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Ouverture du 6ème sommet Union Européenne-Union Africaine à Bruxelles

Les travaux du 6ème sommet Union européenne (UE) et Union africaine (UA) se sont ouverts au siège de l’Union européenne ce jeudi 17 février 2022. Deux jours durant jusqu’au 18 février, pas moins de 80 Chefs d’Etat et de gouvernement dont la moitié en provenance de l’Afrique vont discuter pour définir une « vision commune » à l’horizon 2030.

L’Union européenne et l’Union africaine se rencontrent pour « redéfinir leur relation » entre les deux continents surtout que l’Europe veut faire de l’Afrique son « partenaire préféré », une enveloppe de 150 milliards d’euros étalés sur sept ans mise sur table pour participer au développement de l’Afrique. Les infrastructures dans la transition énergétique, le numérique, la santé étant les priorités fixées par l’Europe.

L’interrogation reste de savoir si c’est à la hauteur des enjeux, surtout que Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, évalue les besoins à 221 milliards d’euros dans les prochaines années. Il ne faut perdre de vue que jusqu’alors, l’Afrique demeure une région encore considérée comme risquée, la situation financière de nombreux pays africains s’est détériorée pendant la pandémie ; mais surtout que la corruption et les détournements des deniers publics par ses élites politiques sont monnaies courantes.

« Renouveler le partenariat entre l’Europe et l’Afrique, voici les défis de ce sommet ; le moment est venu pour les deux continents de tenir un discours de vérité, de franchise et de transparence en assumant chacun ses responsabilités. Nous dévons être conscients que l’Europe n’est plus le principal interlocuteur de l’Afrique. Si nous voulons continuer à avoir cette relation privilégiée avec elle, nous devons changer des méthodes : flexibilité, rapidité, efficacité. Voici comment utiliser nos instruments de financement pour soutenir les solutions africaines. Et c’est aussi à l’Afrique de formuler ses demandes, de proposer ses solutions et surtout, de choisir le modèle de développement qu’elle veut pour sa population. La brutalité, la prédation, le néocolonialisme ; les méthodes utilisées par certains   partenaires de l’Afrique ne sont pas les nôtres. Ce ne sont pas les valeurs de l’Europe du 21ème siècle. Nous proposons de bâtir ensemble un partenariat centré les relations humaines, un espace de paix et de prospérité pour nos populations ; un espace géo-strategique euro-africain qui pèse de tout son poids sur la scène internationale, un partenariat mutuellement bénéfique et respectueux de chacun… » clamait une responsable européenne à l’ouverture de ce sommet.

Reste à savoir si l’Europe qui veut faire de l’Afrique son partenaire préféré est-elle prête à des concessions dans la nervosité dont on la connait. Mais également si l’Afrique saura parler d’une seule langue, la tension entre la France et le Mali en étant l’exemple pratique qui tombe à pic.

Coté pratique du déroulé des travaux, des « tables-rondes auxquelles participeront à chaque fois une vingtaine de chefs d’État ainsi que des personnalités extérieures, en provenance par exemple du FMI ou de la Banque mondiale ».

Ainsi sont prévues sept tables-rondes réparties par thématiques : « financement de la croissance, sécurité et gouvernance, mais aussi migrations, santé, transition énergétique, éducation et intégration économique ». Ces table-rondes seront à chaque fois présidées par deux dirigeants qui rendront ensuite compte de leurs travaux devant leurs pairs.

L’objectif poursuivi étant de « fluidifier les débats et de permettre des discussions plus directes et plus franches, car si les points de convergences sont régulièrement mis en avant, les sujets de friction entre les deux continents ne manquent pas ; que ce soit sur les questions de migration, de climat, de sécurité ou encore de gouvernance ». Face à une Europe suspectée de dicter ses choix, l’Afrique parviendra-t-elle alors à faire entendre sa voix ?

Au-delà des engagements sonnants et trébuchants, l’un des objectifs de ce sixième sommet sera bien de relancer une relation mise à rude épreuve par la crise du Covid-19. L’appétit et la gloutonnerie chinoise, russe, turque et voire américaine n’étant pas loin des préoccupations ; chacun de ces pays voulant avoir son pré carré d’influence sur le continent noir, une réserve inépuisée en matières premières pour l’avenir de demain.

Roger DIKU et TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles

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