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Massacre des chrétiens du 16 Février 1992 : Un Entretien téléphonique funeste qui trahissait Mobutu, Nguz et Ngbanda !

Ce mercredi 16 février 2022 marque le 30ème anniversaire du massacre des chrétiens qui manifestaient pacifiquement dans la capitale-province du pays Kinshasa pour exiger la réouverture des travaux de la Conférence Nationale voulue Souveraine (CNS) par le peuple en vue de conduire le Zaïre d’alors sur la voie de la normalisation démocratique. Une date qui marquera à jamais la volonté du peuple de se libérer de toutes formes de dictature comme de servitude de qui que ce soit.

Trente ans depuis cette tragédie alors que Joseph Kabila a quitté le pouvoir il y a peu, le pays est demeuré comme statique au même endroit : du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest on tue. De Beni à Tshimbulu, de Kananga à Kimpese…et finalement à Kinshasa, les gens continuent à être massacrés au nom d’une certaine conception par une clique d’individus par la force des armes et la terreur s’il le faut.

Dans cette lignée, les auteurs intellectuels du massacre des chrétiens du 16 février 1992 n’ayant jamais regrettés leurs actes, nos confrères de www.congoone.net  publiaient chaque année depuis 2008, par devoir de mémoire, l’entretien téléphonique entre le premier ministre d’alors Jean Nguz a Karl i Bond et son ministre de la Défense de l’époque Honoré Ngbanda Nzangbo Ko Atumba, pour signifier aux ex-Zaïrois et singulièrement aux politiques, que tout un chacun reste comptable de ses actes et que si on peut tromper tout le monde tout le temps, on ne peut tricher face à sa propre conscience.

En 2016 déjà, www.edtvrdc.com et depuis 2017 jusqu’à ce jour, www.afriwave.com a pris la relève de cette démarche historique pour rappeler au peuple Congolais que rien ne lui sera accordé sur un plateau d’argent. C’est son combat qui devra triompher de tous les thuriféraires et nouveaux opposants autoproclamés qui croient qu’être au sein d’une opposition aux contours mal définie est devenu une blanchisserie.

L’entretien téléphone dont il est question avait été publié dans l’Edition n° 555 du mercredi 25 mars 1992 par le Quotidien UMOJA de Léon-Robert Abel Moukanda Lunyama d’heureuse mémoire. Deux des anciens Rédacteurs étaient ses collaborateurs les plus directs et avaient cosignés le chapeau dudit article considéré explosif.

Pour les massacres du 16 février 1992, les principaux incriminés ont disparus : Mobutu (président du Zaïre mort au Maroc le 7 septembre 1997), Nguz (premier ministre, décédé à Kinshasa le 27 juillet 2003), Mandungu Bula Nyati (ministre de l’Intérieur mort en 2000). Le seul rescapé, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba dit « Honoré Atu » pour les intimes et Terminator pour ses détracteurs ; a aussi fini par tirer sa révérence au Maroc le 21 mars 2021 avant d’être inhumé en France.

Autoproclamé chef de la résistance pour la libération du Congo à la tête de son Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO), c’est ce « faucon » du régime avait pourtant manipulé Mobutu pour que jamais, aucune entente ne soit trouvée avec son opposition de l’époque. Ne s’étant jamais repenti, il avait toujours minimisé sa responsabilité en rejetant la faute de cette tuerie sur les autres qui étaient déjà morts bien avant lui et qui ne pouvaient se défendre.

Devoir de mémoire et obligation de conscience obligent, cet entretien téléphone et l’article du quotidien UMOJA n’avaient jamais été démentis ni suscité un quelconque droit de réponse de la part de Jean Nguz, d’Honoré Ngbanda ou de Tony Carbure Mandungu Bula Nyati. Nous republions cet article à l’intention du peuple Congolais et de l’opinion internationale pour interpeller les consciences.

PUBLIE PAR LE QUOTIDIEN UMOJA DE KINSHASA N° 555 du Mercredi 25 Mars 1992

Au cours d’un entretien téléphonique insolite : NGUZ et NGBANDA à découvert !

Les deux rancuniers pires comme la « Prima Curia »

Aux lendemains du massacre ordonné des chrétiens le dimanche 16 février 1992, date historique marquant la première grande marche de libération, et après la perquisition humiliante faite au domicile d’Étienne Tshisekedi, Nguz a Karl I Bond s’est livré à une vile gymnastique d’invectives contre l’Eglise Catholique et certains leaders de l’Union Sacrée de l’opposition. C’était au cours de ce qu’il qualifie de conférence de presse tenue en français et commentée, par la suite, en langues Swahili et Lingala sur « Télé-Zaïre », leur chasse gardée.

Sans aucune considération pour les morts, tombées en martyrs pour la reprise de la CNS ; Nguz s’est rabaissé en cherchant à humilier les prêtres et autres religieux de la manière que l’on sait. Voulant démontrer la véritable face du personnage Nguz, le journal UMOJA a remué ciel et terre, au point de mettre la main sur l’enregistrement d’une communication insolite entre Nguz et le ministre flic, le « chrétien » Honoré Ngbanda.

De nos antennes à la Présidence de la République, au Gouvernement, particulièrement au Cabinet Nguz, aux ministères de la Défense et de la Justice…tous les témoignages concordent que c’est Nguz et Ngbanda qui sont à la base du carnage du 16 février 1992. La perquisition faite à la résidence d’Etienne Tshisekedi et dans les habitations d’autres leaders de l’UDPS est bel et bien une initiative des individus Nguz et Ngbanda.

Pour preuve, nous reproduisons ce document enregistré à l’intention du peuple Congolais martyrisé, et de l’opinion internationale. Document que nous aimerions léguer à l’Histoire. Nguz et Ngbanda y témoignent aussi un mépris sans égal à l’endroit des diplomates accrédités à Kinshasa qu’ils menacent de déclarer personae non grata. C’est les cas ceux des Etats-Unis d’Amérique et du Portugal (qui agit au nom de la CEE).

La même haine est exprimée à l’endroit des leaders de l’opposition, singulièrement des Forces   Novatrices de l’Union Sacrée dont Fernand Tala Ngai Elima, président du RLP, que Nguz a fait arrêter et tabasser. Il le qualifie d’ailleurs de « Mwana mundele », entendez « métis » ou fils de blancs.

Il en est de même de Pierre Lumbi Okongo (mort le 14 juin 2020 NDLR) de la Solidarité Paysanne (ONG du Nord-Kivu) que Nguz qualifie de « Libandi ya Kivu » ou chauve du Kivu. A Etienne Tshisekedi, Nguz voue une haine et une jalousie sans égale, et veut le voir en prison.

Selon les propres termes de Ngbanda, au cours de leur entretien téléphonique, la perquisition opérée chez Etienne Tshisekedi l’a ébranlé psychologiquement. Se moquant également des prêtres et d’autres chrétiens, Ngbanda déclare cyniquement que le message de Nguz en Lingala était « un pavé dans la marre ». Au peuple Congolais de juger lui-même de la monstruosité de ceux qui le dirigent actuellement, à travers de l’entretien ci-dessous.

Raymond Luaula & Roger Diku

Allô (sûrement un garde du corps qui décroche le téléphone) : Allô !   Un moment…

Ngbanda : Allô !

Nguz : Honoré Atu

Ngbanda : Ah, premier, bonjour

Nguz : Comment ça va ?

Ngbanda : Bien, merci

Nguz : Je viens un peu aux nouvelles pour connaitre les réactions à cette interview-là… (allusion à son interview en français, Swahili et Lingala sur Télé-Zaïre)

Ngbanda : Dans l’ensemble, on dit que c’était un pavé dans la marre

Nguz : (un rire cynique au téléphone)

