la @cenirdc, NDLR) à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) congolaise, « a rompu ses liens avec le Congo, suivant la position du gouvernement coréen » en décembre 2017.

L’Association mondiale des Organes de Gestion des Elections (A-WEB) livre un important lot de matériel informatique à la @cenirdc

Lire à ce sujet dans JA n° 2982 : La clé de la démocratie : des élections libres, transparentes et incontestables (à venir : la présidentielle tant attendue en RD Congo ou les sénatoriales ivoiriennes, le 24 …) http://www.jeuneafrique.com/mag/538930/politique/la-cle-de-la-democratie-des-elections-libres-transparentes-et-incontestables/

La CENI, une poule aux « œufs d’or »

Des écoles aux entreprises en passant par les communes et les associations, dans la capitale comme en provinces ; il ne se passe plus aucun jour sans que la CENI de Corneille Nangaa ne parade pour présenter « sa machine à voter ». Objectif : convaincre les futurs électeurs de l’innovation de cette machine surnommée par les congolais « machine à frauder ».

Pour le gouvernement congolais et sa CENI qui disait viser une « réduction drastique » des charges dans l’organisation des scrutins avec et grâce à cette machine faute de financements promis par la communauté internationale, il s’avère aujourd’hui qu’il s’agit bel et bien d’une autre visée.

Une source du cœur même de la CENI qui a requit l’anonymat dénonce cette « opacité » qui entoure les actions de cet organe pourtant dit d’appui à la démocratie et qui n’en a que de nom. Et ce depuis les premières élections sous feu l’Abbé Apollinaire Malumalu en 2006, celles deuxièmes sous le pasteur Ngoy Mulunda en 2011. Puis tout autant pour la préparation de celles troisièmes prévues initialement en 2016 reportées en 2017 puis aujourd’hui en 2018 d’abord de nouveau sous l’abbé Malumalu, ensuite sous Corneille Nangaa.

Pour notre interlocuteur, « la CENI est devenue cette poule aux œufs d’or où tout le monde vient se servir, gouvernement et membres complices du Bureau pour mener une vie de pacha. Il n’y a qu’à regarder le train de vie de ces gens qui dégoutent par rapport à la misère ambiante de la population : voitures 4X4 de luxe, résidences et villas acquises sans justifier les revenus de ses acquéreurs, voyages rangés pour la même bande des copains à l’étranger comme à l’intérieur du pays pour tout et pour rien entrainant ainsi des lourds frais de mission sur le dos de la CENI alors que l’on déplore le manque criant des moyens financiers pour la tenue des élections à temps… » explique-t-il.

Ecœuré, ce membre du Bureau qui dit être-là pour témoigner un jour revient sur un incident survenu entre le président Corneille Nangaa et le professeur congolais Jean Bele de l’Université de Boston aux Etats-Unis qui avait en son temps proposé gratuitement un système informatique simple et infalsifiable conçu par lui et ses étudiants pour l’enrôlement des électeurs ; système qui du reste avait eu l’aval et le soutien du président Barack Obama de l’époque.

De l’ancien premier ministre Matata Ponyo à Corneille Nangaa qui avaient pourtant envoyés des délégations à Boston s’enquérir du système et du voyage du Pr Bel à Kinshasa ; sa proposition ne fut pas retenue pour d’autres payants et qui ont couté chers au pays.

Notre interlocuteur se rappelle cette « colère verte » de Nangaa au téléphone contre le Pr jean Bele alors qu’il avait demandé à ce dernier de le contacter : « Pourquoi me dérangez-vous alors que je suis en pleine réunion ? Sachez que je suis tout de même président de la CENI dans ce pays » avant de lui raccrocher au nez. Situation qui avait poussé le Pr Jean Bele et ses 4 accompagnateurs de rependre le chemin des Etats-Unis sans rien ne réclamer ni à la CENI, i encore moins au gouvernement congolais.

Toutes choses restant égales par ailleurs, comment ne pas comprendre la « méfiance » de tous conte la CENI dans sa composition actuelle qui semble inféodée au pouvoir et dont la recomposition avait été recommandée par l’Accord Politique Global de la Saint-Sylvestre 2016 ? Il s’avère finalement que si l’on veut vraiment des élections apaisées, crédibles et légitimes ; le prix à payer est au niveau de la « transparence » de la CENI et seulement à ce prix-là.

Luaba Wa Ba Mabungi et Roger DIKU / AFRIWAVE.COM

print

Partagez