Depuis la réélection de Félix Tshisekedi et l’avènement de l’Union Sacrée pour la Nation, une révision constitutionnelle en République Démocratique du Congo est devenue l’objet des vifs débats dans les salons huppés de la ville. L’aspiration à une IVème République pour amorcer un nouveau chapitre démocratique suscite à la fois espoirs et appréhensions.
L’idée même de revisiter la constitution actuelle n’est pas à rejeter d’emblée. En effet, la nature perfectible de cette dernière, notamment en ce qui concerne des articles tels que le 217, soulève des préoccupations légitimes quant à la sauvegarde de la souveraineté nationale. La volonté d’augmenter la participation démocratique est un objectif louable et nécessaire pour l’évolution politique du pays.
Cependant, la spécificité de cette démarche dans l’histoire politique de la RDC ne peut être ignorée. Il est primordial de considérer avec attention le fait que ceux qui sont investis du devoir de bâtir des institutions fortes et de diriger la Nation en accord avec la Constitution, semblent parfois orienter leurs actions vers une longévité au pouvoir, au détriment des principes démocratiques.
La nécessité de respecter l’État de droit, sans verser dans des manœuvres contraires à celui-ci, devrait être au cœur des préoccupations des véritables démocrates. Il est essentiel de susciter une réflexion nationale approfondie, non pas pour établir des parallèles historiques, mais pour favoriser une prise de conscience collective sur les enjeux de cette révision constitutionnelle.
L’avenir démocratique de la RDC dépendra en grande partie de la manière dont cette révision sera menée, de la transparence qui l’entourera et de la capacité des acteurs politiques à mettre en avant l’intérêt supérieur du pays plutôt que des intérêts personnels ou partisans. Il est aujourd’hui de notoriété publique que tout flatteur est d’abord un ennemi secret puis un proche parent du traître.
TEDDY MFITU