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RDC : Les combats continuent dans l’Est malgré l’annonce d’un cessez-le-feu

C’est à un jeu des dupes auquel se livrent les terroristes supplétifs de l’armée rwandaise (Rwanda Defence Force-RDF) dits le M23 avec la poursuite de leurs attaques contre les forces loyalistes des FARDC et leurs homologues des Etats membres de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est.

Malgré l’annonce sous la pression internationale d’un nouveau cessez-le-feu prévu mardi 07 mars 2023 à midi entre l’armée loyaliste des FARDC et les rebelles du M23, les combats se poursuivent dans l’Est notamment sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les terroristes, faisant plusieurs morts et blessés civils selon des sources hospitalières et humanitaires sur place.

Ce cessez-le-feu immédiat intervenait après des négociations que les dirigeants politiques et militaires du M23 ont menées directement avec João Lourenço, médiateur désigné par l’Union Africaine dans cette crise qui met à mal depuis quelques temps les relations entre la RDC et le Rwanda. Le président angolais ayant reçu mandat de la part de ses pairs chefs d’États de la région, le 17 février 2023 à Addis-Abeba pour discuter directement avec le commandement de ce mouvement insurrectionnel soutenu par Kigali selon les rapports des Experts internationaux.

Dans son communiqué d’hier mardi, le M23 sous sanctions des Nations unies annonçait l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu tout en se réservant le droit mener de nouvelles offensives pour défendre ses positions si elles sont attaquées. L’objectif poursuivi en définitif étant de dialoguer directement avec le gouvernement congolais, une posture impossible pour le moment autant que la rébellion n’aura pas déposer les armes et quitter toutes les positions occupées clame-t-on du côté de Kinshasa.

Selon les accords conclus dans toutes les rencontres sur cette question, le M23 doit d’abord se retirer et se regrouper au pied du mont Sabyinyo, à la frontière entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda, avant d’espérer un geste de la part du gouvernement. La suite attendue étant la démobilisation des forces rebelles et voir dans quelle mesure leur réinsertion dans la société congolaise.

Le sommet d’Addis-Abeba avait mandaté l’Angola pour entamer des contacts directs avec le M23 et dans ce cadre, parvenir à un accord sur ces deux sujets : le cessez-le-feu et le cantonnement de leurs effectifs. Pendant ce temps, la situation humanitaire sur le terrain ne cesse de se dégrader avec des mouvements massifs des populations déplacées renforçant cette catastrophe humanitaire sans précédent qui dure depuis des années.

Karuba (à une trentaine de km à l’ouest de la capitale provinciale Goma), Kanyabayonga, plus au nord et Sake demeurant sous les feux croisés, les deux parties s’accusant mutuellement d’avoir lancé des attaques sur leurs positions respectives.

Les autorités congolaises, par la voix du lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, accusent les terroristes du M23 et leurs parrains des Rwanda Defence Force (l’armée rwandaise) d’avoir lancé depuis lundi 06 mars 2023 « une attaque qui a ciblé le contingent burundais récemment déployé dans le cadre de la force régionale de l’East African Community (EAC) ».

Faut-il le rappeler que ce n’est pas la première fois que le M23 et son parrain rwandais décrètent un cessez-le-feu qui n’est pas suivi d’effet.  Pourtant samedi 04 mars 2023, lors de sa visite en RDC, le président français Emmanuel Macron avait déclaré à propos des engagements pris par les parties au conflit qu’en cas de non-respect, des sanctions devraient être prises, y compris contre le Rwanda ; ce dont attend les effets immédiatement.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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