C’est une longue course marathon dans laquelle s’est lancé Moïse Katumbi avec sa première tournée d’implantation de son parti politique « Ensemble pour la République » à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo le lundi 20 décembre 2021.
De la question sur laquelle on l’attendait concernant sa sortie ou non de l’Union Sacrée de la Nation voulue par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, c’est d »’une manière alambiquée qu’il y a répondu vaguement à savoir « demeurer dans la majorité mais pas pour des postes ».
Après son ultimatum dans sa longue lettre adressée au Président de la République sur « sa ligne rouge » plusieurs fois franchie, notamment sur le processus de désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) allait à son terme sans consensus, c’est-à-dire avec Denis Kadima comme président, Katumbi ne s’est finalement pas retiré de la majorité.
Mais deux mois après le lancement de ses consultations, d’abord à Lubumbashi au Katanga puis à Kinshasa et dans une tournée en Europe en Pologne et aux États-Unis, Katumbi s’est retrouvé face à la réalité politique : ses alliés au sein des institutions au sein de l’Union sacrée de la Nation n’étaient pas prêts à le suivre dans son aventure.
À Kisangani, mi-figue mi-raisin ; celui qui se veut encore « allié » de Tshisekedi et qui sait également bien que le Chef de l’Etat ait quant à lui ; depuis longtemps, pris ses distance face à cet allié changeant. Katumbi annonce « demeurer au sein de la majorité mais n’est pas demandeur des postes ».
En passant, Dénis Kadima a été confirmer à la tête de la CENI par ordonnance présidentielle, le 22 octobre 2021. Katumbi qui disait réfléchir sur son avenir au sein de la coalition présidentielle continue peut-être de le faire alors que son entourage proche n’entretenait aucun suspens et ne tablait que sur une seule option : le divorce d’avec le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
La boutade de Katumbi
Devant la foule acquise venue l’écouter, Katumbi a commencé par sa boutade : « Je voulais appeler ma femme au téléphone quand je venais mais RAM a coupé toutes mes unités » … tout est dit dans la bouche de celui qui s’installe tous les jours dans la peau d’un concurrent potentiel à l’actuel Chef de l’Etat dont la candidature à sa propre succession ne fait l’ombre d’aucun doute.
Appelant à la « mobilisation pour le changement et un Congo-Kinshasa nouveau possible » ; le président d’Ensemble pour la République s’est déjà lancé dans la campagne qui risque d’être longue et essoufflante pour lui comme pour ses équipes.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi