La 6ème Edition du Salon E-Commerce & Fintech (SEF) a vécu du 8 au 9 mai 2025 au Pullman Grand Hôtel de Kinshasa en République Démocratique du Congo.
Avec pour thème « Disruptions, Fintech, Innovations & Intelligence Artificielle », c’était une occasion qui avait réuni les acteurs de l’innovation financière comme technologique en Afrique Centrale à l’instar des décideurs publics, chefs d’entreprise, responsables de l’innovation, experts, jeunes Membre ou créateur d’une startup et autres passionnés qui ont été plongés dans un univers où les technologies de rupture redessinent les contours du développement économique de demain.
Parmi les intervenants à cette 6ème Édition, un habitué de ce genre de forum à travers le monde en la personne de Freddy Mpinda, Ingénieur polytechnicien issu de l’Université de Mons Hainaut en Belgique et Conseiller Principal à la Primature chargé de l’Innovation Technologique et de l’Entrepreneuriat Numérique, Co-auteur du Plan Numérique National (PNN) Horizon 2025 initié par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.
Dans sa présentation, il s’est interrogé sur la question « IA, quelle stratégie pour la RDC ? » étendue également dans sa dimension au « service de la Finance : entre promesses et défis ». Dans sa Keynote dont afriwave.com a pris connaissance, M. Freddy Mpinda a présenté une démarche originale pour doter la RDC d’une réelle stratégie sur le numérique en générale avec l’utilisation des outils de l’Intelligence Artificielle en particulier.

Selon lui, les priorités du pays doivent être réservées aujourd’hui aux quatre secteurs clés à savoir l’agriculture, l’éducation, la santé et la sécurité dans l’élaboration d’une stratégie nationale efficace en rapport avec l’IA. Et pour cela, une colonne vertébrale s’impose : « l’inclusivité », cette capacité de pouvoir inclure le maximum de citoyens dans cette perspective. Ainsi a-t-il insisté sur le soutien sans faille que le pays devrait accorder à la jeunesse, le futur de demain avec tous les talents qui constituent ce vivier d’intelligence pouvant booster le secteur du numérique à l’instar de ce jeune congolais, l’ingénieur Pierre Sedi parmi ceux qui font la fierté nationale.
L’autre des priorités du pays serait sa présence tout au long des 3 piliers de la chaîne de valeurs avec une finalité d’industrialisation. Détenteur de près de la moitié des réserves mondiales des matières premières stratégiques pour la transition numérique mondiale, la RDC a vocation à être un acteur majeur tout au long de cette chaîne de valeurs en utilisant tous les outils possibles de l’Intelligence Artificielle.

« Quand nous observons la chaîne de valeurs de l’IA, nous voyons qu’en entrée des chaînes de valeurs, il y a les ressources naturelles. La RDC est une grande puissance pour les ressources naturelles mais elle disparaît tout au long de la chaîne de valeurs. Le pays devait travailler de telle sorte que nos matières premières puissent être valorisées comme dans la fabrication des puces électroniques au travers des structures requises. On doit apprendre, être formé pour modéliser et enfin créer notre propre intelligence artificielle spécifique qui nous aiderait à optimiser l’exploitation minière par exemple » fait-il remarquer.
L’IA au service de la finance
Pour regarder l’Intelligence Artificielle au service de la finance, plusieurs perspectives sont à atteindre notamment « l’Amélioration de l’accès aux services financiers, l’Autonomisation des processus, l’Analyse prédictive, la Lutte contre la fraude et la Personnalisation des services ». Ce qui n’empêche qu’il existe des défis à relever comme « le manque d’infrastructures numériques, le Coût élevé des technologies, la Formation et compétences, la Règlementation et éthique, l’Accès aux données » a souligné l’ingénieur Freddy Mpinda.
Dans sa présentation, le Conseiller principal de la Primature a insisté sur les opportunités et autres solutions que l’IA peut apporter au service de la Finance. Elles tournent autour des « Investissement dans les infrastructures, le Partenariats public-privé, la Formation et sensibilisation et la Règlementation proactive ». « En intégrant l’IA dans le secteur financier, l’Afrique [comme la RDC, NDLR] peut accélérer son développement économique et améliorer l’accès aux services financiers pour ses populations » a-t-il conclu.
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Le rôle de l’ARPTC
Dans la recherche des outils en rapport avec la future révolution en marche, un organe devrait y jouer un rôle important : l’Autorité de Régulation de Poste et de Télécommunication (ARPTC). Pour Christian Katende, président du Collège de l’ARPT qui a ouvert la 6ème Edition du Salon E-commerce & Fintech de Kinshasa, « Ce rendez-vous de l’agenda numérique à Kinshasa demeure l’événement incontournable pour tous ceux qui croient au pouvoir de la technologie financière pour transformer notre société, élargir l’accès aux services essentiels et impulser une nouvelle dynamique économique pour la RD-Congo ».
Entre innovations et souveraineté numérique, les réflexions auront tourné sur l’impact des nouvelles technologies avec le concours de la Fintech dans l’apport des solutions efficaces aux problèmes du quotidien comme par exemple le cas de ces embouteillages chroniques qui congestionnent la capitale Kinshasa comme le reste des provinces du pays. « Nous évoluons aujourd’hui dans un monde porté par des innovations de rupture : l’Intelligence Artificielle, les services Cloud, l’Analyse des données massives ; autant de technologies qui bousculent le modèle classique, ouvrent des perspectives nouvelles et exigent des cadres de régulation souples, anticipatifs et intelligents » a également fait remarquer Christian Katende.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi pour afriwave.com