Le président Félix Tshisekedi s’est exprimé en faveur de la révision du contrat minier conclu en 2008 avec la Chine par son prédécesseur Joseph Kabila, afin de « garantir les intérêts » de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris samedi de source officielle. Selon le président Tshisekedi, ce contrat équivaut à un « vol financier » des richesses naturelles de son pays. La Chine tirerait des dizaines de milliards de profits des ressources africaines.
L’ex-président Kabila (2001-2019) avait négocié en 2008 un contrat sous forme de troc -cobalt et cuivre contre la construction d’infrastructures- avec un consortium chinois pour un montant de 9 milliards de dollars, renégocié à 6 milliards sous pression du Fonds monétaire international (FMI). A ce jour, près de 2,74 milliards ont été décaissés par la partie chinoise, pour l’essentiel sous forme d’investissements.
Mi-février, l’Inspection générale des finances (IGF) de la RDC a estimé dans une étude qu’il y avait, dans cette convention de collaboration, un « important déséquilibre financier au détriment de la RDC entre les avantages octroyés à la partie chinoise et les engagements à sa charge ainsi que les gains attendus par la partie congolaise ».
76 milliards de gains pour la Chine, 3 milliards d’infrastructures pour la RDC
Dans ses conclusions, l’IGF avance un montant de « 76 milliards de gains pour la partie chinoise contre 3 milliards d’infrastructures pour la RDC ».
A la réunion du conseil des ministres tenue vendredi, le président Tshisekedi « a évoqué l’impérieuse nécessité d’une revisitation des contrats de cette convention dans le sens d’un rééquilibrage des avantages visant à garantir les intérêts de la République démocratique du Congo dans l’exploitation de la Sicomines », la société sino-congolaise créée pour l’occasion, a déclaré la ministre de Culture, Catherine Kathungu Furaha, dans un compte rendu à la télévision d’Etat RTNC.
M. Tshisekedi a « souligné le caractère inquiétant de cette situation déplorable (…) pour le développement du secteur minier » congolais, tout comme « la lenteur » dans la construction des infrastructures en RDC, a dit Mme Kathungu.
Le chef de l’État a demandé à « son cabinet de réunir toutes les parties prenantes afin de préparer les éléments qui seront versés dans les discussions avec les partenaires chinois », a indiqué la ministre.
En 2021, le président avait déjà fait part de son intention de renégocier ces contrats « sino-congolais ». Une révision promise au nom des Congolais qui, déplorait-il, « croupissent toujours dans la misère ».
Le sous-sol de la RDC regorge de minerais, le pays étant notamment le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur africain de cuivre.
Source : BELGA
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