home Politique, RD Congo, Société RDC : Présidentielle 2023, une alliance d’intérêts que des convictions et programmes politiques

RDC : Présidentielle 2023, une alliance d’intérêts que des convictions et programmes politiques

Cinq jours déjà que la campagne électorale bat son plein à travers le pays avec ses fausses et réelles images, ils sont désormais à quatre qui s’affichent ensemble après les vrais-faux désistements-ralliements attendus que spectaculaires des trois prétendus candidats président de la République.

Fausse allure sportif trompe l’œil, Seth Kikuni Masudi, Franck Diongo Shamba et Augustin Matata Ponyo Mapon sont apparus lors de l’étape de Buta en province de Bas Uélé aux côtés de leur nouveau chef de fil et leader Moïse Katumbi Chapwe.

 De cette alliance bigarrée qui parait plus d’intérêts que des convictions, il subsiste plusieurs interrogations du fait qu’on ne connait rien du programme commun qui les a réunis. Des trois premiers candidats ralliés en attendant les autres qui pourront suivre, il faut relever qu’ils ne représentent pas grand-chose en termes de poids politiques à travers leurs partis qui ne sont pas implantés à travers le pays avec des militants pouvant impacter dans le vote.

Avant son désistement alors qu’il venait de présenter le programme présidentiel de son mouvement, Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) –que les Congolais disent Ligue des Grands Détourneurs avec un livre à l’appui, Matata Ponyo expliquait à qui voulait l’entendre que ses « déboires judiciaires » étaient un « acharnement politique » contre sa personne à cause de deux choses : son refus d’adhérer à l’Union Sacrée de la Nation autour de Tshisekedi et sa candidature comme président de la République. Faut-il le souligner qu’en dehors de son nom, ce parti politique nouvellement créé n’a pas encore fait preuve de son encrage national.

Accusé de détournement des fonds publics dans le dossier Bukanga Lonzo alors qu’il fut premier ministre de Joseph Kabila, Matata Ponyo demeure toujours « présumé innocent » aussi longtemps que la justice ne l’a pas condamné, son procès étant repoussé en mars 2024 prochain.  Mais en même temps candidat député national dans sa province du Maniema, ne compte t’il encore joué de ses immunités parlementaires l’année prochaine comme il avait réussi à le faire durant toute cette année 2023 pour échapper à des poursuites contre sa personne ?

L’on se rappellera que quelques heures avant son abdication, Franck Diongo expliquait qu’il n’allait pas participé à l’émission télévisée entre candidats programmée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) sur la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC). Unique député national élu en 2011 du Mouvement Lumumbiste Progressiste dans la circonscription électorale de Lukunga à Kinshasa, il n’avait pas réussi à réédité l’exploit en 2018.

Malmené par Joseph Kabila qui l’avait fait arrêté et condamné sans levée de ses immunités parlementaires, c’est grâce et sous Félix Tshisekedi qu’il fut libéré de la prison début 2019. Fauché comme une taupe, l’opinion raconte qu’il s’attendait d’être nommé ministre ou mandataire dans une entreprise du portefeuille de l’Etat ; des attentes qui ne viendront jamais, son bienfaiteur s’étant aperçu de son inconstance politique.

De lors aigri, il s’est levé en opposant radical à Félix Tshisekedi ; se disant comme jadis Martin Fayulu dépositaire du combat d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba que son propre fils biologique et héritier politique Félix Tshisekedi.  On attend pour juger de l’apport de son parti politique à la campagne de Moise Katumbi que l’opinion raconterait avoir financé les 100.000 dollars de Diongo à la Céni.

Quant au commerçant Seth Kikuni Masudi déjà candidat président en 2018, il n’avait jamais réussi à battre campagne dans une seule commune de Kinshasa alors qu’il promettait monts et merveilles. A la tête d’un petit parti politique dénommé « Piste pour l’Emergence » né le 24 mai 2023, Seth Kikuni existe plus sur les réseaux sociaux que sur le terrain. En s’alliant à Katumbi ; il a au moins la chance de sillonner le pays gratuitement dans un jet privé.

