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RDC : Maman Bobi La Dawa demande la réhabilitation de la mémoire du Marechal Mobutu

Pour le 25ème anniversaire de la mort son mari et ancien Président de la République du Zaïre, le Marechal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga dit Joseph-Désiré ; sa veuve, Maman Bobi Ladawa est sorti de son silence.

Depuis le Maroc où elle réside, elle sollicite la réhabilitation de la mémoire de son mari avant d’envisager un quelconque retour de son corps au pays. C’était au cours d’une interview exclusive accordée à notre confrère Christian Lusakueno et sa radio Top Congo FM, l’une des plus suivies dans le pays.

De ses conditions de vie et celles de sa famille pour lesquelles elle demeure reconnaissante à la famille royale et aux autorités marocaines à la question du rapatriement des restes du Marechal Mobutu, elle n’a éludé aucune question même si elle ne voulait pas qu’on parle de la politique.

Du retour de sa famille au Zaïre redevenu République Démocratique du Congo, elle dit y penser tous les jours car c’est là où est enterré son nombril et que sa terre natale restera toujours son pays. Pour le rapatriement du corps du Marechal Mobutu, il ne se ferait pas dans un « désordre » même s’il l’ancien Chef de l’Etat avait toujours souhaité mourir et être enterré dans son pays à Gbadolite et non à Kinshasa.

Contrairement à une certaine version répandue selon laquelle la famille serait opposée au rapatriement de sa dépouille en RDC, démenti formel de sa veuve qui parle d’un « mensonge ». Même opinion de son fils Nzanga Mobutu qui ne trouve pas normal que le corps de son père soit toujours à Rabat au Maroc.

« Notre père repose dans un pays où il est en paix. Il est sur une terre amie, africaine. La famille n’est pas contre le rapatriement de son corps. Nous sommes même les premiers à le vouloir. Je dirais même que c’est un devoir impérieux pour moi. Il y a des préalables, à Gbadolite ; les sépultures des membres de notre famille ont été détruites pour ne pas dire profanées et cela n’a échappé à personne. Comment voulez-vous que notre famille soit rassurée, si durant toutes ces années, on a détruit les sépultures des membres de notre famille et rien n’a été fait. La décision n’est pas à prendre seul, je me réjouis de la présence du représentant du Chef de l’État (Félix Tshisekedi NDLR). Il y a tout un processus qui doit être lancé. Ce retour doit se faire de manière sereine, il faut respecter sa personnalité et sa dignité. La famille sera contactée de manière officielle et je pense que la veuve sera contactée de manière officielle » explique l’ancien vice-premier Ministre du Gouvernement Antoine Gizenga sous Joseph Kabila.

Mais « pourquoi pas » aujourd’hui avec le changement de régime sous Félix Tshisekedi s’interroge maman Bobi Ladawa qui se réjouit aussi que son petit-fils, Malo Mobutu Ndima soit devenu le nouveau gouverneur de la province du Nord-Ubangi ; ce qui pourrait arranger beaucoup des choses à condition qu’il soit bien entouré et conseillé même s’il n’a pas autant des moyens comme le fut son grand-père Mobutu Sese Seko.

C’est ici qu’intervient sa demande pour la « réhabilitation de la mémoire de son mari, ancien Chef de l’Etat sorti du pays dans des conditions sales ‘chassé par une rébellion NDLR), jadis traité d’assassin et de voleur par son propre peuple » avant son retour au pays. Aux congolais un seul message : « qu’il sache ce qu’il veut et que tout le monde s’entende pour parler un seul langage en tant que fils et fils du Congo ».

De la mort de son mari dont elle regrette de « n’être pas décédée avec lui au même moment », elle pense que cette fin précipitée serait due à la « chimiothérapie » accélérée quotidiennement qu’il avait souhaité afin d’être rapidement à pied pour rentrer au Zaïre alors attaqué par des rebelles venus de l’Ouganda et du Rwanda.

Du départ précipité de Mobutu de Kinshasa vers Gbadolite dans la journée du 16 mai 1997, elle pense qu’il s’agissait d’une « décision personnelle de lui afin d’être en repos dans son village » qu’il n’aurait jamais quitté pour rien au monde.

Alors que son état de santé se détériorait, c’est de « mon initiative » que j’ai appelé le président du Gabon (Omar Bongo NDLR) et son homologue du Togo (Gnassingbe Eyadema NDLR) pour solliciter un avion car le président Mobutu n’allait pas bien. « Et le 17 mai 1997, en quittant Gbadolite par un avion militaire C130 Hercule envoyé du Togo, c’est à la descente à Lomé que l’on découvrira que nous étions criblés des balles » révèle Bobi Ladawa. 

« Les français ayant refusé le retour du président Mobutu sur leur territoire pour des soins, ce fut au Roi du Maroc (Hassan 2 NDLR) de nous accueillir » poursuit Bobi Ladawa. Le dernier mot du Marechal à son endroit fut « pardon ». De la fortune « supposée » de Mobutu, elle dit n’en savoir rien jusqu’à ce jour, y compris pour ses enfants.

Ce que fut l’homme Mobutu…

De celle dont on n’avait presque jamais entendu la voix durant toute sa période de « première dame » du Zaïre, l’on apprend qu’elle est originaire de Mbuiyi, un petit village non loin de Gbadolite à proximité de Mobaye-Mbongo dans la nouvelle province du Nord-Ubangi. Maman Bobi Ladawa est native du village Dula en territoire de Bosobolo non loin de Molegbe, fille de catéchiste et elle fut destinée à la carrière de monitrice qu’elle avait dû abandonner deux ans après pour cause de son impatience vis-à-vis des enfants.

Sa rencontre d’avec le Président Mobutu date du temps où il fut commandant en Chef de l’armée, mais surtout comme oncle du mari (Litho Moboti NDLR) de sa grande-sœur alors qu’elle n’avait qu’entre 14 ou 15 ans. « L’accepter comme mon mari fut difficile pour elle, surtout que l’on connaissait bien sa famille et qu’il était ainsi que sa première épouse maman Mobutu jusqu’à notre mariage en 1980 » avoue-t-elle. Mais bien avant cela, ils avaient déjà eu ensemble 4 enfants…

Maman Bobi Ladawa révèle que malgré la « grande différence d’âge » entre elle et le Président Mobutu, ce fut un homme « respectueux de sa femme » tout comme de ses travailleurs de maison qu’il appelait tous « papas » en souvenir de son propre père cuisinier (chez les prêtres de Lisala NDLR). De leur vie commune, Mobutu avait ses « petites » habitudes au travers de ce qu’il aimait manger comme cette « nourriture qu’elle préparait et envoyer pour lui par hélicoptère lorsqu’il était de fois en voyage comme à Brazzaville toute proche ».

Des amis de Mobutu…

Parmi les intimes de Mobutu, elle cite Lomata Etitingi, Jonas Mukamba ; mais aussi l’ancien Directeur de Cabinet Me Nimy Maidika Ngimbi qui ont toujours été présents dans la vie de son feu mari en qualité des proches. Bon nombre d’autres dont elle ne se souvient étant aussi décédés.

L’ancienne maman présidente a fini par une anecdote qui l’avait pourtant choquée, une scène vécue par elle à Goma lors de la réception des délégués à la fin des travaux de la Conférence Nationale souveraines (CNS) : « les larmes de peine de son mari qui se disait insulté de n’avoir rien fait pour le Zaïre pendant tout le temps » où il fut Président de la République.

Droits d’images tiers, vidéo Christian Lusakueno et Radio Top Congo FM sur YouTube

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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