home Politique, RD Congo RDC : Jean-Marc Kabund, une démission « coup de bluff » qui vire au cauchemar !

RDC : Jean-Marc Kabund, une démission « coup de bluff » qui vire au cauchemar !

Une semaine depuis l’annonce sur les réseaux de sa démission du poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, ce qui semblait un « coup de bluff » de Jean-Marc Kabund A Kabund, président ad intérim de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi) vire au cauchemar de celui qui était encore quelques temps sous peu l’un des « puissants » hommes politiques du pays.  

Alors que des voix s’élèvent de partout et de plus en plus pour exiger son éviction immédiate de la tête du parti et son abandon du mandat de député national obtenu au nom du parti en 2018, le futur ex-patron de l’UDPS/Tshisekedi semble lentement mais sûrement s’acheminer vers la porte de sortie et une mise à l’écart du pouvoir.

Sa lettre de démission toujours pas signée et déposée au Bureau de l’Assemblée nationale, un « rétropédalage » semblant tardif pour lui, c’est aujourd’hui un « homme seul et déprimé » que décrit des sources. Pense-t-il procéder au retrait de sa démission ? « Je vais retirer quoi ? » s’est-il interrogé ce 19 janvier alors qu’il visitait l’un de ses chantiers du Stade Waya-Waya à Kingabwa.

Aujourd’hui désavoué par tous, cadres et militants de base de ce qui sera peut-être bientôt son ex-parti politique en dehors de quelques « motards soudoyés » selon d’autres sources ; l’homme qui ne sait à quel saint se vouer va de revers en revers.

Abandonné par les députés nationaux chefs des groupes parlementaires de l’Union Sacrée de la Nation, ceux nationaux et provinciaux de l’UDPS/Tshisekedi son parti qui ont tous pris acte de sa démission à l’Assemblée nationale et parmi lesquels il n’avait pas que des amis, l’homme broie du noir. Certains membres de l’Assemblé nationale jurant même de le « déchoir » de nouveau lors de la session parlementaire de mars prochain s’il ne démissionne pas comme il l’annonçait.

Dans cette course à la défiance vis-à-vis de sa personne, les unes après les autres ; les différentes fédérations de l’UDPS/Tshisekedi de l’extérieur à l’intérieur du pays se désolidarisent de Jean-Marc Kabund-a- Kabund.

Une réalité, l’homme de la « théorie de deux bombons » n’a presque plus d’alliés pour le soutenir dans son aventure ; y compris son bras droit Augustin Kabuya qu’il avait propulsé au poste de Secrétaire Géneral ad intérim en mai 2019. Y compris parmi certains cadres du parti que Kabund lui-même avait voulu marginaliser à l’instar du vieux Victor Wakenda ou l’ancien Secrétaire Géneral Jacquemain Shabani.

Le seuls soutiens cités et qui restent à prouver étant les députés du Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancienne majorité de Joseph Kabila dont il protégeait les intérêts pendant le partage des postes à la naissance de l’Union Sacrée de la Nation. Initiateur du mouvement « Décision Finale » dont on dit qu’il pourrait se transformer en parti politique, l’on ne sait quelle force il représente à un an des élections générales de 2023.

Quid du Félix Tshisekedi ?

En disgrâce totale auprès du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi qui lui avait pourtant confié la présidence intérimaire du parti en lieu et place d’un congrès qui aurait pu être convoqué d’urgence, Kabund en faux avec les propres « Statuts » du parti se dit « ne pas être bien compris par certains responsables de l’appareil sécuritaire tout en déplorant la situation actuelle du pays pour laquelle il demande une réorientation de la stratégie politique ».

Même s’il est resté discret depuis le début de cette affaire, on sait le Président de la République suivre cela de tout près et on le dit « « furieux du comportement digne d’un vice-président de la République » souvent affiché de Kabund qu’il considère pour sa part comme une « page tournée » de l’histoire.

La dure réalité politique ne se faisant pas que des cadeaux, l’on se rappelle de plusieurs autres Secrétaires Généraux qui sont passés à la gestion quotidienne du parti avant que Kabund n’arrive.

C’est ici le lieu de citer Remy Massamba, Jacquemain Shabani et feu Bruno Mavungu Puati qui vient de décéder il y a quelques semaines. Dans leur gestion quotidienne du parti et pour leur part, personne n’avait cherché à faire de l’ombre au chef qui fut Etienne Tshisekedi Wa Mulumba contrairement à Kabund face au Prédisent de la République Félix Tshisekedi.

Pour rappel, tout est parti d’un accrochage entre les policiers chargés de la sécurité de Kabund et un élément de la Garde Républicaine (GR) dans une circulation routière à contresens dans un véhicule appartenant à un membre de la famille de Félix Tshisekedi, le 11 janvier. En réponse à l’arrestation musclée de ce membre de l’unité chargé d’assurer la protection du chef de l’État, les « bérets rouges » de la GR ont mené une « expédition punitive » au domicile de Kabund dans la soirée du 12 au 13 janvier 2022.

Pour l’analyste politique Joseph Emmanuel Bunduki Kabeya, « La saga continue. Cette affaire d’accrochage entre la GR et le service de protection de Kabund et ses suites sont un détonateur qui va donner du grain à moudre aux détracteurs de Kabund. Sa « vraie fausse démission » de l’Assemblée nationale comme 1er vice-président relayée, semble-t-il, par un compte piraté est un terrible faux pas qu’il aurait fallu corriger sans attendre. Ses services de communication ont manqué de réactivité. S’il est vrai que Kabund a voulu démissionner de cette manière, cela entame sa crédibilité. Si cela est faux, les dénégations tardives ne le font pas prendre au sérieux. D’autant que lorsque les combattants se sont rendus à son domicile pour exiger le retrait de sa démission, il leur a promis de « réfléchir ». Cette demande de délai de réflexion est un aveu de sa décision prise à l’emporte-pièce pièce sans consultation des cadres de son parti ni de son supérieur empêché qu’est Félix Tshisekedi ».

Il poursuit : « Il est dans une double contrainte soit écouter la base soit il redevient un combattant de base sans fonction dans les structures officielles de l’Etat et son attitude actuelle de silence n’aide pas son parti qui est dans l’impossibilité de démentir ou de confirmer l’annonce de la démission. Quoi qu’il en sorte, je pense que Kabund sera quelque part affaibli politiquement. Son service de communication aurait dû être au taquet et plus réactif si l’info communiquée était fausse. Si elle était vraie, il passerait pour quelqu’un qui est émotif et prend de grande décision sur le coup de l’émotion. Par ailleurs, qu’est ce qui a empêché Kabund de porter officiellement plainte pour saccage de sa demeure et dénoncer la violation de son domicile eu égard à ses fonctions et immunité ? Le silence de ce côté-là aussi laisse perplexe, Kabund se donne à voir comme quelqu’un qui craint quelque chose. La saga n’est pas encore terminée d’ici la prochaine rentrée parlementaire. Affaire à suivre ! ».

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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