Le dernier en date c’est le fugitif Corneille Nangaa Yobeluo qui de son trou où il se cache en exil en appelle à toute la province de la Grande Orientale de ses origines à voter pour Moïse Katumbi. Alors que toute l’opinion attend toujours la publication par lui de la copie du présumé « deal Kabila-Tshisekedi » dont il serait corédacteur, le président du Parti « Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple » et président honoraire de la #CENI_RDC vomit encore sa haine visible contre le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

A lire aussi : RDC : De Genève 2018 à Prétoria 2023, un remake du bal des chauves poker menteurs ! https://www.afriwave.com/2023/11/20/rdc-de-geneve-2018-a-pretoria-2023-un-remake-du-bal-des-chauves-poker-menteurs/

Plus qu’un apport politique à Katumbi, ces quatre premiers ralliements sont en réalité un boulet à son pied du fait qu’il ne peut rien récolter d’eux et ses proches le savent même s’il faut à tout prix gonfler le nombre autour de soi. Sans carrure ni encrage politique, encore moins une base électorale en dehors de leur propre personne, ça prête à rire. Lambert Mende Omalanga avait bien trouvé lorsqu’il parlait de « nain politique » quand il parlait d’un autre politique à l’époque Kabila.

De Matata Ponyo pour les casseroles du « présumé » détournement des fonds publics qu’il traîne avec lui, Kikuni dont les affaires de vente de tapis d’orient et la boutique d’habillement sont en baisse à Diongo et Nangaa ; tous ne sont que des inexistants politiques affirmés. Leur coalition n’étant qu’Une affaire d’alliance d’intérêts que des convictions et programmes politiques.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

Ci-dessous, un article de notre confrère lescoulissesrdc.info très bien inspiré sur cette question.

RDC/Présidentielle. Matata Ponyo, Seth Kikuni, Franck Diongo… en mariage d’intérêts avec Moïse Katumbi

(Les « grands » opposants à Félix Tshisekedi réunis dans une sorte de « Je t’aime moi non plus »).

Une candidature unique de l’opposition pour battre Félix-Antoine Tshisekedi, telle est la volonté de bailleurs de fonds de l’opposition (quelques figures). Comme à l’école, un à un, ils rejoignent Moïse Katumbi. Après Matata Ponyo, Franck Diongo et Seth Kikuni, la liste devrait être complétée par Denis Mukwege, Delly Sesanga et d’autres petits poissons.

Vraisemblablement et sous pression, Denis Mukwege pourrait se désister en faveur de Moïse Katumbi quelques jours avant l’élection. Delly Sesanga devrait rester dans la course jusqu’au bout pour tenter de faire le contrepoids de Félix Tshisekedi dans l’espace grand Kasaï où Moïse Katumbi ne jouit pas d’une audience assurée.

Le 20 novembre 2023, Seth Kikuni, Franck Diongo et Matata Ponyo écrivaient dans un communiqué commun « Afin de faire échec à ce plan macabre contre l’avenir de notre nation, l’urgence d’une candidature unique de l’opposition s’impose comme la meilleure stratégie, selon notre avis unanime et celui des experts ».

Tout a été dit. Selon l’avis des experts sans préciser « experts » en quoi et sur quoi ? Il aurait fallu écrire tout simplement « selon la volonté de notre peuple » mais le crime parfait n’existant pas, ils se sont trahis.

Comme en 2018 à Genval en Suisse, une (petite) ONG sud-africaine jusque-là inconnue du grand public a convoqué cinq figures de l’opposition politique congolaise, les enjoignant à choisir Moïse Katumbi comme leur candidat pour gérer la RDC après 2023. La ressemblance s’arrête là. En 2018, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient clairement quitté le navire Genval parce que leur base naturelle et politique avait rejeté l’accord.

