Plus d’un mois depuis son départ de Kinshasa dimanches 20 février 2022 pour Londres en Angleterre, Jean-Marc Kabund est réapparu pour la première fois sur les réseaux sociaux aux côtés d’un notoire opposant autoproclamé au régime de Kinshasa, Julien Ciakudia Sr.
Attèle à sa jambe gauche avec appui sur deux béquilles, le 1er vice-président démissionnaire virtuelle de l’Assemblée nationale semble en bonne forme physique après son opération subie du genou gauche.
L’affichage de Kabund avec Julien Ciakudia Sr en étonne plus d’un, surtout ceux qui le suive via des réseaux sociaux où il est plus connu pour ses diatribes vis-à-vis de Félix Tshisekedi et son régime que son opposition politique. Et ce, parfois dans un langage qui dépasse certaines limites de politesse lorsqu’on se veut « patriarche ».
Et à l’opinion de se demander sur l’intérêt de cette rencontre entre l’ancien président ai de l’UDPS exclu du parti de la 10ème Rue Limete et ce personnage qui se dit le « De Gaule Congolais, chef de la résistance » exilé à Londres après une escapade au Danemark.
Un cadre de l’UPDS Londres ironise : « Ceux qui s’assemblent se ressemblent dit-on. Ça ne pouvait étonner personne que Kabund aujourd’hui esseulé après tout ce que le parti lui avait donné, cherche des béquilles au propre comme au figuré auprès des personnages comme Ciakudia qui passe ses journées sur les réseaux sociaux à insulter le Président de la République. A l’UDPS, la page Kabund est définitivement tournée, seul l’avenir nous dira un jour la vérité ».
Pour rappel, en déboires avec son ancien parti politique depuis sa démission virtuelle toujours pas actée de son poste de 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund avait été déchu de toutes ses fonctions au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social UDPS/Tshisekedi avant d’en être exclu définitivement. Une situation qui ouvre ainsi la voie à son remplacement à la chambre basse du parlement.
Bénéficiaire d’une autorisation de sortie médicale d’une durée de 16 jours qui avait commencée le 18 février et qui devrait se terminer le 5 mars 2022 bien avant la date du 15 mars pour l’ouverture de la session de mars de l’Assemblée nationale.
Une rentrée parlementaire décisive qui attend Kabund pour son avenir politique car elle entérinera sûrement « sa déchéance » de son poste de 1er Vice-président de l’Assemblée nationale après sa démission virtuelle sur Twitter en date du 14 janvier 2022.
Pour sa part, l’analyste politique Joseph-Emmanuel Bunduki Kabeya tente de décrypter cette apparition de Kabund : « L’image est une communication, Jean-Marc Kabund ou ses conseillers en communication le savent. Est ce qu’il communique qu’il fait alliance avec Ciakudia ? Est-ce que Kabund montre que c’est Ciakudia qui tente d’opérer un rapprochement à son corps défendant ? Dans quel intérêt ? Est-ce une manière de montrer que lui, Kabund, balance entre une loyauté et un respect envers son ancien parti qu’il a dirigé et un désir de s’affranchir et de devenir un opposant à l’UDPS ? S’il doit le devenir, sur quelles valeurs s’opposera-t-il à son ancien parti ? Quelles sont ces nouvelles valeurs qu’il entend apporter par rapport à celles qu’il a défendu au sein de l’UDPS ? Quelle idéologie politique sera la sienne ? Veut-il aussi s’inscrire dans un schéma d’opposition à une personne, en l’occurrence Félix Tshisekedi, ou sera-t-elle idéologique pour le bien-être du peuple congolais ? ».
Face à l’ensemble de ce questionnement, Joseph Bunduki poursuit : « Il y a plus de questions que de réponses actuellement. Mais l’opinion reste attentive. En attendant, Kabund aura réussi un triste exploit, par deux fois ; d’être défenestré de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. La première fois à cause d’un mouvement d’humeur de l’ancien allié du CACH au gouvernement, le FCC. La seconde fois à l’initiative de Kabund, lui-même, qui annonçait sa démission dans un tweet que l’on pourrait qualifier d’impulsif. Aujourd’hui, il doit assumer ses actes. Le réveil est dur. Il doit passer de tous les honneurs à l’anonymat et la perte des privilèges de fonction. Un peu comme Jeanine Mabunda qui a disparu des radars. Sans machine politique pour le porter vers les cimes, l’avenir politique de Jean-Marc Kabund s’annonce sombre. À moins d’un revirement de situation inattendu comme seule peut l’offrir la politique et ses aléas ».
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi