vendredi, novembre 8, 2024
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RDC-DIASPORA : Une avenue Patrice Lumumba bientôt à Mons

Une partie du Chemin de l’Inquiétude et de l’Avenue des Bassins dans le Quartier des Grands Près dans la ville de Mons portera désormais le nom de l’Avenue Patrice Lumumba, ancien Premier ministre et figure de l’indépendance du Congo assassiné le 17 janvier 1961 dans le Katanga.

Pour ceux qui connaissent la ville de Mons, pratiquement ; c’est la partie du Chemin de l’Inquiétude et de l’avenue des Bassins, située à partir de la rue Jacques Prévert jusqu’à l’avenue Abel Dubois qui sera rebaptisée du nom de Patrice Lumumba.

Forte de ses 1.177 citoyens sans compter les nombreux naturalisés qui espèrent bientôt retrouver leur binationalité du fait de la modification de la loi congolaise, la communauté congolaise de Mons reste parmi celles majoritaires de la diaspora africaine.

De l’autre côté, la communauté montoise est la principale communauté belge de Kinshasa avec « La Montoise Asbl », une association regroupant les anciens étudiants originaires du Congo-Zaïre ayant vécu dans la ville de Mons en province de Hainaut en Belgique dirigée actuellement par le Président Nico Patrick Ntumba Kabamba, un ancien de l’Ecole Industrielle de Mons.

Un autre symbole fort de cet attachement mutuel entre la ville de Mons et le Congo, « l’identité montoise au travers du Doudou » a été transposée à Kinshasa où le combat dit Lumeçon est célébré chaque année comme en Belgique.

Entre Mons et le Congo, une reconnaissance qui dure

« Avec le collège communal, nous tenions depuis longtemps à poser ce geste symbolique. Il met en valeur le combat pour l’indépendance du Congo et témoigne de l’importance que nous accordons à nos liens avec ce pays et sa population » explique Nicolas Martin, le Bourgmestre socialiste de la ville-capitale de la province du Hainaut.

Cette deuxième décision du Conseil communal de Mons à majorité socialiste intervient 4 ans après l’inauguration d’un autre symbole fort le dimanche 21 octobre 2018 sous la porche de l’Hôtel de Ville d’une plaque en mémoire de l’ancien Premier ministre Patrice-Emery Lumumba, son Ministre de la Jeunesse Maurice Mpolo et le Président du Sénat Joseph Okito en présence de leurs descendants, fille, membre de famille et arrières petits-fils natifs et habitants de Mons.

En guise du message sur cette plaque désormais visible à tous les visiteurs de passage dans la ville de Mons à l’entrée de l’Hôtel de ville, on peut y lire : « A la Mémoire de celles et ceux qui se sont battus pour l’Indépendance du Congo et en particulier de Patrice Emery Lumumba, 1er Premier ministre du Congo Indépendant, assassiné le 17 janvier 1961, avec ses compagnons Maurice Mpolo et Joseph Okito à cause de leurs convictions. Durant l’entre-deux guerres, dans la majorité des communes de Belgique, des monuments ont vu le jour afin de mettre en exergue les belges qui se sont rendus au Congo dans le cadre de missions d’exploration ou de colonisation.  A l’époque, le Congo était une colonie dépendante de la Belgique. En 2001, la Commission d’enquête parlementaire a recommandé d’effectuer un travail de mémoire. En 2017, le Conseil communal a décidé de mettre en lumière les acteurs de l’indépendance du Congo pour rappeler l’importance des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

La Belgique et le Congo, une histoire tourmentée

Véritable héros national sans qui l’indépendance du Congo n’aurait pas été acquise si rapidement, Patrice Lumumba a payé de sa vie et son âme et celles de ses deux compagnons de supplice continuent de tourmenter l’histoire de la Belgique et du Congo qui n’a jamais connu la paix jusqu’à ce jour.

Du 30 juin 1960 date de la proclamation de l’indépendance au 17 janvier 1961 le jour de son assassinat, Lumumba alors âgé de 35 ans ; ne serait resté que 67 jours au pouvoir. Révoqué par le président de la République Joseph Kasa Vubu qu’il révoquera à son tour, assigné à résidence ; arrêté ensuite et transféré dans le mouroir du Katanga sécessionniste par sa propre indépendance proclamée le 11 juillet 1960, Lumumba aura payé de sa vie la liberté de son peuple. Les autres complices de cette tragédie étant le colonel Mobutu soutenu par la sûreté belge de l’époque.