En Afrique du Sud, Martin Fayulu s’est rétracté. Officiellement, les violons ne se seraient pas accordés avec les quatre autres leaders politiques sur la condamnation du Rwanda comme pays agresseur de la RDC. Katumbi, Mukwege, Sesanga et Matata auraient refusé de mentionner le nom du Rwanda comme pays envahisseur de la RDC mais aussi à la proposition d’un criterium pour choisir le candidat commun.

La mission de Martin Fayulu est celle d’égratigner les résultats de Félix Tshisekedi en moissonnant dans le grand Bandundu et Kinshasa. Toutefois, le fusible Fayulu peut exploser à tout moment. En politique, tout est possible.

Le Nobel en vente aux enchères ?

De tous les candidats de l’opposition qui se jettent dans les bras de Katumbi, il y en a un dont l’entrée dans le giron de Katumbi énerverait les grandes consciences. Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018. Lui-même en est conscient. On n’abandonne pas la réparation des femmes pour servir ceux qui ont géré (mal) ce pays.

Selon une source diplomatique, le cheval Denis Mukwege (plan B) avait été lancé comme l’alternative à la candidature de Moïse Katumbi qui avait toutes les chances d’être recalée. La CENI et la Cour constitutionnelle ont surpris tout le monde en validant toutes les candidatures. A ce jour, Mukwege est appelé à adhérer au plan A, celui de se ranger derrière le candidat unique bénéficiant du soutien de certains princes de l’Église catholique et de grandes puissances.

Dr Denis Mukwege joue sa carte entre l’élévation et les oubliettes. S’il adhère au plan A (Katumbi), c’est toute sa crédibilité et surtout le prestige du Nobel qui serait entamée.

L’adhésion de Denis Mukwege au projet de Moïse Katumbi donnerait raison à ceux qui pensent, à tort ou raison, que le prix Nobel aura été instrumentalisé, au pire manipulé pour servir de trépieds à Moïse Katumbi présenté comme candidat des Occidentaux depuis 2018.

Pour Matata Ponyo, ses sorties médiatiques et l’annonce de sa candidature à la présidentielle voilaient à peine cette peur de se faire arrêter dans l’affaire Bukanga Lonzo.

Aussitôt lancée, la campagne présidentielle a pris des allures de grand événement planétaire. Les experts et spécialistes de la politique de la RDC s’donnent à cœur joie dans la spéculation sur les chances de l’un ou l’autre jusqu’à proclamer sur France 24 que la RDC a une superficie de 2.300 mille mètres carrés. Quelle ignorance coupable ?

La RDC fait l’objet de grandes convoitises de la part de grandes puissances. Il serait naïf de croire que ce qui se passe en RDC n’intéresse pas le monde entier. Et donc, le choix du candidat unique Moïse Katumbi pressenti pour battre Félix Tshisekedi répond de cette stratégie dont la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) avait longtemps préparé le lit.

Toutefois, il est important de souligner que le rêve peut ne pas devenir réalité. Félix Tshisekedi est entouré de poids lourds politiques dont le choix géoculturel ne fait l’ombre d’aucun doute. Moïse Katumbi partage une bonne partie de la gestion du pays (9 ans comme gouverneur du grand Katanga dans les 5 chantiers) sous Joseph Kabila. Il devra assumer cet héritage lors des débats publics.

Pour Félix Tshisekedi, le fait de s’être rendu au mausolée de son père Étienne Tshisekedi et d’avoir reçu la bénédiction de sa mère, maman Marthe est un symbole fort cachant à peine la Loi Tshiani. Pareils gestes, dans un pays qui se bat contre le projet de balkanisation voulue par les grandes puissances à travers le Rwanda, ne passent pas inaperçus.

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Article à lire sur RDC/Présidentielle. Matata Ponyo, Seth Kikuni, Franck Diongo… en mariage d’intérêts avec Moïse Katumbi https://lescoulissesrdc.info/rdc-presidentielle-matata-ponyo-seth-kikuni-franck-diongo-en-mariage-dinterets-avec-moise-katumbi/#google_vignette

Mathias Ikem

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