Trois jours après l’explosion meurtrière provoquée par un kamikaze dans la ville sous « état de siège et couvre-feu » de Beni, le bilan des victimes s’est alourdi : 8 morts et 20 blessés selon le gouvernement à l’issu d’un point de la situation avec le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima.
Parmi les 20 blessés figurent entre autres deux maires de communes de cette ville à savoir Mulekera et Ruwenzori. Le mode opératoire ne faisant plus l’ombre d’un doute qu’il s’agit d’un attentat terroriste islamiste, des mesures de sécurité renforcées avec le couvre-feu avancé à 19h00 au lieu de 20h00, des barrages, des bouclages et patrouilles pédestres et motorisées sont activées.
Des circonstances de cette attaque, on apprend que le terroriste kamikaze qui se faisait passer pour un fou s’était approché du bar « Inbox » bondé la soirée de la veille de Noel pour y entrer. Interpellé par les vigiles de la terrasse qui l’ont repéré, il a actionné l’engin explosif qu’il portait sur lui en sa faisant sauter.
Son corps déchiqueté et non identifiable, cet acte serait attribué aux islamistes rebelles ougandais des forces démocratiques dits ADF. « Des enquêtes sont en cours pour voir si à partir du corps déchiqueté du kamikaze, on peut l’identifier et remonter la filière » renseigne-t-on du cote du gouvernement.
Cette attaque par explosion d’une bombe est la 3ème du genre depuis juin 2021 dans la région. La première qui avait visé une paroisse catholique au quartier Bustili avait occasionné deux blessés parmi les fidèles, la deuxième avait eu lieu dans un débit de boisson, faisant pour seul victime, le kamikaze.
Cette violence soudaine intervient alors que les armées congolaises et ougandaises mènent des opérations contre les terroristes ADF (Forces démocratiques alliées – NDLR) qui délogés de leurs bastions historiques à défaut d’être tués. Ce qui a favorisé d’actionnement des certaines cellules dormantes dans la ville de Beni et les agglomérations environnantes en vue de déclencher des actions violentes.
Notons que le même type d’attentat terroriste a eu lieu à Kampala en Ouganda il y a quelques semaines. Revendiqué par l’organisation jihadiste État islamique (EI), qui présente le groupe des rebelles du groupe d’origine ougandaise ADF comme sa province en Afrique centrale (ISCAP).
Ce qui du reste avait motivé l’armée ougandaise d’intervenir dans les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri depuis le 30 novembre 2021 en menant des opérations conjointes avec les FARDC contre des positions des rebelles du groupe d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF).
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi