home Régions RDC : Bruno Tshibala en France, une ballade pour une diplomatie du vide !

RDC : Bruno Tshibala en France, une ballade pour une diplomatie du vide !

Heureux qui comme Ulysse aura fait un bon voyage dit un adage. Bruno Tshibala Nzenzhe et sa délégation n’y mentiront pas. C’est pourtant dans les couloirs et la grande salle l’Assemblée du sénat français aux dorures jaune et rouge vides pour cause de campagne électorale qu’ils ont été accueilli par un administratif dans une séance de visite guidée. En effet, les prochaines sénatoriales du 27 septembre courant permettront d’élire 170 sénateurs sur les 348 que compte la haute assemblée française en vue de son renouvellement par moitié comme le prévoit la constitution française après l’élection du nouveau président de la République et l’arrivée d’une nouvelle Assemblée nationale (parlement).

Arrivé en France le dimanche 3 septembre 2017, le premier ministre congolais en ballade d’un homme heureux y précède de quelques jours son président Joseph Kabila attendu pour sa part le mardi 12 septembre 2017. Certains médias notent que  sur sa route de New-York pour l’Assemblée Générale annuelle des Nations Unies, et en transit à Paris; il pourrait rencontrer le chef de l’Etat français Emmanuel Macron.

Pendant ce temps, selon ses services, il aurait eu des contacts avec des milieux politiques et économiques français et européens ; mais aussi échangé avec des investisseurs français non autrement spécifiés. Même la diaspora congolaise était annoncée dans son agenda.

Un fâcheux précédent

En dehors d’un imposant dispositif de sécurité de la police de haute protection des personnalités étrangères aperçue lors de l’arrivée à l’aéroport Roissy Charles De Gaule, ce qui demeure tout à fait normal, le reste du séjour de Tshibala et sa délégation dans la capitale française s’est déroulé en mode privé. Conséquence redoutée, ces attaques multiples des combattants contre les officiels congolais en Occident, la dernière en date étant celle du mois d’août dernier contre Kazadi Nyembue à Bruxelles.

Lire aussi : RDC : Kazadi Nyembwe, ancien Directeur Général de l’ANR agressé à Bruxelles https://www.afriwave.com/?p=4592

Tout un symbole de ce voyage privé qu’on a voulu faire passer pour une percée de la diplomatie congolaise au moment où toutes les portes se ferment contre la RDC, Tshibala qui n’a pas été reçu même en privée par son homologue français Edouard Philippe.

Ce deuxième voyage à l’étranger pour Tshibala après celui d’août dernier au Sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), en Afrique du Sud où il avait remplacé à pied levé Joseph Kabila ; ressemble à s’y méprendre à celui de son prédécesseur Samy Badibanga aux Etats Unis d’Amériques en janvier 2017. C’est une diplomatie du vide en ce moment alors qu’on a besoin d’une forte voix depuis que le pays est entré dans une forte crise politique devenue institutionnelle qui risque d’avoir des conséquences incalculables pour un avenir proche.

Les deux derniers premiers ministres et anciens opposants en porte-à-faux avec leur ex-parti l’UDPS « veulent exister alors qu’ils n’ont jamais eu un réel pouvoir de gouvernement » relève un ex-collègue du parti. En effet, la présence en janvier 2017 de Samy Badibanga à une réunion des prières à laquelle participe souvent le nouveau président américain élu aux Etats Unis était mensongèrement présenté comme un succès de la diplomatie congolaise en Amériques. Et ce, en s’affichant grossièrement sur une photo en compagnie de Donald Trump fraichement élu président des Etats-Unis.

« Il en serait de même pour la villégiature de Bruno Tshibala à Paris malgré qu’il y soit précédé par deux de ses vice-ministres de la Coopération internationale et des Finances, Freddy Kita Bukusu et Jean-François Mukuna Kapuya » poursuit l’ex-collègue de l’UDPS. Car pour lui, et depuis qu’ils ont été et sont aux affaires de l’Etat ; « Tshibala et Badibanga n’auront réussi qu’à améliorer leur propre situation et celle de leurs familles que la cause des millions des congolais dont ils prétendent pourtant avoir combattu à côté de Tshisekedi, même si Badibanga avait une situation mieux présentable que celle de Tshibala ».

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