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Forces de la SADC en RDC, à quand le début des opérations dans le Nord-Kivu ?

Les combats entre l’armée loyaliste des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’un coté et les Patriotes « Wazalendo » de l’autre font rage contre les terroristes affidés de l’armée rwandaise de la RDF dit M23 dans les territoires de Rutshuru et Masisi depuis plusieures semaines.

C’est dans ce contexte de recrudescence de violence que la force régionale de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) a commencé son déploiement à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en proie à l’invasion rwandaise depuis trois décennies. Ce après la décision du sommet de la SADC du mois de mai 2023.

D’une centaine d’hommes de départ à près de 400 aujourd’hui avec quelques éléments des forces spéciales sud-africaines sur l’effectif envisagé de 5 000 soldats –des armées de terre, de l’air et des marines capables de mener d’éventuelles opérations lacustres– finalement revu à la baisse. Ces troupes sont venues en remplacement de celles de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) sous commandement Kenya renvoyées par le gouvernement congolais sur décision du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi après un an de présence sans aucun résultat probant sur terrain.

La SAMIDRC remplace l’opération menée pendant un an par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), dont le mandat a pris fin à la demande de Kinshasa qui lui a reproché de cohabiter avec les rebelles du M23 plutôt que de les combattre.

A lire aussi : RDC : Entre « Complicité et duplicité », Félix Tshisekedi pour le départ prochain des troupes de l’EAC ! https://www.afriwave.com/2023/05/11/rdc-entre-complicite-et-duplicite-felix-tshisekedi-pour-le-depart-prochain-des-troupes-de-leac/

Le Centre de commandement de la mission de la SADC, la SAMIDRC ; cette coalition de soldats du Malawi, de Tanzanie et d’Afrique du Sud dirigée par l’Afrique du Sud a déjà pris ses quartiers dans les anciennes installations de l’EAC. La mission leur assignée étant de combattre des groupes armés en commençant par le M23, aux côtés de bataillons des FARDC.

« La force de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) est bel et bien arrivée, elle est avec nous et sa mission est offensive. Ce sont des professionnels, des gens bien équipés, bien entraînés, des unités capables de renverser la situation sur le terrain » expliquait le Lieutenant-Général Fall Sikabwe, coordonnateur des opérations militaires congolaises au Nord-Kivu. C’était lors de la réunion conjointe avec des officiers de la force d’Afrique australe, SAMIDRC ; au Centre de Coordination des Opérations (CCO) installé à l’aéroport de Goma. Une vision confirmée par la SADC elle-même le 04 janvier 2024 en indiquant que la SAMIDRC avait pour objectif de « faire face à l’instabilité et à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC ».

L’on sait combien Kinshasa place de grands espoirs en la force d’Afrique australe avec comme objectif de récupérer les territoires occupés occupée depuis deux ans par les rebelles du M23, un mouvement affidé et soutenu par le Rwanda.

Contrairement à la présence des troupes de l’EAC, l’accord sur le statut des forces (Sofa) de la SADC a bien été signé fin 2023 et cadre juridiquement le mandat offensif de cette mission pour douze mois renouvelables même si le « concept d’opération » (Conops) reste à ratifier.

Concomitamment à l’arrivée des troupes de la SADC et en dépit de la poursuite des combats et d’une situation humanitaire critique, le départ accéléré de la force de l’ONU (Monusco) présente dans le pays depuis 25 ans et réclamé par Kinshasa a déjà débuté pour se terminer au plus tard à la fin de cette année 2024.

Vivement décriée par les populations locales et critiquée par le pouvoir congolais, de même que par des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, la Monusco a acté une réduction drastique de son personnel et entamé son retrait progressif. Inefficace dans sa mission première pour protéger les civils face aux groupes armés, la Monusco aura perdu toute sa capacité opérationnelle en devenant inutile sur le terrain.

La question qui taraude actuellement tous les esprits en RDC demeure celle de savoir à quand le début des opérations de ces troupes alors que le déploiement a pris du retard en raison d’imprévus logistiques, notamment en matière de transport aérien de troupes et d’équipement militaire assurée en partie par l’armée de l’air angolaise.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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