home Diaspora, Politique, RD Congo, Régions, Société L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) : quid d’un faux suspens avant l’implosion ?

L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) : quid d’un faux suspens avant l’implosion ?

Un faux suspens avant une implosion quasi certaine peut-être. Participera ou ne participera pas au futur gouvernement d’Union nationale ? C’est la question que se posent tous les observateurs du microcosme politique congolais depuis que l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) fait durer son suspens. De réunion en réunion depuis la nomination de son allié Samy Badibanga (ex-UDPS) au poste de premier ministre de la période transitoire, c’est le mutisme total au siège de la rue de l’Enseignement. Le président Vital Kamerhe, plus qu’actif dans les médias avant, pendant et après le dialogue politique de Kinshasa répond désormais aux abonnés absent. Aphone, parait-il qu’il se serait enfermé et ne répond même plus aux messages d’encouragement de ses proches amis selon les réseaux sociaux.

Lors des deux dernières rencontres du Bureau Politique du parti, c’est le président du Conseil national, Alain Mbaya Kakasu qui s’exprime : «Nous attendons entrer en contact avec le Premier ministre Samy Badibanga, l’écouter, avoir ses propositions, qu’est-ce qu’il pense nous confier comme responsabilité au sein de son gouvernement…C’est après ces discussions que nous allons prendre position… le Premier ministre nous fait attendre. Il veut d’abord rencontrer le Chef de l’Etat aujourd’hui ou demain, prendre des directives, après il viendra vers nous».

Pourtant, des sources sûres au sein même du parti, les opinions divergent entre les pros et les contres pour ou non une participation au futur gouvernement d’union nationale : Sonia Rolley ‏@soniarolley  #RDC : Au sein UNC, il y a deux tendances : cx qui sont pour la participation au gouv et ceux uniquement pr participation au comité de suivi.

Voulant insister sur l’attachement de l’UNC  à l’Accord politique du 18 octobre 2016 même si le cœur n’y est plus, Mbaya Kakasu tente d’expliquer : «Notre président à la tête haute, il a décroché l’Accord qui a sauvé la Nation. Notre ambition légitime est de voir Kamerhe président de la République en 2018. Nous sommes un parti de l’opposition, jusqu’ici rien n’a changé. Et si demain il arrivait que nous faisions partie du gouvernement, nous serons dans la ligne du pouvoir mais en attendant nous sommes dans l’opposition jusqu’au moment où nous allons lever l’option. Au sujet du Comité de Suivi de l’Accord, nous nous prononcerons après la réunion du Bureau Politique National».

Selon des indiscrétions bien renseignées obtenues par AFRIWAVE.COM, après avoir loupé la primature; Vital Kamerhe se verrait bien prendre la tête de cet organe : Trésor Kibangula ‏@Tresor_k  #RDC : @VitalKamerhe1 voudrait prendre la tête du comité de suivi de l’accord du 18/10. Il ne sera pas membre du gouv, selon son entourage.

Une frustration teintée de colère

C’est un véritable sentiment de frustration teintée de colère au sein de l’UNC. Quoi qu’on semble le présenter, c’est un malaise profond qui traverse le parti depuis qu’une autre personnalité de l’opposition pro-dialogue a été nommée premier ministre alors que c’est Vital Kamerhe qui était en vue pour ce poste (lire notre article Vital Kamerhe et l’UNC : entre amertume et déception, une réalité politique au lendemain qui déchante https://www.afriwave.com/?p=1300).

Les langues se déliant peu à peu, c’est lors d’une rencontre secrète à Lomé au Togo entre Kodjo, Kalev et Kamerhe en personne quelque temps avant l’officialisation de la tenue du dialogue début septembre 2016 que la promesse avait été faite à l’homme fort de l’UNC. Celle de se voir confier le poste de premier ministre à l’issu du forum de Kinshasa s’il acceptait de rejoindre le dialogue. Raison de son volte-face et son engagement à fond dans le processus, oubliant même toutes ses déclarations antérieures contre tout glissement du calendrier électoral et dépassement d’un seul jour de la présence du président Kabila à la tête du pays au lendemain du 19 décembre 2016.

Un cadre du parti qui a requis l’anonymat révèle un aparté entre son président et les autres membres du comité restreint à propos d’une supplication lui faite par tous de ne pas aller à ce dialogue sans les préalables réclamés par la Dynamique de l’opposition à laquelle appartenait l’UNC. Un niet catégorique de Kamerhe. La Dynamique de l’opposition crée avec l’UNC est aujourd’hui membre du Rassemblement.

Tout étant calcul en politique dit-on, l’on commence bien à comprendre le pourquoi de l’implication à fond de Kamerhe dans le dialogue mais aussi les coups de colère de ses autres amis de l’opposition à l’instar de Steve Mbikayi. Kamerhe ne semblait plus écouter personne d’autre sauf «son pré-carré…» quant aux réunions et autres rencontres avec la facilitation du dialogue et les rapports y afférant.

Et comme les promesses n’engagent que ceux qui les ont conclues (Kodjo, Kalev et Kamerhe), le président Joseph Kabila et sa majorité n’y étaient donc pas liés ; mais surtout pas oublieux de ce qui s’était passé en 2009 lors de la séparation avec Kamerhe. Résultat de la course, le président de l’UNC s’est fait avoir et Badibanga qu’on n’attendait pas en sort malgré ses problèmes de nationalité congolaise douteuse (lire notre article : Samy Badibanga Ntita et sa double carapace : «Léopard congolais» d’extérieur et «Diable Rouge belge» d’intérieur https://www.afriwave.com/?p=1294).

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