Ngbanda : Et surtout que cela a coïncidé avec la matinée, compte tenu des éléments en notre possession et pour lesquels vous avez donné des ordres (il s’agit des présomptions sur une hypothèque cache d’armes de guerre par les leaders de l’UDPS). La fouille a été opérée ce matin sur la 12ème Rue. On a fait un bouclage. Mais le malheur en est que lorsqu’on veut faire du travail en établissant des mandats de perquisition en bonne et due forme comme vous l’avez exigé, ses hommes (parlant des sympathisants d’Etienne Tshisekedi) qui sont plein du côté de mon collègue (ministre Michel Mokuba de la Justice) l’ont prévenu. Toute la nuit, ils ont fait le travail de déplacement du matériel (pour parler des supposées armes de guerre), on vient de me dire ça maintenant. Hier, au moment où les mandats de perquisition ont été signés pour que cela soit exécuté le matin, ils ont fait le travail. Ils (les leaders de l’UDPS) ont tout fait pour évacuer les armes en les emportant dans les coffres des voitures. Mais de toutes les façons, l’opération a quand même porté ses fruits. Il (Étienne Tshisekedi) est secoué psychologiquement, parce que nos hommes sont entrés chez lui et ils ont fouillé. Même chez certaines personnes de son quartier. Cela l’a secoué psychologiquement.

Nguz : Ils sont entrés aussi chez lui ? (Parlant d’Etienne Tshisekedi)

Ngbanda : Ah oui, bien sûr, avec mandat de perquisition en bonne et due forme. On lui a dit qu’on perquisitionne tout le quartier.

Nguz : Ils l’ont trouvé ? (Etienne Tshisekedi)

Ngbanda : Ils l’ont trouvé (Étienne) et il voulait discuter, mais ils lui ont présenté le document en lui disant qu’on perquisitionne dans tout le quartier. Alors ça été une panique sérieuse.

Nguz : Ça c’est bien !

Ngbanda : Psychologiquement très secoué.

Nguz : En tout cas… il faut …avez-vous vu le communiqué-là et les noms qui s’y trouvent ? J’espère que ces gens-là sont au « nyouf » (cachot ou prison en jargon de la rue) maintenant ?

Ngbanda : Tout a été transmis à mon collègue (ministre de l’Intérieur Tony Carbure Mandungu Bula Nyati) pour qu’il les prenne tous. J’ai même déjà envoyé Eboma (sûrement un garçon de course ou un garde du corps) avec tous les éléments, afin qu’on les prennent tous. J’attends son rapport pour savoir si on les a arrêtés depuis hier.

Nguz : Mon frère, il faut me le dire, je dois être sûr que ce type-là qui a été tabassé, « muana mundele » (métis ou fils de blanc pour parler de Fernand Tala Ngai Elima, président du RLP) enlevé chez lui, battu et blessé par les soldats ; et aussi « le chauve de Kivu là (pour parler de Pierre Lumbi Okongo) et tous leurs amis là doivent être arrêtés…

Ngbanda : J’ai beaucoup insisté auprès du collègue pour qu’on les prennent (arrêtent) tous. Ils doivent le sentir. A lui (Etienne Tshisekedi) qui voulait résister, on lui a brandi le mandat de perquisition signé en bonne et due forme par le procureur de la République. C’est un juriste, (Tshisekedi) et il a dit OK. Ils ont perquisitionné chez lui. Dans leur quartier là, c’est l’émoi…La Garde Civile avait bouclé tout leur quartier et c’était la fouille systématique. Ils ont compris maintenant qu’il n’y a pas de tabou.

Nguz : Plus de tabou !

Ngbanda : Ah oui ! C’est là le message. Qu’ils comprennent qu’il n’y a plus des tabous maintenant en ce qui les concerne. Parlant des ambassadeurs étrangers accrédités à Kinshasa (surtout de Mme Melissa Wells des USA)

Nguz : Moi aussi, j’aimerai accueillir les Ambassadeurs Responsables du Marché Commun, plus cette maman-là (Melissa Wells), celui du Canada, de la Suisse et le Doyen du Corps diplomatique togolais. Je les mettraient tout droit (pour dire je leur tiendrai un langage dur).

Ngbanda : Ça c’est important.

Nguz : Leur rappeler la Convention de Vienne. J’ai appris que cette maman-là (Melissa Wells) a distribué leur communiqué du Département d’Etat dans toute la ville…

Ngbanda : Ah bon !

Nguz : Et Bula (Mandungu) m’a téléphoné pour me dire que c’est un communiqué de presse de l’ambassade, et c’est devenu comme un tract dans toute la ville. Même dans les casiers des partis politiques, le même communiqué est distribué. Elle en a même envoyé à la radio.

Ngbanda : Alors là, ça ne va pas.

Nguz : Alors, aussi l’autre là du Portugal a envoyé un autre communiqué à la radio. Kitutu (PDG de l’Ozrt (Office zaïrois de radiodiffusion et de télévision) m’a téléphoné et je lui ai dit de ne pas faire passer cela. Il m’a dit oui et il avait d’ailleurs répondu à l’ambassadeur qu’ils (Ozrt) ne sont pas une officine de propagande des ambassades.

Ngbanda : Ça alors ! Il faut vraiment que ces gens sachent reconnaitre leurs limites.

Nguz : Tu sais que toi-même tu fus à l’ambassade à Bruxelles et tu fus ambassadeur en Israël. Comment est-ce que tu pouvais te permettre de faire un communiqué et le distribuer…

Ngbanda : Me permettre de rédiger un communiqué de presse, le déposer à la radio et distribuer à travers toute la ville ? M’enfin !

Nguz : Vraiment, c’est vraiment triste…

Ngbanda : …Non, ça c’est trop !

Nguz : Non, je veux les faire asseoir et leur parler clairement en présence du Doyen à qui je dirais qu’il faut appliquer strictement, à dater d’aujourd’hui, la Convention de Vienne. Celui qui ne respecte pas cela, nous irons jusqu’à le déclarer persona non grata.

Ngbanda : C’est vrai ! Ils doivent quand même savoir que malgré leur argent (pour parler de l’aide ou l’assistance financière au Zaïre), il y a   aussi la convention qu’ils ont signé et qu’ils doivent respecter au moins. Ce n’est pas possible !

Nguz : Ce n’est pas parce que qu’on est nègre qu’on doit nous traiter comme cela. C’est notre pays, c’est le sol de nos ancêtres. Nous, nous sommes nés ici, nous mourrons ici.

Ngbanda : (parlant de l’interview de Nguz). Ce qui a beaucoup plu aux gens, c’est la version vernaculaire. Ah ! Ah ! Ah ! C’est pourquoi je cherchais Kitenge Yezu (ministre de la Communication de l’époque décédé le 31 mai 2021 à Kinshasa alors qu’il était devenu membre du Rassemblement de l’Opposition depuis 2016 et Haut Représentant du chef de l’Etat Félix Tshisekedi) pour qu’il l’exploite davantage. C’est cette version qui a pénétré les gens. La version en lingala et en swahili. C’est ça qui a vraiment mis de l’eau à la bouche.

Nguz : « Nabomi ba sango » (pour dire qu’il a ridiculisé (tué) les prêtres en lingala). Il tousse en riant à gorge déployée…

Ngbanda : Ça fait rigoler des gens qui ne cessent de me téléphoner ici. Moi, je l’ai fait expressément en suivant cela en famille et sans commentaires. Je voyais ma famille se marrer par terre.

Nguz : C’est qui ça ? Ta sœur ?

Ngbanda : Oui, ma sœur était par terre et elle a dit : nde premier azalaka monoko boye ? (Entendez c’est ainsi que le premier ministre est insolent), je ne le savais pas. En tout cas, dis-lui que de tout cela, moi j’ai admiré la version en lingala. Là, vraiment, je suis très contente.   Surtout quand tu as dit qu’ils fassent aussi leur parti politique de prêtres et abbés. A ma sœur d’ajouter : ye ayebi kusokola batu (décidément il sait comment humilier les gens).

Nguz : (qui riait à gorge déployée reprend) : Ils sauront que ceux qui veulent être Premier ministre le deviennent. Même ce prêtre qui veut devenir président (parlant de Mgr Laurent Monsengwo qui fut président de la CNS à qui l’on prêtait des intentions… politiques), aurait-il encore droit à notre respect ?

Ngbanda : (ironiquement) : Les anciens prêtres avaient la barbe…surtout là où vous avez dit que ceux d’aujourd’hui n’en ont pas, ces petits abbés et prêtres…

Nguz : (rire cynique) Ça c’est bien ça. Je n’ai pas encore les réactions « ya kulutu kuna » (grand-frère par là pour parler du président Mobutu terré à Gbadolite).

