Le Père catholique passioniste Sébastien Yebo, Curé de la Paroisse Saint-Robert de N’Sele dans la périphérie de Kinshasa enlevé par « les agents de la sécurité » juste après la messe matinale du samedi 03 février 2018 a été libéré en début de soirée de la même journée vers 19H00’ ; a-t-on appris des responsables catholiques.
Selon les témoins de son rapt au matin dont une religieuse, pendant la messe ; un homme non identifié « filmait le prêtre » à l’aide d’un téléphone portable. A la sortie, « un véhicule de la police est arrivé sur place avant que des policiers descendus ne l’embarque ». Il avait été conduit au Quartier Général des Renseignements de la police selon des indiscrétions.
En l’absence de toute communication officielle des services de l’ordre et de la sécurité sur cette brève interpellation, l’on sait que c’est la Monusco qui aurait mené les négociations pour la libération du prêtre qui l’a confirmé : « J’ai été relâché en début de soirée après une journée d’interrogatoire auprès du service des renseignements généraux de la police, pour un conflit foncier impliquant directement l’Eglise ». Propos que confirme du reste le général Vital Awashango, chef des Services de Renseignements congolais, qui a déclaré que « le curé était interpellé pour être interrogé au sujet d’un conflit foncier ». La parcelle en question étant celle sur laquelle est construite la paroisse Saint-Robert qu’il dirige.
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Cet incident intervient alors que les relations sont tendues entre l’Église catholique et le gouvernement de la République démocratique du Congo depuis des marches interdites de catholiques les 31 décembre et 21 janvier contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.
Sur l’ensemble au moins 15 personnes ont été tuées, selon l’ONU ; dans la répression brutale de ces deux marches organisées sur appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), un collectif des intellectuels et laïcs chrétiens catholiques qui demande à Joseph de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas pour un nouveau mandat. Les autorités congolaises ont fait état d’un nombre de décès bien moindre.
Exigeant sa libération hier, l’abbé Jean-Marie Bomengola, le Secrétaire de la Commission des Communications Sociales de la CENCO avait vivement dénoncé et condamné cet « acharnement envers les prêtres, dont certains sont molestés, battus et arrêtés sans un motif valable.Nous demandons aux autorités de protéger les agents des organisations religieuses. L’Eglise ne milite pas contre des individus mais défend des valeurs que partage toute la communauté nationale ».
Ce dimanche 4 février, au terme de la prière de l’Angélus, le Pape a par ailleurs annoncé l’organisation, le vendredi 23 février, d’une journée de jeûne et de prière, qui sera particulièrement dédiée aux populations de RDC et du Soudan du Sud.
Luaba Wa Ba Mabungi / AFRIWAVE.COM