Trois ans après son accession à la tête du pays, le Président de la République Félix Tshisekedi s’est finalement rendu dans l’espace Grand Kasaï. Arrivé par avion de Kinshasa à Mbuji-Mayi, c’est par route qu’il s’est mis à parcourir la profondeur de cette ancienne province aujourd’hui morcelée en trois ; le Kasaï-Oriental, Le Lomami et le Sankuru.
Si de Mbuji-Mayi à Kabeya Kamuanga les choses ont été presque faciles, c’est le voyage dans le Lomami et son chef-lieu Kabinda qui a été plus que laborieux. Sous un ciel bleu dans un paysage bucolique après des pluies diluviennes, Félix Tshisekedi a vécu la réalité de l’arrière-pays pire que les embouteillages quotidiennes de Kinshasa la capitale.
Le Congo profond n’a jamais bénéficié des véritables politiques d’aménagement du territoire depuis l’indépendance, un lourd héritage reçu des régimes Mobutu à ceux des Kabila et du travail qu’il devrait accomplir pour soulager tant soi peu le social du peuple pour Tshisekedi qui a du pain sur la planche.
Ayant emprunté l’axe Tshilenge, Nkuadi, Bakua Mulumba, Mpiana, Ngandajika, Manda, Kaseki, Bac à chaînes sur la rivière Lubilanji, Musoko à Bena Kalambayi), Budia et enfin Kabinda ; le Chef de l’Etat s’est enfin rendu compte de l’état d’inexistence des routes dignes de ce nom qui a fait que son cortège officiel ait été embourbé y compris la voiture de commandement dont les gardes de sécurité se sont mis à pousser à mains nues pour le sortir de l’impasse.
Se rendant compte de cette réalité que lui cache parfois son entourage, Félix Tshisekedi faisant allusion à son programme de réhabilitation des infrastructures routières dénommé « TSHILEJELU (Exemple NDLR) » a lancé devant une foule enthousiasmée : « Je suis venu pour m’en rendre compte. Ils me doivent des explications claires, s’ils n’ont pas le fait le travail et ont détournés l’argent, ils iront en prison ».
Avec quelques années de recul, l’on se rend compte que rien n’a changé dans un pays aux richesses immenses mais dont la population demeure la plus pauvre.
Quatre images interpellent pourtant déjà en 2013 lorsque le cortège de Joseph Kabila subit le même sort sur la route nationale numéro 4 entre les villes de Kisangani et de Beni. L’ancien Chef de l’Etat était même descendu de son véhicule pour patauger dans la boue rougeâtre, symbole des richesses minières du sous-sol congolais.
En 2021 c’est celui de Félix Tshisekedi sur la route entre les villes de Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental et Kabinda dans le Lomami.
Il y a du travail à faire !
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi