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RDC : Rififi à la tête de la RVA, le DG Alphonse Shungu Mahungu sur la sellette !

Avec un pilotage à vue inacceptable et des méthodes de gestion peu orthodoxe à la tête de la Régie des Voies Aériennes (RVA), c’est un risque assurée d’une catastrophe à courts termes si l’on n’y prend garde avec aujourd’hui un Directeur Général ; Alphonse Shungu Mahungu sur la sellette.

Depuis la nomination de ce novice à la tête de cette entreprise du portefeuille de l’Etat, les multiples crises et autres problèmes qui couvaient au fil des ans comme des jours au sein de cette entreprise n’ont fait qu’exacerber dans un secteur aussi sensible que stratégique, celui de l’aviation.

Le dernier risque en date serait celui de « perte de souveraineté nationale » autour du protocole d’accord ou du contrat de gestion si ce n’est déjà signé dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) entre l’État congolais propriétaire avec la société d’investissement Turque Milvest, filiale de Miller Holding dirigé par Turhan Mildon.

C’est dans ce cadre que Milvest a mis pieds dans le projet de construction et modernisation de l’Aéroport International de N’Djili dont les travaux à l’arrêt depuis bientôt 3 ans seront préfinancés par la société turque à hauteur d’un coût estimé à 1,2 milliards de dollars américains avec à la clé une gestion exclusive de l’infrastructure pendant 29 ans.

La Régie des Voies Aériennes, en dehors d’être une société commerciale et technique, « la RVA est une entreprise à caractère sécuritaire, dès lors qu’elle assure la sécurité des avions en vol et l’espace aérien du pays. La souveraineté d’un Etat est tributaire de la sécurité et de la protection de son territoire. La gestion des aéroports et de l’espace aérien est un domaine de souveraineté de l’Etat. Raison pour laquelle la gestion de l’espace aérien ne peut jamais être confiée aux étrangers, le domaine étant régalien » note un spécialiste.

Et ce, afin « d’éviter qu’un jour le pays ne tombe dans une situation imprévisible qui aliénerait sa sécurité aérienne » poursuit cette source tout en alarmant vivement le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi de ne pas « cautionner une telle démarche » ; mais aussi de revoir sa stratégie de nomination à la tête de l’entreprise pour ce qui est de sa gestion. Cette dernière exigeant des hommes et femmes de terrain aguerris et non des « personnes qui viennent apprendre étant déjà à la tête de l’entreprise ».

Pour le cas d’espèce et dans le cadre de son contrat de gestion exclusive du nouvel Aéroport International de Kinshasa s’il voyait jour, Milvest pourrait se séparer de tous les agents et cadres dont il n’aurait pas besoin. Une vraie casse sociale contre le près de 4.017 agents et cadres de la RVA dont l’aéroport de N’Djili est pourvoyeuse à 70% des ressources financières.

« On ne va tout de même pas remplacer les congolais par des turques comme on en voit pour les chinois qui importent leur propre main-d’œuvre sur les chantiers d’exploitation minières comme de construction à travers le pays ; chose que le Congo ne fera jamais à travers le monde » s’indigne sous anonymat un carde de la RVA. « Priver demain le pays de la gestion de cette poule aux œufs d’or serait, ni plus ni moins, un vrai scandale et un sacrifice des milliers de foyers qui dépendent des salaires payés grâce aux recettes générées par l’Aéroport de N’Djili sans savoir qu’en adviendra t’il de la gestion de la Taxe Go-Pass » poursuit-il.

De la gestion décriée d’Alphonse Shungu Mahungu

Au-delà de ses carences managériales dont se plaignent les agents, il y a ses méthodes de gestion calamiteuse et peu orthodoxe décriées par l’ensemble du personnel. Le cafouillage par lui entretenu au sein du service des finances ferait craindre pour cette entreprise du portefeuille de l’Etat avec des problèmes qui s’accumulent au fil des jours. Nous reviendrons sur cette question dans un prochain article…

L’homme venu de la diaspora belge où il a travaillé pendant quelques temps dans une école de la Région de Bruxelles Capitale, celui qui se dit « faire du bon travail » ne serait-il pas qu’un potentat et une erreur de casting car en réalité un fumiste parachuté qui ne connait rien de la gestion d’une entreprise publique et qui ne fait aucun effort ne fus-ce que pour apprendre le tard. La nomination du professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba en qualité du Président du Conseil d’Administration (PCA) n’est pas du reste étrangère à ce qu’en pense le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi.

Une présence turque omnipotente

Faut-il le souligner qu’après l’ère des Chinois et la lenteur qu’on leur connait sous Joseph Kabila, ce sont les Turques et leur rapidité qui ont le vent en poupe sous Félix Tshisekedi, surtout avec Milvest. Ainsi, en attendant l’inauguration de l’imposant Centre Financier et ses dépendances au cœur de Kinshasa entre le Ministère des Affaires Etrangères, le Palais de la Nation, le Palais de la Justice et l’Athénée de la Gombe au mois de décembre de cette année. La gestion de ce complexe ainsi que son Hôtel 5 Etoiles de 19 étages avec ses 240 chambres au sein du Centre Financier étant accordée pendant 49 ans à la partie turque.

Il se fait que le gouvernement congolais a confié plusieurs autres marchés de construction d’infrastructures à la même firme turque. Ce sont notamment la réfection et rénovation de la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN), les constructions de la future Aréna de Kinshasa d’une capacité 20.000 places comme celle de la future Ligne Téléphérique présentée comme révolutionnaire à Kinshasa qui n’a toujours pas commencée alors que ses travaux étaient censés débuter en juillet 2023.

Pour le gouvernement congolais, ce projet ambitieux visait « à soulager la congestion routière à Kinshasa en introduisant une ligne de transport aérien par câble reliant deux gares stratégiques : l’Université de Kinshasa dans la commune de Lemba et la station Triangle dans la commune de Mont Ngafula. Avec une longueur de 2 kilomètres, le téléphérique aura une capacité de transport quotidienne de 5000 passagers ».

Concentrer autant des marchés publics dans les mains d’un seul prestataire avec droits de gestion posent tout de même un certain nombre des questions. Et que dire de ces durées de gestion plus que trop longues et en l’absence des éléments objectifs ayant conduit à leur détermination risque aussi de ne pas profiter au peuple congolais et qu’en fin de contrats, le pays n’héritera que des infrastructures amorties, démodées et dépassées par l’ère de temps dans un monde moderne qui coure derrière les nouvelles technologies.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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