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RDC : Félix Tshisekedi, trois ans de pouvoir pour un bilan mitigé !

Ce 24 janvier 2022, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo totalise trois ans de pouvoir depuis qu’il a été investi 5ème Chef de l’Etat. Il succédait ainsi à Joseph Kabila qui a gouverné le pays 18 ans durant, après avoir remporté les élections du 30 décembre 2018.

Premier transfert pacifique du pouvoir depuis l’accession du pays à son indépendance du 30 juin 1960 ; la passation du pouvoir s’était déroulée au Palais de la Nation, bureau officiel du président de la République.

Trois ans plus tard alors qu’on entame la dernière ligne droite vers la fin de son premier quinquennat, le bilan parait faible sur le social de la population qui était son cheval de bataille ; la lutte contre la pauvreté ayant difficile à montrer ses résultats malgré sa toute forte volonté de changer les choses.

« Chers compatriotes, nous nous engageons à ériger un Etat moderne, pacifique et démocratique et soucieux de chaque citoyen. Un Etat où chaque institution va jouer son rôle dans le cadre du principe de séparation de pouvoir, un Etat qui va garantir le bonheur de tous », avait promis Félix Tshisekedi.

Quelques avancées pourtant, la consolidation d’un état de droit, la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés forcés et volontaires, le rétablissement de l’autorité de l’Etat. Mais aussi et surtout la lutte contre la corruption et l’impunité avec des pleins pouvoirs donnés à L’Inspection Générale des Finances (IGF) pour contrôler l’utilisation des fonds des contribuables par les différentes institutions du pays.

La volonté de pacification du territoire national par l’éradication des groupes armés qui pullulent dans l’Est du pays n’est pas en reste dans son plan d’action. L’état de siège a été proclamé dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri pour restaurer l’autorité de l’Etat et pacifier l’ensemble du territoire national.

Après les deux premières années des querelles interminables dans la gestion du pays qui n’ont pas fait avancer les choses tels que souhaitées, Tshisekedi avait fini par rompre unilatéralement son alliance avec l’ancien président de la République Joseph Kabila entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et son Cap pour le Changement (CACH). Et ce, au profit d’une nouvelle coalition élargie au nom de l’Unions Sacrée de la Nation.

Pour notre analyste politique Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya, « Il est certes vrai que les Congolais ont placé la barre de leurs espérances à la hauteur de leurs souffrances. Dans le monde magique de Harry Potter, il suffirait d’un formule ou d’une baguette magique pour que tout change en un clin d’œil. Mais, malheureusement, Fatshi n’est pas le Christ qui change l’eau en vin ou qui marche sur les eaux. C’est un homme avec ses qualités et ses défauts. Le président de la République essaie d’introduire une nouvelle culture politique avec la responsabilisation de chacun. Que ce soit l’Exécutif, le Législatif ou le Judiciaire. Chacun doit se sentir concerné par la nécessité de participer activement et concrètement à l’érection et à la consolidation d’un nouvel Etat de droit ».

Et il poursuit : « Après 60 ans d’inertie, il est difficile pour une mentalité rouillée et qui attend tout du chef de l’Etat de se mettre en mouvement et d’accompagner l’impérieux besoin de renouveau. Il est réclamé et espéré. Mais très peu y contribuent. Les anciennes mentalités ont toujours cours. Les détournements ont continué. Même si leur ampleur a drastiquement diminué et que les recettes par ailleurs ont gonflé. La dernière mésaventure du président ad intérim de l’UDPS Jean-Marc Kabund avec la Garde Républicaine (GR) roulant à contresens est aussi un révélateur de cette mentalité qui doit changer. Tout le monde doit respecter le code de la route car la loi est opposable à tous ».

Joseph Emmanuel Bunduki conclut : « Ces 3 années de pouvoir de Félix Tshisekedi n’ont pas été de tout repos. Il a certes marqué des points mais beaucoup reste à faire. Sa tournée dans le Grand Kasaï a montré la profondeur du sous-développement de l’arrière-pays. Et c’est pareil pour toutes les provinces. Aucune ne peut se targuer d’un développement intégral et harmonieux. Le projet présidentiel du développement des 145 territoires procède de cette volonté de commencer quelque part. C’est un projet ambitieux. Tshisekedi ne les mènera pas à terme complètement après un éventuel second mandat. Il sera comme l’ouvrier qui pose les fondations d’un immeuble et d’autres viendront poursuivre l’œuvre ainsi de suite jusqu’à l’achèvement final. Ces 3 ans seront sans doute une déception pour beaucoup. Mais quand on sait d’où vient la RDCongo, il faut se féliciter d’avoir un président qui a la volonté politique de prendre à bras le corps la question du sous-développement. Cela est déjà une attitude positive et c’est à mettre à son crédit ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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