home Politique, RD Congo, Société Politique : La Justice et la deuxième mort de Cherubin OKENDE

Politique : La Justice et la deuxième mort de Cherubin OKENDE

Tout ça pour ça. C’est le moins que l’on puisse dire des conclusions invraisemblables du Procureur près la Cour de Cassation de Kinshasa Gombe du 29 février 2024 selon lesquelles la mort horrible par assassinat du député national honoraire, ancien ministre des Transports et Voies de Communication Chérubin Okende serait un « suicide » personnel.

Cette annonce de Firmin Mvonde lors de sa conférence de presse en a surpris plus d’un dans cette affaire. Une révélation troublante de sa part : Suite aux conclusions des investigations, une perquisition a été effectuée dans le bureau privé de Cherubin Okende, en présence de son épouse et un agenda avait été saisi dans lequel Okende aurait écrit dans une page trois jours avant sa mort : « Je suis au bout du rouleau », les pages suivantes avaient été arrachées, empêchant ainsi de comprendre le sens de ces écrits.

Une affirmation qui serait corroboré par la veuve qui aurait révélé que « peu avant sa mort, il était très tendu et préoccupé ». Ce qu’aurait également confirmé les témoignages du chauffeur et du garde du corps, tous deux interrogés à ce sujet. Raison pour laquelle « les enquêtes se poursuivront pour déterminer ce qui a conduit à la mort de Cherubin Okende, que ce soit l’identité du meurtrier ou les circonstances de son décès » a annoncé le procureur.

Pour la justice, selon les données téléphoniques analysées, la veille de sa mort ; Cherubin Okende aurait été localisé du côté de l’avenue Sendwe vers 16 heures, puis dans la commune de Barumbu, vers Ndolo, aux alentours de 22 heures. De l’appel à témoins lancé par les autorités, aucune information supplémentaire n’a été obtenue, et les enquêtes se poursuivent pour éclaircir les circonstances exactes de la mort de Cherubin Okende.

Flou et omerta

Presque huit mois après cette ignominie qui restera sans réponse, c’est la douche froide qui signe le second assassinat du député national honoraire sans que l’on sache par qui et ni le pourquoi. La grande vague d’émotions suscitée et les diverses réactions dans le pays comme l’autopsie du corps réalisée à Kinshasa le 3 août 2023, en collaboration avec des experts belges, des experts sud-africains et la Monusco, la mission onusienne en RDC ; n’auront changé les choses.

Le rapport de la dite autopsie n’ayant jamais été dévoilé ni remis à la famille, jusqu’à la communication du procureur qui a donc spécifié sans émoi que selon, toutes les parties prenantes, Chérubin Okende était mort d’une balle dans la tête tirée par lui-même avec l’arme de son garde du corps retrouvée, elle aussi, dans la voiture.

La famille a refusé de répondre à l’invitation officielle ne croit plus en la justice du pays et avait déjà opté pour l’inhumation sans attendre les conclusions du rapport d’autopsie réalisé sur demande du Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe.

Malgré le flou entourant les circonstances de cette mort violente, c’est « l’omerta », cette loi du silence qui s’est installé dans ce dossier pour connaître un jour qui a tué Chérubin Okende et pourquoi ?

A lire aussi : Cherubin Okende, un crime contre le Congo ! [LU POUR VOUS] https://www.afriwave.com/2023/10/01/cherubin-okende-un-crime-contre-le-congo-lu-pour-vous/

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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