home RD Congo, Société Nord-Kivu : Troublante disparition de Léopold BAYA Lulendo à Kitshanga et silence-radio de la MONUSCO

Nord-Kivu : Troublante disparition de Léopold BAYA Lulendo à Kitshanga et silence-radio de la MONUSCO

Depuis la troublante disparition le 04 janvier 2023 de Baya Lulendo Leopold, assistant linguistique (language assistant ou interprète) travaillant pour la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) à Kitshanga, province du Nord-Kivu ; ses collègues interprètes-traducteurs sont inquiets et travaillent dans l’émoi et le traumatisme.

Les circonstances de cette affaire n’étant toujours pas élucidées, les démarches effectuées jusque-là par la famille du disparu afin de tenter de découvrir ce qui lui est arrivé ; sont demeurées sans succès. Aussi étrange que cela paraisse, le silence radio de la MONUSCO et de l’UNOPS qui n’ont fait aucune déclaration publique à ce sujet, ce qui indigne plus d’un. Baya Lulendo Leopold était affecté au « Team Site » des observateurs militaires (Milobs) à Kitshanga depuis septembre 2021. Il revenait de son congé de fin d’année et devrait rejoindre son poste de travail.

Comme ses autres collègues, les interprètes-traducteurs de la MONUSCO jouent un rôle crucial dans la conduite des opérations sur terrain ainsi que la communication entre les forces de maintien de la paix et les populations locales. Ils sont principalement déployés dans les zones de conflit pour aider les forces de maintien de la paix à interagir avec les communautés locales et faciliter la mise en place de projets humanitaires comme de développement.

« Ces interprètes-traducteurs sont au même titre que leurs collègues militaires et autres expatriés exposés à des risques importants dans les zones de conflit, comme l’a malheureusement rappelé la disparition de Baya Lulendo Leopold » explique un de ses collègues.

Est-ce le silence de la MONUSCO ne serait-il que l’arbre qui cache la forêt ? L’intrigue disparition d’un interprète-traducteur contractant soit-il sans aucune réaction ni de la MONUSCO ni de l’UNOPS « expose et met sur la table une injustice et une mafia qui ne dit pas son nom dans la gestion des interprètes-traducteurs au sein de la mission onusienne au Congo-Kinshasa » renchérit sous anonymat un autre collègue de travail.

« Dans cette même logique, il est également important de souligner que les interprètes-traducteurs, malgré leur contribution à la mission, ne reçoivent pas les mêmes avantages et protections que les employés ; comme principalement les primes de risques, des opportunités de formation adéquate ou un soutien en cas de besoin » déplore un autre agent.

La MONUSCO est donc appelé à reconnaître le rôle crucial que jouent les interprètes-traducteurs dans les opérations humanitaires et à leur fournir les mêmes avantages et protections que leurs homologues permanents. La sécurité des interprètes-traducteurs ne devrait jamais être compromise en raison de leur statut.

Craignant que cette situation ne leur arrive aussi à eux, les interprètes exigent que la MONUSCO prenne des mesures concrètes pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir et que la mission onusienne tienne en compte toutes les revendications déjà émises auparavant.

La Rédaction

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