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Vital Kamerhe et l’UNC, un jeu politique dangereux et trouble

Un jeu politique dangereux et trouble. L’improbable présidentielle du 26 novembre 2016 n’est toujours pas sure d’être organisée selon le prescrit de la Constitution que les jeux politiques sont lancés. Les coalitions se forment et se défont, les plateformes naissent et disparaissent dans la majorité comme dans l’opposition; une véritable comédie politique. Parmi les acteurs de cette tragicomédie à la congolaise, un homme : Vital Kamerhe. Président de L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et membre fondateur de La Dynamique de l’opposition à laquelle il dit toujours appartenir sans y être vraiment.

Fort de sa troisième place sur le podium lors de la présidentielle de 2011 derrière Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi et auréolé ses 9% des voix, l’ancien président de la chambre basse et l’homme qui avait voté pour Joseph Kabila sous le régime PPRD croit dure comme fer que son heure a sonnée et que 2016 lui appartient. Il a ainsi déserté ses amis de la Dynamique de cette opposition disparate pour une course de fond à la solitaire dans une quête politique qui risque de se terminer dans un vide comme en 2011.

Hier encore farouche opposant et détracteur d’un nouveau dialogue politique national initié par Joseph Kabila qu’il voyait comme un tremplin pour sa réinstallation dans un troisième mandat ou un glissement du calendrier électoral; Vital Kamerhe promettait le 26 janvier 2016 à Paris lors d’un débat du Think Tank français Synopia de mobiliser les congolais pour exiger le départ du chef de l’État qu’il soupçonnait de vouloir se maintenir au pouvoir. Accusant Kabila de vouloir tendre un piège aux opposants par son dialogue, Kamerhe n’excluait-il pas toute hypothèse d’un éventuel prolongement du bail du locataire du Palais de la Nation à l’issue de son deuxième et dernier mandat constitutionnel qui arrive à terme fin 2016.

Comme la politique évolue au gré des intérêts et des circonstances, en l’espace de quelques mois, ce discours a radicalement changé tout comme le fusil d’épaule. Désormais Vital Kamerhe se dit militer pour un apaisement avec le pouvoir de Kinshasa pour éviter l’enlisement de la crise politique en cours dans le pays comme le distille ses proches car il est d’accord pour aller au dialogue politique national inclusif dont le médiateur désigné de l’Union Africaine (UA) Edem Kodjo récusé par le Rassemblement de l’opposition derrière Etienne Tshisekedi et pour qui Kamerhe ne trouve aucun inconvénient qu’il continue sa mission.

Il se raconte même que c’est ce changement de position qui lui a valu l’audience lui accordait le 20 juillet 2016 à Brazzaville par le président Denis Sassou Nguesso qui veut à tout prix s’impliquer dans la résolution de la crise politique de la RD Congo alors qu’il incapable de le faire avec ses opposants dans son propre pays. Faudra-t-il le rappeler qu’entre les deux hommes, le courant ne passait plus depuis les déclarations de Kamerhe lors de la réélection de Sassou le 20 mars 2016 et la violence qui s’en était suivie sur le plateau de TV5 Afrique le 5 avril 2016 : « J’ai comme l’impression de les autorités de Brazzaville ne se sont pas donner rendez-vous avec l’histoire. Ils devraient se rappeler qu’à l’occasion des affrontements entre le Président Denis Sassou Nguesso, qui était à ce moment-là considéré comme la victime et le Président Lissouba qui était sortant, Il y a eu énormément de morts et de casses inutiles. Nous nous pensions que ces heures sombres étaient derrière nous. Moi, je ne peux pas comprendre que l’on puisse aller encercler le domicile d’un candidat qui a concouru à l’élection présidentielle. Nous sommes en train de tuer la démocratie. Il y’a eu une élection au Sénégal, on n’a pas vu des militaires aller malmener ceux qui ont perdu. Ce que je peux dire au Président Denis Sassou Nguesso qui est un sage africain, comme on a l’habitude de le dire, c’est de se ressaisir et de comprendre qu’il y a aucune arme qui peut vaincre la volonté d’un peuple qui est déterminé à prendre son destin entre ses mains. Le mandat qu’il vient d’avoir, je ne sais pas comment ça va se passer, qu’il puisse préparer tranquillement son départ. Je pense que ça sera pour le bien des peuples du Congo-Brazzaville, et ça sera aussi pour le bien de toute l’Afrique. Et nous lui en serons reconnaissant». C’est tout dit.

Pour les commentateurs de la vie politique de Kinshasa, cette nouvelle posture de Kamerhe se veut une manière de s’opposer au Rassemblement auquel il dit appartenir sans y être. Surtout qu’a la tête de cette méga structure de l’opposition se trouve Étienne Tshisekedi et Moise Katumbi en sourdine; deux personnalités qui lui font un réel ombrage politique s’il se rangeait avec elles. Quitte donc à Kamerhe de se ranger avec la Majorité Présidentielle de Joseph Kabila que d’être avec Tshisekedi comme il l’avait fait avec Léon Kengo wa Dondo et Oscar Kashala Lukumuena en 2011 par leur éphémère accord de l’Hôtel Sultani.

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