 Ngbanda : Moi, je l’aurai tout à l’heure au téléphone pour connaitre aussi sa réaction.

 Nguz : D’accord, vas-y. Je l’aurai, mais à moi ; il ne pourra rien dire.

Ngbanda : Oui, il aura des réserves (pour montrer que Mobutu n’avait confiance en personne, même son soi-disant son premier ministre Nguz le traître en dehors de sa famille proche comme Ngbanda). Je vais l’avoir et comme ça quand je lui donnerai la réaction, j’aurai aussi la sienne. Je lui ai envoyé l’analyse de l’interview de Félix (Vunduawe qui se trouve à Bruxelles a accordé une interview au journal belge LE SOIR qui fait rage au pays). J’ai lu ça hier et en fait, il ne défend absolument rien de mauvais, sauf la phrase malheureuse-là, mais qui a été dite sans un bon contexte.

Nguz : Quelle phrase ?

Ngbanda : Celle qui dit qu’il doit partir par la grande porte (pour parler de la démission de Mobutu réclamée par tout le peuple).

Nguz : Ah c’est ça ?

Ngbanda : Ils l’ont déformée cette phrase. Il m’a envoyé le message et m’a dit qu’il est entrain de chercher le journaliste en question, parce qu’il avait dit (de Mobutu) : « s’il doit partir, il faut qu’il parte par la grande porte, c’est-à-dire par les élections ». Effectivement, dans la phrase qui précède cette ligne, il dit « Mobutu doit rester et le changement doit se faire avec lui jusqu’au bout ».

Nguz : Tu vois le danger avec les interviews ? Tu vois, il faut toujours exiger que le type (journaliste) vous fasse lire le texte avant de le publier. Tu lui dis que je suis prêt à vous accorder une interview mais à condition que vous me montriez le texte avant publication.

Ngbanda : Même votre affaire-là, il l’a bien défendue. Je ne sais pas si vous avez lu cela ?

Nguz : Je suis en possession de cela, mais juste au moment où je voulais lire, j’ai été emporté par le sommeil.

Ngbanda : Il faut lire cela !

Nguz : Aujourd’hui, j’aurai le temps de le lire un peu !

Ngbanda : Selon les commentaires ou les impressions qu’il a donné, il m’a dit qu’au début, il a pu parler de lui-même. C’est un homme politique qui fait son éloge. Quand il est entré dans le vif du sujet, qu’il s’agisse du problème de Constitution, il a défendu votre thèse. A la fin, il lui a été posé la question de savoir comment il pouvait situer la déclaration du Premier ministre Nguz, à savoir «il ne peut accepter d’être Premier ministre, s’il n’est pas plébiscité par la CNS ». Il leur a répondu ceci : « que pensez-vous de M. Martens qui avait dit qu’il ne formerait jamais un gouvernement avec les socialistes » ? A la question de savoir ce qu’il pensait alors de la déclaration du Président Mobutu qui avait dit que de son vivant, il n’y aurait jamais de multipartisme ; Vunduawe a répondu que les « hommes politiques évoluent dans leurs pensées, suivant le consensus ». (Ironiquement à petite voix, Ngbanda imite le journaliste belge qui aurait dit à Vunduawe : « vous avez répondu à toutes les questions précises ».

Nguz : C’est-à-dire que…là je crois aussi… (Coupure dans la communication)

Ngbanda : Alors comme hier, nous étions secoués, à cause de cette histoire-là. En rentrant, j’ai lu l’article du début jusqu’à la fin et j’ai compris que partout il avait bien parlé. Sauf la malheureuse phrase qu’il avait prononcée. Mais on l’a sorti tranquillement de son contexte et on l’a imprimé en gros caractère complètement hors de son contexte.

 Nguz : Voilà, c’est là la mauvaise foi !

