Les travaux du Dialogue politique congolais se poursuivent à La Cité de L’Union Africaine (UA) ex-OUA à Kinshasa Ngaliema sous la facilitation du togolais Edem Kodjo. Ce forum national sensé être inclusif entre tous les congolais tentera de trouver une solution face au blocage institutionnel quant à l’organisation de la présidentielle devant se tenir en novembre 2016 après l’échec de la tentative de la Majorité Présidentielle (MP) de modifier la Constitution en vue de supprimer la limitation du nombre de mandats en janvier 2015.
Au sein de ce forum qui a démarré ses travaux le 1er septembre courant, un homme pourtant s’illustre aujourd’hui : Kamerhe Lwa-Kanyiginyi N’Kingi dit Vital Kamerhe. Hors sa qualité de Co-modérateur pour le compte de l’opposition à côté de son ami Alexis Thambwe Mwamba pour la MP et séant Ministre de la Justice; Kamerhe est de toutes les interventions dans les médias radiotélévisées pour analyser, pour expliquer et pour justifier le bienfondé de sa participation mais aussi sa position et le but du dialogue lui-même. Pendant ce temps, ses anciens collègues de l’opposition continuent de boycotter la rencontre. Les remous de cette nième sortie de l’homme fort de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ne laissent pas indifférent jusqu’au sein de son parti. Des plaies béantes sont ouvertes avec les démissions et les départs de deux fondateurs Jean-Bertrand Ewanga Is’ Ewanga et Claudel André Lubaya, respectivement SG et 1er SG Adjoint du parti.
Cette implosion était pourtant prévisible depuis l’affaire Justin Bitakwira en mai 2014 lorsqu’il avait fallu le remplacer comme président du Groupe UNC au sein du parlement de Lingwala comme l’écrivait AFriwave.com (Vital Kamerhe et l’UNC, vers une implosion assurée ? https://www.afriwave.com/?p=297 ). Puis vint l’affaire Ewanga et Babandoa que relevait Afriwave.com malgré le démenti formel de Vital Kamerhe en personne via son twett : Le Sg Ewanga et mme Babandoa demeurent bel et bien dans leurs fonctions au sein du Parti. Pas de fait de Prince à L’UNC #RDC #YEBELA– Vital Kamerhe (@VitalKamerhe1) 30 mai 2016) et les interventions de Baudouin Mayo dans les médias pour éteindre le feu qui couvait. Ewanga en ajoutait une couche pas tenable lors du Conclave de Genval (8 et 9 juin 2016) en déclarant qu’à l’UNC tout était au beau fixe.
Pour l’ancien SG de l’époque, tout allait bien au sein de son ex-formation politique alors que des profondes dissensions la minaient en interne. Nul n’est sans ignorer cette propension de mainmise des ressortissants de l’Est du pays qui considèrent l’UNC comme étant «leur affaire» en marginalisant les autres. Oubliant ainsi qu’une partie importante des députés de ce parti au sein de l’actuel parlement est issue des autres provinces du pays. Ce qui avait réussi à faire de l’UNC un parti politique aux dimensions presque nationales.
Des liaisons dangereuses et troubles. Si d’aucuns parlent des liaisons dangereuses et troubles du le président de l’UNC lorsqu’il était membre fondateur de La Dynamique de l’opposition, d’autres ne s’en étonnent même pas; expliquant que sa position actuelle n’est qu’un retour au bercail auprès de la Majorité Présidentielle (MP) dont il n’est jamais départi en réalité, les images de sa complicité avec eux étant plus claires au Dialogue de la Cité de l’UA. Afriwave.com relevait déjà encore cette situation dans son article du 18 août dernier (Vital Kamerhe et l’UNC, un jeu politique dangereux et trouble https://www.afriwave.com/?p=630 ).
Nul n’est sans ignorer le rôle plus qu’actif de Vital Kamerhe lors des manifestations de janvier 2015 ayant causées près d’une cinquantaine des morts et auxquelles (manifestations) il en avait appelé. Et ce, pour barrer la route à toute révision constitutionnelle devant ouvrir la route au troisième mandat du président Kabila parvenu au terme de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
Et la presse internationale de s’y mêler.
A ceux qui l’accuse de traitrise face à l’opposition à laquelle il était censé appartenir, Kamerhe demande à ce qu’il soit respecté comme il respecte les autres. Ce, en manquant pas de relever que les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie) ont combattu 40 ans pour enfin revenir à la table des négociations avec le régime colombien sans qu’on y comprenne quelle relation avec le la RD Congo. Car la majorité des opposants aujourd’hui en dehors du Dialogue n’ont jamais pris des armes contre le pouvoir de Joseph Kabila…
Les questions qui se posent à tous sont celles de savoir jusqu’où ira Vital Kamerhe et son parti maintenant que ses anciens collègues le quittent un a à un et que lui a-t-on promis par la MP à la fin du Dialogue ? Dialogue qui aura au moins permis de faire tomber les masques et confirmer une bipolarisation d’une situation politique encore plus que compliquée.