A ce propos, Samy Kayembe, Conseiller communal de la majorité PS d’origine congolaise se disait est enthousiaste à l’issue de la réunion du Conseil communal de ce mardi 12 septembre 2017 qui devrait statuer sur la question : « Fier d’avoir soutenue la Motion qui inscrit la ville de Mons dans l’histoire. La ville de Mons vient de créer un lien important entre le pays qui m’a vu naître et la ville qui a contribué à mon développement. Merci à tous les élus car Motion votée à l’unanimité » partage-t-il ce soir sur son compte Facebook.

Dans un visuel à l’effigie de Lumumba dans une carte du Congo sur un fond de l’Hôtel de ville de Mons et son Beffroi partagé par Samy Kayembe on peut y lire que la ville de « Mons se souvient…Reconnaissance officielle de la mémoire de Patrice Lumumba… Installer une plaque commémorative ou nommer une rue // un lieu en hommage à Patrice Lumumba… Travail conjoint avec les Associations congolaises de Mons ».

Pour Jacquie Ekanda Mpolo, la fille de l’ancien ministre de la Jeunesse Maurice Mpolo assassiné avec Lumumba le 17 janvier 1961 ; « le combat aux côtés des autres familles des victimes de cet acte barbare et ignoble pour faire revivre la mémoire de nos parents tombés en martyrs pour l’indépendance du Congo doit se poursuivre. Nous n’avons jamais fait notre deuil faute d’un lieu de mémoire où les nôtres ont été enterrés comme cela se fait en Afrique » disait-elle avec beaucoup de gravité teintée de peine dans le son de sa voix.

Elle dit dénoncer une fois de plus haut et fort le « crime contre l’humanité » commis contre leurs familles et pour lequel elle exige qu’une réparation matérielle soit accordée aux familles des victimes ainsi qu’à leurs descendants. « En parlant de la reconnaissance morale, tout ce qu’ils sont entrain de faire c’est bien mais c’est un petit pas. Quand je parle de la réparation (matérielle) dans cet assassinat, ils ont la responsabilité non seulement morale mais aussi juridique parce que c’est un crime contre l’humanité. Et lorsqu’il y a crime, c’est un problème et une responsabilité juridique ; il y a réparation parce qu’en tuant ces gens-là, les familles étaient déstabilisées, y compris les enfants et toute une Nation. Et aujourd’hui où en sommes-nous au Congo ?  Moi je crois que le départ était mauvais, ils (les belges NDLR) avaient décapité la démocratie, ils nous avaient imposé des gens et ils continuent à nous imposer des gens ; ce qui fait qu’aujourd’hui on n’est pas stable. Quand je parle de la réparation, il y a des choses qu’ils doivent réparer vis-à-vis des familles, de la population. Depuis Londres j’ai suivi un pays où les anglais ont reconnu ce qu’ils avaient fait vis-à-vis de leurs anciennes colonies ; donc il y a beaucoup des choses à réparer, beaucoup des choses à réparer… ».

La Wallonie semble en avance dans cette reconnaissance. De Charleroi à Matonge d’Ixelles, des avenue et place portent le nom de Lumumba

Une tragédie qu’on aurait pu éviter ?

« Sans justice, il n’y a pas de dignité. Sans dignité, il n’y a pas de liberté… » disait Patrice Emery Lumumba dans l’un de ses multiples discours du début des années 1960.

Le  Rapport final des Travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) en 1992 rappelle qu’alors que le plan international pour l’anéantir avait déjà été mis en place et au moment où ses bourreaux croyaient l’avoir anéanti et avec lui enterré à jamais la vérité, Patrice Emery Lumumba, pourtant au paroxysme de son calvaire, trouva encore la force de prononcer à leur adresse ces paroles contenues dans sa célèbre lettre à Pauline Opango  son épouse : « Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. L’Histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseigne aux Nations Unies, à Washington, à Paris ou à Bruxelles, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera du Nord au Sud du Sahara une Histoire de gloire et de dignité ».

Nul ne peut en douter aujourd’hui : la tragédie de Lumumba, c’est en tous points, la tragédie du Peuple congolais, du monde libre du colonialisme et des sociétés humaines. Mais aussi, l’héroïsme de Lumumba, c’est en tous points l’héroïsme du Peuple congolais.

Dans son mémorable discours d’indépendance en partie improvisé, prononcé le 30 juin 1960 au Palais de la Nation devant Baudouin 1er, Roi des belges, Patrice Lumumba déclarait à l’endroit du Peuple congolais et avec force : « Je vous demande de faire de ce 30 juin une date illustre que vous garderez gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’Histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté».

Et le Premier ministre du Congo libre de continuer : « Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun recevra la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre du rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ».

