home Eco & Finances, Politique, RD Congo, Société RDC-Belgique : Toujours des représailles mais sans réelles bénéfices pour le Congo

RDC-Belgique : Toujours des représailles mais sans réelles bénéfices pour le Congo

L’actuelle crise entre la RDC et son ancienne métropole va toujours crescendo. Après les fermetures annoncées de la Maison Schengen et de la Nouvelle agence de coopération belge de Kinshasa, c’est autour de la compagnie d’aviation Brussels Airlines de faire les frais des représailles de la RDC vis-à-vis de son partenaire belge.

Dans un courrier daté du 3 février courant adressé à la Représentante de Brussels Airlines à Kinshasa, le Directeur Général de l’autorité de l’aviation l’informe que « faute de réciprocité dans l’exploitation des services aériens internationaux entre la RDC et le Royaume de Belgique, le nombre des fréquences hebdomadaires allouées à votre compagnie aérienne Brussels Airlines, est réduit de sept (7) à quatre (4) à partir du lundi 05 février 2018 ».

Cette information étant même suivie d’une injonction : « A cet effet, je vous invite à me soumettre, sans délai, pour approbation, un nouveau programme d’exploitation ». Quelles les réciprocités qui existent avec l’Afrique du Sud, la France, l’Ethiopie, le Kenya, le Maroc ou encore la Turquie qui font des vols sur Kinshasa et le reste du pays ?

Ignorance ou incompétence ?

A moins d’une ignorance avérée de la part des autorités congolaises, Brussels Airlines n’a de belge que le nom car étant sous contrôle à 100% du géant mondial allemand La Lufthansa qui dispose de l’ensemble de son actionnariat depuis janvier 2017. L’espace aérien européen étant unifiée, cette compagnie fait partie de l’Europe dont l’Allemagne en est le moteur au sein de l’Union Européenne. Le Conseil d’Administration (CA) de SN Airholding, la maison-mère de la compagnie qui ne reste belge que de nom réuni à Francfort ce lundi 5 février 2018 l’atteste. C’est en effet dans cette ville qu’est basé le groupe Lufthansa, qui est la maison-mère de Brussels Airlines.

Pour les nouveaux propriétaires de Brussels Airlines et selon les informations qui ont filtré dans la presse, la Lufthansa souhaiterait même réorienter l’avenir de Brussels Airlines en l’intégrant dans sa deuxième compagnie à bas coûts (low cost) Eurowings. Ce transporteur ne faisant que des vols intra-européens pour concurrencer d’autres compagnies à bas prix comme Ryanair, un modèle économique non préféré par le Conseil d’Administration belge qui préfère rester dans l’hybride comprenant « des vols intra-européens très compétitifs et des vols vers l’Afrique, l’Amérique et l’Inde plus classiques ».

Des rumeurs font même état du licenciement des deux principaux dirigeants belges de Brussels Airlines, le CEO Bernard Gustin et le Directeur financier Jan De Raeymaeker.

Quid d’une réciprocité

Le coté congolais explique sa prise d’une décision non calculée sur la réciprocité entre la RDC et le Royaume de Belgique comme si cela dépendait de Brussels Airlines. La RDC a-t-elle une compagnie autorisée à voler dans l’espace européen alors que le pays est mis dans une « blacklist » ?  Même à l’époque où Scibe-Zaïre de la famille Bemba volait sur Bruxelles, c’était avec la licence de l’ancienne compagnie nationale Air-Zaïre qui a été depuis lors perdue faute d’une compagnie viable pour le pays, mais surtout à causes des accidents répétés dans le secteur en RDC.

Réduire le nombre des vols entre Bruxelles et Kinshasa de 7 à 4 aura certes un impact mesuré sur les recettes de Brussels Airlines mais sera aussi conséquent sur les voyageurs congolais. Une compagnie de moins en concurrence fera monter certainement les prix des billets chez ceux qui restent en lice…

Selon les indiscrétions de dernière minute qui devront être confirmer ou infirmer dans les jours à venir, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Tenez, les trois vols retirés à Brussels Airlines seront bientôt repris par la compagnie rwandaise Rwandair qui possède déjà un pied au Congo-Brazzaville. Il y aura donc des vols Kinshasa vers Bruxelles via Kigali. Dans le cas où cette hypothèse se confirmerait, elle consacre enfin la mainmise du Rwanda sur la RDC et son économie.

Tshikuyi Tubabela / AFRIWAVE.COM

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