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FAMILLE : Tharcisse Kasongo Mwema et Hubertine Mbungu Tshibangu, 40 ans d’union [HOMMAGES]

19 décembre 1981- 19 décembre 2021, cela fait 40 ans qu’ils se sont dit oui à la mairie, pour le meilleur et pour le pire et ça dure depuis que l’union civile à la Commune de Bandalungwa entre Tharcisse-Henry Kasongo Mwema Yamba Yamba De Mutoni et Hubertine Mbungu Tshibangu a été célébrée.

Un anniversaires qu’on ne pouvait rater pour rien au monde car contre vents et marrées, le couple a tenu et tient jusqu’à ce jour en célébrant leurs Noces d’Emeraude bien méritées. Au bout de cette longue vie commune qui n’a pas pris des rides malgré l’âge qui avance ; quatre enfants et des nombreux petits enfants. Il y a d’abord la princesse et ainée de la famille Suke, le second JR, le troisième et sportif Joseph et le tout dernier cadet Yannick.

Cette fidélité qui sert de modèle aux jeunes a été congratulée et honorée par Thierry Baylon Gaibene, Bourgmestre officiant de leur commune d’union qui leur a décerné ; jeudi 30 décembre 2021, le diplôme de mérite civique. Les services de l’Etat civil de la commune de Bandalungwa étant allés dépoussiérer l’acte qui a consacré cette alliance.

Une particularité pour ce couple d’exception, ils sont tous deux journalistes formés dans une même école de journalisme de Kinshasa, l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information, ISTI-Gombe crée le 28 mai 1973 ; devenu aujourd’hui l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication IFASIC. Hubertine Mbungu Tshibangu devenue Mme Mbungu Mwema à la ville étant elle-même fille d’un vieux journaliste Joseph Mbungu Nkandamana.

A lire aussi : [RDC : Joseph MBUNGU NKANDAMANA, un géant de la presse congolaise s’est éteint à Bruxelles https://www.afriwave.com/2018/05/23/rdc-joseph-mbungu-nkandamana-un-geant-de-la-presse-congolaise-sest-eteint-a-bruxelles/ ]

Noces d’émeraude : un amour unique

Si tous les anniversaires de mariage ont leur importance, les Noces d’émeraude ont une symbolique particulière de vie commune ; 40 années au cours desquelles les conjoints ont su résister à la routine et aux épreuves de la vie pour garder la flamme de leur amour intacte. L’émeraude étant ce minéral de la famille des silicates qui se distingue par sa couleur verte. Très rare, cette pierre précieuse ne se forme que dans un contexte géologique bien particulier. Les noces d’émeraude sont donc le symbole de l’unicité du couple.

Leur 41ème anniversaire l’année prochaine symbolisera les Noces de fer pour ce couple engagé profondément dans la chrétienté. Contrairement au bronze, même s’il n’est pas considéré comme un métal noble, pour autant le fer possède de nombreuses qualités. S’il permet de fabriquer des armes, il symbolise traditionnellement la force, le courage et la rigueur. Des qualités dont il faut parfois faire preuve pour faire durer une union pendant 41 ans ! Maintenir l’équilibre dans un couple pendant plusieurs décennies n’est, en effet, pas toujours aisé et garder le cap demande parfois de rester solide face aux aléas de la vie.

Ma rencontre avec les Mwema Kasongo et Mbungu

Notre rencontre remonte à la fin de mon graduat à l’ISTI en 1988 alors que j’allais entamer ma Licence en Relations Publiques où Mzé Tharcisse était déjà Assistant des cours. Il faut dire que j’étais déjà admirateur de ce journaliste de la présidence de la République sous Mobutu qui parlait un français chatouillant.

Les Mwema m’ouvrent pour la première fois leur maison de Bandal Moulaert sur Dekani pour consulter la Bibliothèque privée de l’assistant rempli des nouveaux livres sortis des imprimeries et ramenés de ses multiples voyages l’étranger dans le cadre de son travail à la présidence. L’on se limitait dans le garage devant la maison où une table de travail trônait à côté de la voiture Renault 21 pimpante neuve du couple.

Quelques mois plus tard, je découvre une autre dimension de ce couple profondément croyant catholique : leur engagement chrétien qui dure jusqu’à ce jour dans le cadre d’un groupe d’intercession de la Communauté des Hommes d’Affaires du Plein Evangile, très connue sous l’acronyme du Full Gospel.

Ce groupe appelé Chapitre ne réunissait que les chrétiens récencés dans le domaine de la presse ou proches de ce milieu et s’appelait Chapitre Kin-Presse. Devenu membre à part entière dudit groupe, j’ai le droit d’entrer au salon des Mwema qui désormais ne me considère plus comme un simple étudiant de l’Assistant mais comme un frère chrétien à part entière.

