home Politique, RD Congo RDC-Belgique : Kinshasa ferme son Consulat d’Anvers et exige la réciprocité de la Belgique pour Goma ou Lubumbashi

RDC-Belgique : Kinshasa ferme son Consulat d’Anvers et exige la réciprocité de la Belgique pour Goma ou Lubumbashi

De l’escalade verbale aux représailles en représailles, entre Kinshasa et Bruxelles les sommets atteints sont toujours plus haut avec la décision congolaise de ce lundi 05 février 2018 de fermer son consultât d’Anvers en Belgique. En signe de réciprocité, Kinshasa exige de Bruxelles d’en faire de même en fermant ses deux consulats de Goma et Lubumbashi.

Cette décision des autorités congolaises intervient le même jour après celle autre toute symbolique frappant la compagnie d’aviation Brussels Airlines qui a fait les frais des représailles de la RDC vis-à-vis de son partenaire belge.

Dans un courrier daté du 03 février courant adressé à la Représentante de Brussels Airlines à Kinshasa, le Directeur Général de l’autorité de l’aviation l’informe que « faute de réciprocité dans l’exploitation des services aériens internationaux entre la RDC et le Royaume de Belgique, le nombre des fréquences hebdomadaires allouées à votre compagnie aérienne Brussels Airlines, est réduit de sept (7) à quatre (4) à partir du lundi 05 février 2018. A cet effet, je vous invite à me soumettre, sans délai, pour approbation, un nouveau programme d’exploitation ».

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Faut-il le rappeler que la crise actuelle crise entre la RDC et son ancienne métropole va toujours crescendo. Après les fermetures annoncées de la Maison Schengen et de la Nouvelle agence de coopération belge de Kinshasa, après Brussels Airlines ; c’est autour de consulat de faire les frais des représailles de la RDC vis-à-vis de son partenaire belge. Est-ce une phase ultime avant la rupture entre les deux pays se demandent les observateurs ?

De leur côté, les responsables de Brussels Airlines en proie à des problèmes internes avec leur maison-mère allemande de la Lufthansa disent avoir pris bonne note de la « décision des autorités congolaises ». Pour le porte-parole de la compagnie Kim Daenen, « Un nouveau programme de vol a été soumis aux autorités congolaises en attendant qu’il soit finalisé pour contacter ensuite les clients en vue d’essayer de trouver des solutions tout en étant désolés pour eux ».

Une passe d’armes outre frontières nationales

La passe d’armes entre les deux partenaires ne se limite pas aux deux pays, Kinshasa accusant Bruxelles de continuer son travail de sape diplomatique contre la RDC. C’est ce qui se serait passer à Paris lors du Conseil de la Francophonie : « le représentant belge a fait un réquisitoire contre la RDC devant Aubin Minaku, président sortant de l’APF et actuel président de l’Assemblée nationale congolaise » soutien un membre de la délégation congolaise lors de ces assises. Un proche de She Okitundu, vice-premier ministre et ministres des Affaires Etrangères accusant pour sa part le Représentant de l’UE, Bart Ouvry « d’influencer l’Union Européenne pour le maintien de la Maison Schengen à Kinshasa » alors que le gouvernement congolais a décidé de sa fermeture.

Il faut également le rappeler qu’en fin du mois dernier, la Belgique rappelait son ambassadeur à Kinshasa le 29 janvier 2018 pour des « réunions internes des discussions ». Les prises de position du ministre belge des Affaires Etrangères Didier Reynders ne plaisant pas au régime de Kinshasa qui l’accuse de toujours prendre partie pour les opposants. De plus Kinshasa considère que c’est la Belgique qui est en tête de la campagne en vue du maintien de la pression internationale contre le régime de Joseph Kabila depuis la répression dans le sang de deux marches pacifiques des chrétiens ayant fait des morts dans la capitale.

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Un diplomate ayant requis l’anonymat à la Rue de Petites Carmes, siège du Service Fédéral (ministère) belge des Affaires Etrangères à Bruxelles explique : « Kinshasa joue avec le feu, parce qu’on y est qu’il rompe alors les relations diplomatiques une fois pour toute ». On sent dans cette déclaration l’exaspération face à ce qu’il dit être les « caprices » d’un régime « aux abois et en fin de cycle » conclut-il.

Tshikuyi Tubabela / AFRIWAVE.COM à Bruxelles

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