Ce grand et noble dessein qu’il entendait réaliser pour son Peuple et pour l’Afrique toute entière, Lumumba ne l’atteindra jamais. En effet, au bout de 55 jours, du 30 juin au 05 septembre 1960, presque seul face à la machine infernale de l’impérialisme international et face à l’agitation déchaînée des thuriféraires locaux, le Premier ministre du Congo indépendant et libre succombera, mais sans se renier. Le groupe de Binza constitué de (Joseph Désiré Mobutu, Victor Nendaka, Justin Bomboko, Albert Ndele, Joseph Kithima, Joseph Nsinga respectivement chef de l’Etat, chef de la sécurité, ministre des Affaires étrangères, gouverneur de la Banque nationale, chef syndicaliste et ministre de l’intérieur) aidé du Lobby Katangais de Moïse Tshombe complotèrent pour neutraliser Patrice Lumumba.

Ce groupe néfaste à la base du coup d’Etat militaire de Mobutu le 24 novembre 1965 poursuivra son projet en pourchassant les lumumbistes jusque dans leur République Populaire du Congo dirigé par Christophe Gbenye depuis Stanley ville (Kisangani) en 1964. Mobutu se retournera ensuite contre Tshombe avant de prendre le pouvoir en 1965.

Du Premier ministre Lumumba, son incarnation du combat héroïque pour la dignité et pour la liberté de l’homme noir, son combat contre toute forme de domination étrangère, son combat contre l’aliénation mentale et contre la désagrégation de l’État congolais lui seront fatals.

Dans leur livre en néerlandais « Koning en Onderkoning = Roi des Rois » paru fin 2001 en Belgique, deux journalistes flamands Guy Polspoel et Pol Van Den Driessche livrent un nouvel éclairage sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre congolais. Ils soulignent notamment que le Roi Baudouin 1er ainsi que la Cour royale étaient au courant du projet d’élimination physique de Lumumba, évoqué dans une lettre lue et annoncée par ses soins en octobre 1960.

La Commission d’enquête parlementaire belge

Ainsi, avec la mise sur pied d’une Commission d’enquête parlementaire en Belgique, quarante ans après son assassinat, Lumumba avait pris sa revanche sur ses « assassins » et sur l’impérialisme international. Initiée par le parlement belge, c’est elle qui leva en fin d’année 2001 un pan de voile sur les circonstances exactes de l’assassinat de Lumumba en établissant les implications des responsables politiques, des hauts fonctionnaires et des conseillers techniques de l’État de l’époque.

Les conclusions des travaux de cette commission ont été claires quant aux responsabilités morales de l’État belge et en non politiques de ses dirigeants, la nuance est somme toute. Elles ont aussi donné un peu plus de clarté sur l’une des pages les plus honteuses et les plus sinistres de la colonisation car le fantôme de Lumumba et ses compagnons Maurice Mpolo et Joseph Okito ont continué et continueront de hanter « le bon peuple belge ».

La publication du rapport officiel de près de mille pages de cette Commission le 05 février 2002 au Parlement en présence de François et Roland Lumumba, (10 et 3 ans au moment de l’assassinat de leur père le 17 janvier 1961) les deux fils du héros national et la présentation des « excuses officielles » de la Belgique fut un premier pas « d’amende honorable » de de la part de l’ancien colonisateur dans cette tragédie. Plus qu’une demande de pardon, c’est le juste retour des choses dans ce chapitre douloureux de l’histoire commune belgo-congolaise. Il ne reste qu’aux complices congolais encore en vie de faire leur part de chemin afin que la réconciliation nationale soit totale.

« À la lumière des critères appliqués aujourd’hui, certains membres du gouvernement d’alors et certains acteurs belges de l’époque portent une part irréfutable des responsabilités dans les évènements qui ont conduit à la mort de Patrice Lumumba. Le gouvernement estime dès lors qu’il est indiqué et convenable de présenter à la famille de Patrice Lumumba et aux familles de messieurs M’Polo et Okito et au Peuple congolais ses profonds et sincères regrets et ses excuses pour la douleur qui leur a été infligé, de cette apathie et de cette indifférence » déclarait Louis Michel, ministre belge libéral des Affaires Étrangères dans son discours au Parlement en février 2002.

On disait Feu Pauline Opango, sa veuve qui se trouvait à Bruxelles en compagnie de ses deux fils ; émue de la déclaration du gouvernement belge. La réhabilitation de la mémoire de son mari et héros national congolais était pour elle est une victoire post-humaine de Patrice Lumumba estimait son fils François avant de conclure que « nous ne pourrons tourner la page sans pour autant oublier la mort de Lumumba, car, le devoir de mémoire nous l’impose ».

Et la suite ?

En dehors de ses excuses, le gouvernement belge avait décidé la création d’une Fondation Lumumba avec un fonds de 5 millions d’Euro destiné à l’éducation et à la culture de la paix devrait aider au développement de la démocratie, au renforcement de l’État de Droits et à la formation de la jeunesse au Congo-Zaïre. Ce qui était l’idéal poursuivi par le Premier ministre du Congo dont les idées sont plus que d’actualité plus de quatre décennies après l’indépendance de son pays. Presque 20 ans après, personne n’en parle et on ne sait de quoi en est devenu le projet ?