En 1990, nous nous retrouvons brièvement à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) avant que Kasongo Mwema ne s’envole de nouveau pour la France à Bordeaux à l’Université Montaigne pour sa Thèse de Doctorat.

Devenu depuis 1998 journaliste et présentateur à Radio France International (RFI) à Paris en France où il vivait ; Kasongo Mwema a rejoint le Katanga où il enseigne la communication à l’Université de Lubumbashi.

A l’avènement du fils Tshisekedi Félix comme Président de la République en janvier 2019, Kasongo Mwema est nommé Porte-parole du Chef de l’Etat ; une tâche à laquelle il s’y est employé avec tout son professionnalisme légendaire pondéré qu’on lui reconnait.

Une anecdote pourtant, alors jeune Rédacteur en Chef Adjoint au Groupe de Presse UMOJA de Léon Abel Robert Moukanda Lunyama d’heureuse mémoire et dans le cadre d’un reportage, il m’avait été donné de rencontrer en tête-à- tête Etienne Tshisekedi, un personnage considéré énigmatique, unique en son genre devenu un « mythe vivant » pour ses concitoyens. 

Le mardi 17 septembre 1991 soit sept jours avant les pillages de l’armée de Mobutu (23 et 24 septembre), pour le compte du journal UMOJA je suis admis à l’entretien exclusif qu’il accordait après un long silence à la presse étrangère. Il s’agissait en l’occurrence, du correspondant de l’Agence Internationale de Télévision (AITV), filiale de Radio France d’Outre-mer -RFO-, le confrère Tharcisse-Henri Kasongo Mwema Yamba Yamba. 

Avec son franc parlé légendaire, le leader de l’UDPS donnait son point de vue sur le début des travaux de la CNS, sur ses relations avec Mobutu et sur le prochain gouvernement d’Union nationale dont toute la ville parlait déjà. J’aurai l’opportunité de vérifier que non seulement l’homme restait pugnace, mais qu’il n’avait pas que des affabilités à l’endroit de Mobutu : « Un démocrate non contrôlé peut glisser vers la dictature, mais un dictateur ne deviendra jamais démocrate. Mobutu ne changera jamais, il continuera à semer la confusion dans l’esprit du peuple ; son départ reste une nécessité pour sauver la démocratie…Sa seule réussite dans ce pays demeure la corruption et la terreur pour empêcher la vérité de s’exprimer avec spontanéité » déclarait-il à Kasongo Mwema.

Tshisekedi n’avait jamais caché ses sentiments vis-à-vis de Mobutu qu’il considérait comme le véritable fossoyeur du pays. Mais il avait aussi une opinion claire de ce qu’est et doit être un démocrate. C’est en des termes crus qu’il dépeignait son vieil adversaire qualifié de « monstre à visage humain, sans ami, ni dans sa propre famille ni auprès de ses propres enfants ». Même ton de discours radical de la part de son épouse Marthe Kasalu, celle que dans l’opposition et la population entières ; tout le monde à Kinshasa comme dans le reste du pays appelle « affectueusement » maman Marthe, épouse légitime jusqu’à la fin de sa vie du leader de l’UDPS depuis plus de 60 ans. 

En juillet 1992, alors qu’ils habitaient déjà en France ; c’est maman Hubertine Mbungu qui m’amènera en Europe où je débarque chez son jeune frère tonton John Itunime dit vieux Mokonzi d’heureuse mémoire décédé brutalement quelques mois après mon arrivée dans sa maison de la Commune de La Louvière en Belgique.

Je ferais connaissance de feu Koko (Grand-mère) Ndaya Marie-Roger d’aussi d’heureuse mémoire, la maman de Da Hubertine ; une petite grand-mère affable qui m’appelait toujours « ndoyi » ou homonyme de chez qui l’on ne pouvait repartir sans avoir mangé ni obtenu 100 FB de l’époque comme argent de poche pour payer son transport comme si l’on était toujours à Kinshasa. Koko Ndaya a quitté ce monde à Paris où elle se trouvait en vacances avant que son corps ne soit ramené chez nous au pays où elle repose pour l’éternité.

De Paris à La Louvière comme à Kinshasa, je suis devenu depuis lors un enfant de la maison Mwema Mbungu, un membre à part entier de ce couple extraordinaire dans sa simplicité comme dans son engament chrétien. Que Dieu continue à leur faire encore du bien pendant longtemps pour le bonheur de toute la famille de sang comme celle des chrétiens que nous sommes.

Roger DIKU KAPOTHO

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