Ngbanda : J’ai fait l’analyse de cette interview que j’ai envoyé au kulutu (grand-frère pour parler de Mobutu) pour pouvoir l’apaiser un peu et qu’il prenne cela dans sa vraie dimension. D’un, il y a peut-être incompréhension, de deux c’est comme il aurait pu éviter cette phrase-là en exigeant de lire le texte avant publication.

Nguz : Surtout avec les « Noko » (oncles pour dire les belges), il faut être prudent !

Ngbanda : Il faut être prudent, en exigeant le texte, l’approuver en paraphant.

Nguz : Le parapher en tirant une copie, au cas où il (journaliste) publierait autre chose. Tu diras alors que ce n’est pas cela.

Ngbanda : Si ce n’est pas le cas, il faut un démenti. Eh bien comme je lui avais (au président Mobutu) envoyé cette analyse, j’attends le téléphone pour avoir ses réactions suite à votre prestation à la télévision l’autre soir. Sinon, c’était très bien. J’attends les réactions de la   journée, surtout que c’était passé tard. J’ai eu les premières réactions par ici par-là, mais pendant la journée, nous aurons des réactions en détails.

Nguz : On reste en contact.

Ngbanda : OK.

Il s’en suit une conversation entre deux individus en dialecte ngbandi sûrement à travers laquelle on cite des noms comme Cardinal   Etsou…L’on y entend aussi des phrases en français du genre « nous savons qu’ils sont contre nous…Martin Luther qui a fondé le protestantisme était un moine augustin…prêcher la révolution, c’est ça exactement la situation entre Monsengwo et Etsou… ». La conversation entre les deux compères Nguz et Ngbanda reprend.

Nguz : Je suis cloué au lit.

Ngbanda : Oh là là, encore, ça continue ?

Nguz : On m’avait coupé la dent, je t’avais dit. J’ai eu des névralgies, la joue est complètement gonflée et je pense que j’ai commencé hier la malaria. Alors tout cela en même temps.

Ngbanda : Ah !

Nguz : Le Dr Jibi Ngoy (ministre des PTT) vient de m’envoyer le médicament pour la malaria ainsi que l’antibiotique. Je reste encore au lit, je me sens un peu faible.

Ngbanda : La meilleure façon de récupérer, c’est le repos…

Nguz : Ma chance, c’est qu’ici où nous sommes entrés (pour parler de sa nouvelle résidence) …Allô ???…il n’y a que toi (Ngbanda) et Carbure (Mandungu Bula Nyati) qui le savez…

Nouvelle interruption définitive de la communication…

Pire comme la Prima Curia !

Quand nous avons eu à dénoncer la Prima Curia, des faibles d’esprit avaient cru que nous blaguions. Mais, ce que font aujourd’hui les valets au service de la dictature est pire comme la Prima Curia. Après les tueries sauvages des chrétiens, les dimanches 16 février et 1er mars 1992, par les mercenaires du pouvoir, les bourreaux du peuple se révèlent au grand jour.

Nguz A Karl I Bond est aujourd’hui à découvert. Le leader tribalo-sécessionniste fait bel et bien partie des commanditaires du massacre des chrétiens à Kinshasa. Son monologue de conférence de presse aux lendemains du carnage du 16 février n’était que l’expression de la   haine viscérale qu’il éprouve envers l’Eglise catholique et certains hommes politiques de la véritable opposition.

Se moquant des martyrs de la démocratie comme s’ils n’étaient pas des sujets de droit, Nguz le despote libéral et le super ministre flic, le chrétien Honoré Ngbanda Nzangbo Ko Atumba ; témoignent d’un mépris sans égal à l’égard du peuple Congolais martyrisé, voire des diplomates accrédités au pays de Lumumba.

Aussi, étant incapables de maîtrise leurs instincts primaires, Nguz et Ngbanda sont passés carrément aux aveux au cours de cet entretien téléphonique insolite. Les deux bourreaux ont oublié que la parole qui sort de la bouche est traitrise. Dieu merci, le peuple aura été édifié une fois pour toute. Pour exorciser les incrédules, nous avons publié à l’intention de l’opinion nationale qu’internationale la communication diabolique entre Nguz et « le chrétien » Ngbanda dans cette édition explosive.

Léon Moukanda Lunyama

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