Kiwanja, République Démocratique du Congo. Suite aux nombreuses plaintes de la population concernant l’insécurité persistante dans la région de Kiwanja et ses environs, les terroristes du M23 se sont réunis publiquement au Rond-point de Kiwanja. L’objectif principal de ce rendez-vous étant d’écouter les préoccupations de la population et de discuter des problèmes cruciaux qui les affectent.
La rencontre qui a débuté à midi et s’est terminée à 15 heures avec un large éventail de sujets, notamment la sécurité générale, le mandat de la Force Régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), le refus du gouvernement congolais de négocier, et la question des taxes sur la RN2. Le M23 a voulu rassurer la population en affirmant qu’il était là pour elle, tout en encourageant la communication avec les autorités locales pour signaler tout mouvement suspect.
Pour ce qui concerne le mandat de la Force Régionale, le M23 a souligné que la mission n’était pas de faire la guerre, mais de jouer le rôle d’arbitre pour garantir le respect du cessez-le-feu et la création d’un couloir humanitaire pour les organisations non gouvernementales.
Le supplétif de l’armée rwandaise de la RDF dit M23 a également exprimé ses inquiétudes quant à la préparation apparente du gouvernement congolais à des affrontements. Les rebelles terroristes ont affirmé qu’ils « défendraient le territoire sous leur contrôle à tout prix, en insistant sur le fait que la situation actuelle était différente de celle de 2013 et qu’ils ne se laisseront pas faire ». Des questions fiscales, le M23 a promis de régler et d’harmoniser les problèmes avec les représentants de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC).
Cependant, au-delà des points abordés lors de la réunion, le M23 a annoncé une désinvolture visant à prendre en charge la sécurité dans les zones sous son contrôle ; une initiative qui indique une volonté de contourner les Accords de Nairobi et de Luanda, tout en cherchant à s’affirmer face à la MONUSCO et à la Force Régionale de la CAE. Le M23 prévoit ainsi de déployer des patrouilles actives et d’installer des postes de défense pour assurer la sécurité de la population locale.
Cette velléité marque ainsi un tournant significatif dans le paysage sécuritaire de la région et soulève des questions sur son impact potentiel sur la stabilité et le bien-être des habitants de Kiwanja et de ses environs. La situation nécessite une surveillance attentive dans les semaines à venir pour évaluer l’évolution de la sécurité dans la région.
Nazali M Tatu