Il est clair et établi que la Belgique et les États-Unis d’Amérique portent toute la responsabilité dans cette tragédie car à leurs yeux, Patrice Lumumba vivant représentait « le refus rigoureux de la solution néocolonialiste. Celle-ci consistant, au fond, à acheter les nouveaux maîtres, les bourgeois des pays neufs comme le colonialisme classique achetait les chefs, les émirs, les sorciers. L’impérialisme a besoin d’une classe dirigeante qui soit assez consciente de sa situation précaire pour lier ses intérêts de classe à ceux des grandes sociétés occidentales ».

C’est d’ailleurs là la seule justification de l’ignoble coup d’État militaire de Mobutu le 24 novembre 1965 et de l’instauration de son régime dictatorial et sanguinaire trente-deux ans durant. Le professeur Albert Elungu Pene Elungu, philosophe, invité de la CNS avait trouvé les mots justes pour décrire ce pouvoir lorsqu’il déclarait « Ce régime autocratique nous avait été fatal dans ses conséquences : déchéance de l’homme, faillite de l’État, dérive de la Nation ».

De Lumumba en personne, Albert Elungu Pene Elungu disait : « Un crime fut commis, horrible : Le Premier ministre du premier gouvernement démocratiquement élu de la Nation indépendante fut assassiné, comme fut assassinée aussi par un coup d’État la Loi fondamentale (Constitution) qui aurait pu nous permettre de consolider l’Etat puissance publique, de construire la Nation, société historique moderne et nous épanouir en Peuple gardien de son autonomie, jaloux de son pouvoir d’autodétermination ».

Mieux vaut tard que jamais !

Le début de reconnaissance du combat et la réhabilitation de la figure de Lumumba bien que tardives valent leur pesant, surtout pour les jeunes générations qui ne l’ont pas connu. Car aussi curieux que cela puisse paraître, même Mobutu qui l’avait pourtant livré à ses assassins Katangais annonça le 30 juin 1966, et cela en grande pompe la réhabilitation du héros national et l’érection d’un gigantesque monument à sa mémoire sur la place de l’Échangeur de Limete à Kinshasa.

Ce vœu est resté pieux car le dictateur mourra en exil au Maroc le 07 septembre 1997 sans jamais poser au pinacle de l’Échangeur, la statue du héros disparu. Il aura fallu attendre le 17 janvier 2002 (soit 41 ans après son assassinat) pour voir enfin ce monument érigé dans un petit parc au pied de l’Échangeur de Limete sous Joseph Kabila.

Cette opération qui en fait est un savant calcul politique justifie la décision par le nouveau régime de l’érection d’un autre monument en l’honneur de Laurent Désiré Kabila sur son mausolée, place du Palais de la Nation à Kinshasa Gombe. La construction de ces deux monuments est également expliquée par le fait qu’à l’instar de Lumumba dont il se voulait le modèle, Laurent Désiré Kabila a été déclaré « héros national » par l’Assemblée Constitutionnelle-Parlement de Transition (ACL-PT) dont les membres étaient tous nommés par lui avant son assassinat.

Le dévoilement des plaques et autres places publiques en Belgique se situe dans la logique de l’aura de cet homme qui aura marqué son temps. De Pékin en Chine populaire à Varsovie en Pologne, de Moscou en Russie en passant par Accra au Ghana, de Brazzaville au Congo d’en face au Caire en Égypte ; le valeureux nom de Patrice Lumumba fait aujourd’hui partie d’une mythologie. Des écoles, des places publiques, des rues et des universités portent ce nom.

Qu’on le veuille ou non, la figure de l’ancien Premier ministre disparu continue de hanter la vie politique du Congo-Zaïre. L’ombre de Lumumba avait dominé la tenue des assises de la CNS au Palais du Peuple dans la commune de Lingwala à Kinshasa où on n’en finissait pas de l’enterrer et de le déterrer. La lutte armée menée par l’AFDL du 19 octobre 1996 au 17 mai 1997 n’avait eu pour leitmotiv que la libération de l’esclavage prônée par Patrice Lumumba. Mythe ambivalent devenu référence, « Lumumba cesse d’être une personne pour devenir l’Afrique tout entière avec sa volonté unitaire, ses désordres, sa force et son impuissance ».

[Le texte en italique fait partie des pages choisies de mon livre : Congo-Zaïre, 24 avril 1990 – 17 mai 1997 L’INSAISISSABLE DEMOCRATIE/Périls d’une Transition qui paraitra bientôt]

Roger DIKU à MONS

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