home Eco & Finances, Politique, RD Congo RDC : La taxe décriée « Registre des Appareils Mobiles » détaxée !

RDC : La taxe décriée « Registre des Appareils Mobiles » détaxée !

De son logo à son beau nom : Registre des Appareils Mobiles, et son objectif slogan : Le RAM réduit le taux de vol, protège la santé, anéantit l’utilisation des appareils contrefaits ; tout avait été pensé de ses concepteurs. Mais au final, ce fut une taxe décriée par tous; ainsi se raconte en quelques lignes l’histoire du RAM en voie d’être détaxée dès le 1er mars 2022.

Ainsi en a décidé le Conseil des ministres du vendredi 18 février 2022 comme annoncé par le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications (PTNTIC) « Toutes les ponctions cesseront définitivement à partir du 1er mars 2022 sur les unités des abonnés au titre de rémunération au service dit registre des appareils mobiles ». La « taxe » soutirée du crédit des abonnés utilisateurs était de 1 dollar/an pour les appareils normaux du type 2G, suspendue depuis quelques mois et de 7 dollars/an pour les smartphones dès la 3G.


L’émoi suscité dans l’opinion et les difficultés du quotidien de la majeure partie de la population avait conduit l’Assemblée nationale à interpeller le ministre de tutelle Augustin Kibassa Maliba. En difficulté face aux élus du peuple, il n’avait pas su comment expliquer ni justifier l’utilisation des millions de dollars collectés ; sa place dans le gouvernement ayant été mise à prix avec une demande de sa démission.

Car depuis l’instauration de cette taxe considérée par beaucoup comme injuste, ni les responsables de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPTC) qui la gère, ni le gouvernement ; personne ne savait dire combien d’appareils volés bloqués ou ceux contrefaits dans l’impossibilité d’utilisation les réseaux congolais ; et ce, en rapport avec le coût prélevé chez les utilisateurs et de la non réalité de la prestation.

Selon des sources consultés, la taxe RAM risque de ressusciter bientôt mais sous une autre forme à la charge des opérateurs téléphoniques ; ce qui induit que ladite taxe sera incorporée dans le prix de vente des crédits. Rien ne sera donc changé dès lors que c’est l’utilisateur qui continuera de payer, une raison que la pression et la vigilance demeurent car on ne sait jamais ce qui sera encore inventer pour demain. Plusieurs voix s’élevant déjà pour en réclamer la restitution aux utilisateurs de tout ce qui leur avaient été prélevés jusqu’aujourd’hui.

L’analyste Joseph Bunduki Kabeya pense que « Ce qui n’a pas marché avec la RAM a été, d’une part, le manque ou l’absence de pédagogie de la part du gouvernement. En effet, ce dernier aurait dû faire précéder la campagne de perception de cette taxe par un temps d’explication claire dans les langues nationales du bien-fondé de sa mise place et de sa perception ou de son acquittement par le citoyen comme contribution au développement national. Ensuite, après avoir laissé le temps au citoyen de comprendre, percevoir cette taxe non pas en réduisant les unités téléphoniques des usagers qui à mon avis ; a irrité la population car elle a vécu cela comme une tromperie sur la marchandise. Les opérateurs téléphoniques aussi n’ont sans doute pas bien joué en expliquant aux consommateurs le pourquoi de cette réduction et tout a été mis sur le dos de la RAM ».

Joseph Bunduki poursuit « D’autre part, le ministère des PTNTIC et les opérateurs téléphoniques ont raté l’occasion de dresser régulièrement un état des lieux sur le nombre de téléphones volés découverts, le nombre de téléphones contrefaits saisis. Tout est resté dans le flou et c’est le ministre en charge qui a hérité de la patate chaude et de ses effets pervers. Il sera fort probable que la méthode de perception de cette taxe change. Si elle est prélevée auprès des opérateurs téléphoniques, il est fort à parier que c’est l’usagers qui fera les frais de la hausse des prix. Cela se passe ainsi partout dans le monde ».

Et de conclure « Il serait plus judicieux que le gouvernement entame une pédagogie explicative sur la nécessité et l’utilité du paiement des taxes. Le peuple suivra à condition que le fruit de cette ponction n’enrichisse pas un petit groupe et c’est là toute la responsabilité du gouvernement et de la justice congolaise ».

Lire aussi : RDC : L’ARPTC, la taxe RAM et la confusion entretenue https://www.afriwave.com/2021/10/16/rdc-larptc-la-taxe-ram-et-la-confusion-entretenue/

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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